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Du producteur au consommateur au drive fermier de Guéret

Du producteur au consommateur au drive fermier de Guéret

La création du drive fermier lors de la pandémie a répondu à une demande en produits locaux. Chaque mardi, une quarantaine de clients vient retirer à la Quincaillerie les commandes qu’ils ont d’abord passées sur internet.

On peut être amateur de produits locaux, mais manquer de temps pour se déplacer dans les fermes à la rencontre des producteurs. Pas de souci, si on ne peut pas aller aux produits fermiers, ce sont eux qui se déplacent. C’est en substance le principe du drive fermier de Guéret. Une initiative lancée au printemps 2020, en plein Covid, par le Groupement des agriculteurs biologiques (GAB) de la Creuse, une association nommée Les cagettes chouettes étant créée dans le même temps pour porter le projet. Concrètement, les consommateurs passent commande sur un site Internet dédié, au moins deux jours avant la date de retrait hebdomadaire, fixée le mardi de 17 heures à 19 heures à la Quincaillerie numérique. Le règlement a lieu lors du retrait de la commande au drive, tenu par les producteurs eux-mêmes.

Pratique et interactif

« Pour les producteurs, c’est aussi l’occasion de se rencontrer, de sortir de leurs fermes, d’échanger sur les techniques, le matériel, de partager des infos. Ça permet aussi de mutualiser du temps puisque des producteurs s’organisent pour ramener les produits des autres », explique Aurélie Lardy, qui cultive des champignons et élève des volailles à Maisonnisses.La formule a vite séduit les consommateurs. 

On voit la qualité, c’est sans aucune comparaison avec ce qu’on peut trouver en supermarché. C’est très pratique et interactif. Si on a des questions, on peut les poser directement au producteur. 

Marion, elle, est cliente « depuis un ou deux ans. On prend surtout des légumes et des produits laitiers, de la viande aussi. J’ai été séduite par le fait que ce soit local et bio. C’est très simple, comme sur un site de supermarché, mais là c’est meilleur et ça fait marcher l’économie locale. C’est ce que tout le monde devrait faire. Et ce n’est pas plus cher. »« On l’est peut-être un peu plus sur certains produits, et encore de moins en moins, mais la qualité n’est pas la même, souligne Aurélie Lardy. En conventionnel, les volailles sont élevées 45 jours, chez moi c’est 85 jours. Au final, le prix au kilo est moins cher. »Le contact direct entre consommateurs et producteurs permet aussi d’expliquer les modes d’exploitation, de raconter le produit : « Au supermarché, toutes les pommes sont triées, calibrées, beaucoup sont jetées parce qu’elles n’ont pas la bonne taille. Nous, nos produits ne sont pas forcément standardisés, en termes de goût, de visuel, de calibrage. C’est important d’expliquer pourquoi. Les pommes peuvent être mal formées, petites ou grosses, mais ne sont pas mauvaises pour autant. »« Ce sont des produits artisanaux qui n’ont rien à voir avec les produits industriels, complète Julien Sciacqua, éleveur porcin à Saint-Moreil. Par exemple, la viande de mes porcs est rouge parce qu’il s’agit d’une race ancienne, le cochon laineux. »

Une quarantaine de clients chaque semaine

Dès le début, le drive fermier de Guéret a séduit, répondant à une vraie demande de produits locaux en circuits courts. Aujourd’hui, l’association, qui a également ouvert une antenne à Maisonnisses le mercredi après-midi, réunit près d’une vingtaine de producteurs bio, tous installés en Creuse et proposant un très large choix de produits : viandes, pains, fromages de chèvre, de vache, légumes et fruits de saison, produits laitiers, farine, confitures…

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Côté clients, ils sont environ 450 à avoir eu recours à ses services, et le rendez-vous du mardi accueille régulièrement une quarantaine de personnes. Des chiffres qui méritent d’être soulignés, avec encore un vrai potentiel de croissance. « Le problème, c’est le manque de temps pour communiquer. On produit, on transforme, on prépare, on commercialise… Il nous faudrait un commercial à plein temps, les gens ne savent pas qu’on est là. Et il faut aussi changer les habitudes de consommation, c’est long », concluent Aurélie Lardy et Julien Sciacqua.

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