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Parcours, propositions... Qui sont les candidats aux législatives dans la circonscription de Clermont-Cournon ?

Parcours, propositions... Qui sont les candidats aux législatives dans la circonscription de Clermont-Cournon ?

Deux nouvelles têtes et trois candidats déjà en lice en 2022, pour un enjeu : la première circonscription du Puy-de-Dôme (Clermont-Cournon) restera-t-elle à gauche ? Tour d'horizon des parcours et des enjeux portés par les cinq candidats désormais en campagne.

Sébastien Galpier (Les Républicains)

Il est l’un des nouveaux visages de la droite clermontoise. A 35 ans, Sébastien Galpier se fait tout doucement un nom dans le paysage politique local, depuis qu’il a fait basculer en 2021 un canton enraciné à gauche depuis des décennies aux élections départementales. Cet agent immobilier de profession, habitant de Clermont-Ferrand et père de trois enfants est, depuis cette date, vice-président du conseil départemental en charge de la Culture et du patrimoine.

Photo Franck Boileau

Il ne s’arrêtera sûrement pas là : son intérêt pour les prochaines élections municipales à Clermont-Ferrand est connu, et il fut candidat aux législatives de 2022 (éliminé au premier tour avec 11,28 % des voix). Le voilà donc à nouveau candidat pour les Républicains :

“Je suis entré en résistance républicaine face aux extrêmes. Pour moi, LFI, c’est la peste rouge écarlate et le RN parachute des candidats qui régurgitent des programmes préchauffés par leurs partis à Paris.”

Il fustige ses adversaires dans la circonscription, dénonçant “une soupe populaire plutôt qu’un front populaire, où ils débattent plus du nombre de sièges que des idées”, accusant le candidat Horizons et son suppléant UDI “d’être les candidats parfaits du en même temps : dans la majorité de gauche à la métropole, de droite au Département, ils sont soutenus par le parti de Macron qu’ils critiquent pourtant sans arrêt”. Mais comme ces derniers, lui aussi veut rassembler large, “des électeurs socio-démocrates de Glucksmann (PS) au peuple de droite”.

Ce qui lui tient à cœur : “Retrouver le droit de vivre en sécurité en France. Il faut un sursaut d’ordre et de sécurité, mais aussi de la justice fiscale et du pouvoir d’achat : on a le pays qui prélève le plus sur sa population et pourtant, les services publics ne sont plus à la hauteur.”

Son suppléant est Jean-Pierre Brenas, élu municipal d'opposition à Clermont-Ferrand.

Dominique Leclair (Lutte ouvrière)

Au milieu du match annoncé entre le Nouveau Front populaire, le bloc du centre, Les Républicains et le Rassemblement national, la candidature Lutte ouvrière pourrait passer inaperçue dans la première circonscription du Puy-de-Dôme. Dominique Leclair ne l’entend évidemment pas de cette oreille. Déjà candidat aux législatives de 2017 (0,56 %) et 2022 (0,98 %) mais aussi à des élections régionales et européennes pour Lutte ouvrière, il s’est engagé dans une campagne express pour faire entendre, une nouvelle fois, “la voix des travailleurs”.

Photo Remi Dugne

A 59 ans, ce technicien chez Michelin milite chez LO depuis une trentaine d’années, et porte un message :

Les travailleurs et la classe populaire aspirent à du changement, car leurs conditions de vie ne cessent de se dégrader. Or ce changement ne viendra ni du Rassemblement national, qui ne cesse de se prosterner devant le grand patronat, ni des politiciens de gauche qui ont tous trahi les travailleurs quand ils ont été au pouvoir. Ils portent d’ailleurs une responsabilité écrasante dans la montée de l’extrême-droite.

Une seule solution, à ses yeux : “Les travailleurs ne peuvent être défendus que par eux-mêmes. Ce sont eux qui font tourner la société, ce sont donc eux qui doivent la diriger, ils ne peuvent pas confier leurs sorts à des politiques qui défendent la grande bourgeoisie.”

Dominique Leclair fait du pouvoir d’achat une grande priorité, “alors que les profits des actionnaires explosent”. Il milite aussi pour “l’annulation des reculs subis avec les réformes de l’assurance chômage et des retraites”, et s’inquiète “de la marche à la guerre dans laquelle nous entraînent les gouvernements”. Et d’appuyer : “Les travailleurs doivent avoir confiance en eux-mêmes, ils n’ont pas conscience de la force qu’ils représentent.”

Sa suppléante est Catherine Juéry.

Hervé Prononce (Horizons)

Il veut incarner “le bon sens, le pragmatisme, le consensus, l’élégance”, une façon de faire qu’il dit mettre en pratique depuis 29 ans et sa première élection, en 1995, comme maire du Cendre. “Je suis l’élu le plus ancien de la métropole de Clermont", raconte Hervé Prononce, manière de mettre en avant son expérience politique : “On m’aurait mis dehors depuis un moment si je ne faisais pas ce que je dis !”

A 57 ans, cet agriculteur de profession, vice-président de Clermont Auvergne Métropole en charge des finances mais aussi conseiller départemental, est membre du parti Horizons depuis sa création en 2021, après avoir été UDI.

Photo Franck Boileau

Sa ligne de conduite pour les législatives : “Incarner le front républicain pour ne pas laisser les clés de la circonscription à l’extrême-gauche ou à l’extrême-droite”, explique-t-il, sans faire de différence : “Ils sont sectaires et misent sur le chaos. Nous, notre marque de fabrique est de créer du consensus, du respect”, revendique-t-il, en défendant un statut “d’élus de terrain” avec son suppléant, le maire de Cébazat Flavien Neuvy (UDI). “Depuis la vague Macron, énormément d’élus sont hors sol. Jamais les députés n’ont été aussi déconnectés du territoire.”

Un camp présidentiel à propos duquel Hervé Prononce marche sur des œufs : il n’a pas l’étiquette Ensemble (majorité présidentielle) pour ces élections mais reste soutenu par Renaissance. Or le duo Prononce/Neuvy reste critique vis-à-vis de la politique menée par le président de la République :

“Je suis remonté contre Macron, oui, mais je prends un peu de recul. On veut être force de rassemblement pour éviter les extrêmes, faire en sorte de retrouver le sens de l’engagement civique. On veut remettre de la sécurité dans la rue, redonner du pouvoir d’achat mais aussi redonner confiance à la parole politique.”

Son suppléant est Flavien Neuvy (UDI), maire de Cébazat.

Marianne Maximi (LFI, Nouveau Front populaire)

Elle avait ramené la circonscription à gauche, en 2022, après un mandat de Valérie Thomas (La République en Marche). Comme il y a deux ans, Marianne Maximi (LFI), 38 ans, bénéficie du soutien de l’ensemble de la gauche locale, réunie au sein du Nouveau Front populaire. Mais cette fois-ci, l’adversaire n’est plus seulement le camp présidentiel. “On va combattre l’extrême-droite avec l’arme des avancées sociales”, revendique-t-elle, citant les propositions du Nouveau Front populaire :

On reviendra sur les mesures antisociales comme la retraite à 64 ans, on augmentera le Smic, on renforcera les services publics, notamment la santé ou l’école, sans oublier la question écologique, qui passe à la trappe ces dernières semaines, et les mesures fiscales, avec le rétablissement de l’ISF et le partage des richesses.

La circonscription, considère l’élue municipale et communautaire à Clermont-Ferrand, qui fut tête de liste des Insoumis en 2020 aux municipales, est “à l’image des enjeux nationaux”, citant la hausse du taux de pauvreté, le partage de l’eau... Dans cette campagne, elle peut aussi mettre en avant son engagement durant deux ans : les données publiées sur l’activité des députés la place parmi les parlementaires très actifs.

Photo Richard Brunel

“Je pense avoir été une députée travailleuse et accessible”, commente-t-elle, citant son engagement contre la réforme des retraites, au sein de la commission des finances ou de la commission d’enquête sur les manquements des politiques de protection de l’enfance, un enjeu que cette éducatrice spécialisée avait ciblé dès 2022. Elle ne cache pas, à ce titre, “une vraie frustration avec l’arrêt de ces travaux” du fait de la dissolution.

Et à ceux qui accusent LFI d’avoir “bordélisé” l’hémicycle, elle répond : “LFI a porté des revendications fortes, mais si quelqu’un a bordélisé le pays, c’est bien Macron, qui risque de le rendre ingouvernable.”

Son suppléant est Diego Landivar (LFI), élu d'opposition à Clermont-Ferrand.

Louis Clément (Rassemblement national)

Après les départementales, les sénatoriales et les européennes, place aux législatives. Avant les prochaines élections municipales à Clermont-Ferrand ? Depuis son arrivée à la tête du Rassemblement national du Puy-de-Dôme, en janvier 2023, Louis Clément aura été, sans succès, candidat à tous les scrutins, jusqu’aux élections départementales partielles du canton Clermont 1, en avril dernier, où il est parvenu à hisser le RN au second tour (32,72 % face au socialiste Karim Srikah.

Photo Noa Thevenin

A 65 ans, s’il reste peu connu et ne s’est jamais vu confier un mandat politique, il incarne aujourd’hui le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella dans le département, où aucun autre visage connu ne s’impose à l’extrême-droite. Ce retraité du ministère des Armées, où il officiait comme mécanicien aéronautique, explique que sa campagne consistera à “défendre le programme national du RN”, auquel il ajoute “un sujet qui me tient à cœur : la santé", explique celui qui a pris au RN la succession d’Anne Biscos, candidat du parti en 2022 sur la première circonscription (14,67 % au premier tour).

"Je propose de prendre en charge totalement la formation, jusqu’à la nourriture, des étudiants en médecine. En échange, ils resteraient dix ans comme médecin dans le département. Ce serait gagnant-gagnant.”

Celui qui assure voter FN puis RN “depuis le deuxième mandat de Mitterrand” souhaite aussi défendre “la réindustrialisation, avec le retour d’usines du médicament qu’on a laissé partir à l’étranger”. Il veut croire que le RN peut se faire une place sur la première circonscription, mais exprime “un regret : l’absence d’accord avec la totalité de la droite, de Reconquête aux Républicains”.

Son suppléant est Charly Patingre.

Arthur Cesbron

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