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Mesures climatiques et aides bio : "L'État doit respecter ses engagements", exigent FNSEA Nouvelle-Aquitaine et Jeunes agriculteurs à Limoges

Mesures climatiques et aides bio :

La FNSEA et les Jeunes agriculteurs (JA) Nouvelle-Aquitaine ont tenu, ce lundi 17 juin après-midi, à Limoges, une conférence de presse pour « adresser un carton rouge à l'État » et, de nouveau, « exiger un paiement sans attendre des mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC) et aides à l'agriculture biologiques ».

« Chers services de l’État, sauf erreur ou omission de notre part, le paiement des mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC) et aides bio attendu en mars 2024 pour un montant de plusieurs millions euros, et promis pour le 15 juin 2024, ne nous est pas entièrement parvenu. Nous vous prions de bien vouloir procéder à son règlement dans les meilleurs délais sous peine de pénalités de retard. »

Denis Mousseau, président FNSEA Nouvelle-Aquitaine, a brandi ce lundi 17 juin après-midi, à l’occasion d’une conférence de presse sur le paiement des MAEC et aides bio tenue à Limoges par la FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA) Nouvelle-Aquitaine, une facture symbolique signée « La Ferme France » et adressée à l’État, avec la mention « prioritaire ».

Denis Mousseau (à gauche) et Michaël Magnier avec la fameuse facture adressée à l'État.

Impatience et surtout « ras-le-bol »

« Aujourd’hui, environ 450 dossiers ne sont toujours pas payés en Nouvelle-Aquitaine, donc notre message est très clair, poursuivait Denis Mousseau, installé dans les Deux-Sèvres. Nous venons apporter une facture à l’État qui devait solder l’ensemble des dossiers au 15 juin. Nous sommes le 17 juin, tous les dossiers ne sont pas soldés et l’État ne respecte pas ses engagements et nous sommes là pour lui rappeler ses devoirs*. Nous attendons des réponses, et de vraies réponses. Au-delà d’une impatience, c’est un ras-le-bol. Les trésoreries de nos exploitants sont très très tendues donc l’État doit nous soutenir, respecter ses engagements. »

Sinon ? « Cela sera peut-être la surprise du chef du mois de juin, répondait Denis Mousseau. Ce que l’on souhaite, c’est une date et qu’elle soit tenue. Vous le voyez, là, nous sommes en délégation responsable et je pense que la prochaine fois, il n’y aura pas d’avertissement. » 

« Il est inconcevable que des éleveurs qui suivent une réglementation stricte n’aient toujours pas l’argent qui leur est dû, insistait Michaël Magnier, secrétaire général des Jeunes agriculteurs Nouvelle-Aquitaine. Il est inconcevable que dans certaines fermes, il manque 10, 14, ou 20.000 euros d’aides. On ne peut pas demander à des jeunes de s’installer en bio s’ils voient leurs aînés souffrir par rapport à ces paiements. »

« On reste très attentif  à cette situation »

Quelques représentants ont pu être reçus en milieu d’après-midi dans les locaux de l’Agence de services et de paiement (ASP). « Nous avons remis la fameuse facture au directeur, témoignait à la sortie Denis Mousseau, nous avons passé nos messages. On peut le dire, il y a eu une écoute, mais nous restons sur nos positions, on n’a pas eu de réponse concrète, juste que les services de l’État mettent tout en œuvre pour honorer les paiements. Cependant, aujourd’hui, nous n’avons pas de date précise. On reste très attentif à cette situation. »

(*) Via un communiqué de presse diffusé ce lundi 17 juin, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a fait savoir de son côté que « les paiements des dossiers de mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC)/bio non encore soldés se poursuivent avec un rythme accru » mais aussi qu’« un reliquat de paiement d’aides directes sera versé aux agriculteurs d’ici fin juin pour un montant d’environ 140 M€ au titre des aides de la PAC » et ce, « indépendamment des paiements des aides bio et MAEC qui se poursuivent ».

Jean-Adrien Truchassou

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