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Cyril Caron, syndicaliste à Dunlop et président de La Montluçonnaise Boxe, vient de publier un recueil de poèmes

Cyril Caron, syndicaliste à Dunlop et président de La Montluçonnaise Boxe, vient de publier un recueil de poèmes

Il est représentant syndical CGT à Dunlop, à Montluçon (Allier), président de La Montluçonnaise Boxe et auteur. Rencontre avec Cyril Caron, qui vient de publier un recueil de poèmes, Un Ciel sur Terre.

Son recueil de poésie Un Ciel sur Terre est sorti le 11 avril, aux Éditions Baudelaire, à Lyon. Et jusque-là, Cyril Caron, 54 ans le 9 août prochain, est resté très discret sur le sujet. Seuls quelques amis et membres de sa famille sont au courant. Ses collèges de travail, à l'usine Dunlop de Montluçon, et le club qu’il préside, La Montluçonnaise Boxe, vont l’apprendre bientôt, forcément. L’auteur, qui vit à Saint-Martinien, attend le moment sans "aucune appréhension".

"Le syndicalisme m'a beaucoup apporté"

La lecture et l’écriture appartiennent aussi et surtout à ces mondes qu’on cantonne volontiers dans un coin, loin des sphères pensantes et intellectuelles. "Beaucoup de gens ne s’en vantent pas et ils sont pourtant riches de savoirs. On croit que ceux qui font beaucoup d’études sont ceux qui ont le plus de pouvoirs. La réalité n’est pas là", pose l’intéressé, syndicaliste dans l’âme, cégétiste dans le cuir, au sein de l’usine où il est entré en 1992.

J’étais à la confection. J’ai été élu secrétaire du CE (comité d’entreprise), le CSE (comité social et économique) aujourd’hui. Je viens de laisser le poste, en juillet dernier. Je suis actuellement en formation de technicien au sein du service hygiène et sécurité. Mais je n’oublie pas d’où je viens. Je suis ouvrier.

À ce monde, il dédie plusieurs vers, sur les quarante-quatre poèmes qui composent l’ouvrage. "Le syndicalisme m’a beaucoup apporté. Il m’a permis de renouer avec la culture, la lecture. Il m’a permis de m’exprimer."

Dans "Un monde nouveau", il appelle à reconsidérer les « silences précieux », à l’opposé du "manège" qui "déconsidère l’ennui". "De leurs poussières" est une ode aux "hommes aux sourires unis qui œuvrent dans la nuit". "Dans Les langues fourchues" ou "La banalité du mal", il montre du doigt ceux qui exploitent les autres et vivent dans la "démesure".

Déclaration d'amour à la nature et aux saisons qui passent

Un Ciel sur Terre, c’est une déclaration d’amour avant tout. À la nature et aux saisons qui passent, à son terroir d’origine, le Cézallier. Il est d’Ardes-sur-Couze, dans le Puy-de-Dôme, et c’est une photo d’un paysage de là-bas qui illustre son recueil. "Je l’ai prise lors d’une randonnée. Le ciel était orageux et on avait l’impression qu’il touchait la terre."

Il rend aussi hommage aux figures qui l’ont marqué (la pianiste Khatia Buniatishvili, le résistant Missak Manouchian, le compositeur Georg Friedich Haendel, le peintre Eugène Delacroix, la chanteuse Kate Bush et l’écrivaine Émilie Brontë), aux femmes, aux enfants, aux vivants et aux absents.

Cyril Caron dédie un poème à son paternel disparu dans À mon père. Il a perdu un enfant, présent dans Mes larmes aux paradis. "J’ai eu trois enfants. J’ai une fille et un garçon, et une autre fille", celle de sa seconde épouse, qu’il considère comme la sienne.

La renaissance de la poésie

Le poète raconte "les failles qui (l)’ont construit". Il ne craint pas de livrer l’intime, de nommer les choses, sans pourtant les jeter au visage du lecteur qui devra prendre le temps de lire les vers. On ne déguste pas les poèmes comme on déguste de la prose. "La poésie renaît", se réjouit Cyril Caron.

C’est normal par rapport à ce qu’on voit. Le monde est devenu très rapide. Ça manque de temps, de silences.

L'écriture est arrivée il y a huit ans

L’écriture est entrée dans sa vie il y a huit ans. "Au début, c’était pour m’amuser. Maintenant, j’écris régulièrement. Cela m’a permis de renouer avec le français. Je lis beaucoup, et ça m’a donné envie. Pour moi, c’est une ouverture au monde." Ses premiers pas littéraires ont démarré par la prose. 

Il y avait un concours de nouvelles, à Bourbon-l’Archambault. J’ai écrit un texte qui s’appelait Le brouillard dure quatre saisons. Il fallait créer quelque chose autour du chaud et du froid. J’ai imaginé deux peuples, un glaçant et un amical. Chez moi, d’où je viens, on donne beaucoup de sens à la magie, au paranormal. Il y a beaucoup d’histoires dans ce domaine. C’était un premier jet. Je vais la retravailler pour en faire un roman. J’y pense sérieusement.

Avant cela, il espère publier un second recueil de poèmes. À suivre. 

Ouvrage. Un Ciel sur Terre, de Cyril Caron, aux Éditions Baudelaire, est disponible en librairie (10,50 €).

Seher Turkmen

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