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En Autriche, une millionnaire redistribue son héritage sur décision de 50 citoyens

Environnement, santé, aide aux demandeurs d'asile, lutte contre les inégalités: "le résultat est aussi varié que le Conseil lui-même", a résumé lors d'une conférence de presse mardi à Vienne Alexandra Wang, qui a chapeauté le projet. Les initiatives ont une mission "commune: tendre vers une société plus juste (...) et soutenir ceux qui sont victimes de discrimination", a-t-elle souligné.

A ses côtés, des membres de ce "Bon conseil pour la redistribution" ont évoqué "un défi passionnant", un bel "exercice de démocratie" fondé sur le "consensus", alors que les sessions tous frais payés se sont étalées sur six week-ends de mars à juin dans la ville de Salzbourg.

Cinquante citoyens avaient été tirés au sort pour intégrer ce conseil. Le benjamin Kyrillos Gadalla, 17 ans, a dit "avoir beaucoup, beaucoup appris" au contact des autres générations, le plus âgé ayant 85 ans.

Au total, 77 organisations recevront des fonds allant de 40.000 euros à 1,6 million, d'Attac à divers groupes de réflexion, en passant par des associations de protection de la nature ou de soutien aux sans-abri.

Présente dans tous les esprits mais absente devant la presse mardi, Marlene Engelhorn est intervenue uniquement au début du processus. "Elle nous a accordé sa confiance et nous étions complètement libres dans nos choix", a expliqué Angelika Taferner, autre membre du Conseil.

La millionnaire de 32 ans, descendante du fondateur du géant allemand de la chimie BASF, Friedrich Engelhorn, avait annoncé en janvier renoncer à 25 millions d'euros. Soit 90% de son héritage, pour dénoncer "l'échec" des Etats face à des inégalités de plus en plus criantes.

A l'instar de centaines de "millionnaires patriotiques" américains, la militante a fondé dans le monde germanophone l'initiative "Tax me now". Avant de passer à l'action après le décès de sa grand-mère en septembre 2022 et de concocter cette solution originale.

Dans un communiqué, elle s'est félicitée de "la redistribution, en accord avec les valeurs démocratiques, d'une grande partie" de son argent.

"J'ai hérité d'une fortune et par là-même d'un pouvoir, sans avoir jamais rien fait pour mériter cela. Et l'Etat ne veut même pas que je paie d'impôts sur la succession", avait-elle dénoncé en début d'année.

Bientôt privée de l'essentiel de ses ressources, l'ancienne étudiante en littérature allemande doit désormais songer au salariat pour la première fois. "Je sors de ce ghetto dynastique de riches", disait-elle, jurant qu'elle ne regretterait pas sa décision.

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