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Pourquoi les touristes n'ont pas boudé le Cantal en mai, malgré la pluie ?

Un cumul de pluie d’un « mois hivernal bien arrosé », voilà ce qu’a été mai, dans le Cantal, dixit Laurent Garcelon, correspondant Météo-France dans le département et président d’Infoclimat. « La façade est du Cantal a été protégée par nos anciens volcans : les précipitations ne sont que légèrement excédentaires et les températures correspondent aux normales de saison. Mais la façade ouest a accusé 75 % de pluie en plus que la normale. » Beaucoup d’eau et plus longtemps : « Au total, nous avons eu 20 jours de pluie sur 31. » Le tout, avec des températures fraîches (moins 0,5 à moins 1 degré) et, sur l’ensemble du territoire, un déficit de 30 % d’ensoleillement.

Triste bilan météo. Et pourtant. La pluie n’a pas refroidi tout le monde. Dans le bassin d’Aurillac, l’office de tourisme a compté une augmentation de 10 % de la fréquentation par rapport à 2023, « liés aux ponts », a commenté Franck Rey, son directeur. Les hébergeurs hôteliers affichent 5 % de nuitées de plus. « C’est aussi un beau mois de juin qui se dessine, grâce aux événements, Aurillac en scène et UTPMA, qui permettent de réaliser des nuitées. » Sur le pays de Salers, par exemple, l’office de tourisme a compté 3.500 visiteurs en mai, soit une hausse de 22 % par rapport à mai 2023. « Cela s’explique aussi par les week-ends du 8 mai et surtout de l’Ascension, véritable week-end estival », explique Sylvie Ganry, directrice. Même constat du côté du Carladès. « En mai 2024, nous comptons 40.000 nuitées, soit + 4,4 % par rapport à 2023, indique Matthieu Allain, directeur de l’office de tourisme. Mais à l’accueil, 1.340 personnes se sont présentées en mai 2024, contre 1.630 en mai 2023. » Sur le pays de Salers, par exemple, l’office de tourisme a compté 3.500 visiteurs en mai, soit une hausse de 22 % par rapport à mai 2023. 

Un mois de mai exceptionnel pour Gîtes de France

Au niveau des hébergements, Solange Escure, directrice générale de Gîtes de France et directrice de l’antenne cantalienne, corrobore ces données. Le label, qui compte 1.000 logements dans le Cantal (dont 900 gîtes et 100 chambres d’hôte), qualifie le mois de mai 2024 comme « exceptionnel ». Le taux d’occupation en 2024 est de 7 points supérieur à 2023. « Nous avons eu des ponts extrêmement favorables. Cette année, en posant peu de jours de congés, les gens pouvaient avoir une suite de jours consécutifs. Sur le week-end du 8 mai, le taux d’accueil était excellent. Nous avons eu ensuite La Pastourelle, l’Ascension et la Pentecôte. » De bons chiffres qui s’expliquent en partie par le calendrier. « Les gens ont réservé trois mois avant. Ils ont anticipé : 40 % des séjours ont duré de 3 à 6 nuits, pas forcément la semaine. »Une tendance qui semble persister en juin. « Au 10, nous n’avons que deux points de retard par rapport à 2023, donc nous serons au moins au même chiffre que l’an dernier. Cet été, le taux d’occupation est pour l’instant de 60 % au mois de juillet et de 75 % au mois d’août. Ce sont les mêmes chiffres que l’an dernier à cette période. Tous les indicateurs sont au vert pour nous, 2024 s’annonce comme une bonne saison. »

Un été 2023 mitigé dans le Cantal

Même son de cloche du côté de Clévacances. « Le taux d’annulation est stable, mais on a eu plus de réservations en mai que l’an dernier », assure Julie Lépine, technicienne. Avec une augmentation de 20 % des réservations entre le 1er janvier et le 31 mai 2024 par rapport à 2023 (notamment 112 % en mars et 33 % en mai), Clévacances planche également sur de belles perspectives. « En matière de nuitées, nous notons une augmentation de 7 % sur la période de juin. »La mauvaise météo a, en revanche, logiquement eu des conséquences sur les restaurateurs. Au Chalet, au pied du puy Mary, on l’assure : « Elle en a toujours ! » Patrick Canal garde la pêche et le sourire, même si le vent a soufflé fort, là-haut. « Nous sommes doublement impactés par la météo et par la fermeture de la route d’accès au pas de Peyrol depuis Mandailles, en semaine. »L’été s’annonce bien mais reste incertain. « Les écoles ferment le 5 juillet, les élections font bouger les prévisions : les familles vont-elles prendre la décision de partir tout de suite, alors que le second tour des législatives se joue le 7 juillet ? », s’interroge Franck Rey. Si les vacances n’auraient vraisemblablement pas commencé avant le 14 juillet, à Aurillac, « nous avons la chance d’avoir le Tour de France, qui remplit les hébergements un peu plus tôt », poursuit-il. Quant au théâtre de rue… « On a la chance qu’Éclat soit maintenu malgré les JO, mais le festival se tient plus tôt, lors d’une semaine très touristique d’ordinaire, celle du 15 août. Quelle sera la fréquentation sur la deuxième quinzaine d’août ? Reste aussi à déterminer où les Parisiens vont-ils partir pendant les JO ? » 

Anna Modolo

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