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N’attendre de vrai pouvoir d’achat que du retour d’une électricité abondante et bon marché

Pourquoi ?

Parce que, d’une part, l’essentiel de l’effondrement du pouvoir d’achat de l’économie française – celui des particuliers n’en étant que le volet aggravant – découle directement du tarissement délibéré de ce gisement et, d’autre part, parce qu’aucune dynamique physique ou biologique ne peut s’imaginer sans consommation d’énergie dans un univers vierge de toute civilisation, a fortiori dans un univers en réalité constamment améliorée voire réinventée par cette dernière. On ne doit pas perdre de vue que le poste de dépenses le plus élevé de tout changement d’état, quelle qu’en soit la nature, est et sera toujours celui d’une énergie au coût maîtrisé ou non.

Que n’en tire-t-on pas d’urgence la conclusion qui s’impose ?

Dès lors, qui peut encore avoir le front de contester à la fois ce principe fondamental et la démonstration faite en France, durant plus de 20 ans, que le nucléaire est le moyen le moins cher de produire une énergie électrique abondante ?

Sans surprise, une réponse à cette question tient dans la déclaration suivante de plusieurs porte-parole du futur groupe de députés NFP, probables partisans du vote les lois de la physique par le Parlement :

« … Sur les énergies renouvelables, la sobriété et l’efficacité, il y a un consensus. La relance du nucléaire, ce n’est pas un problème imminent. Il faut d’abord plus de renouvelables, puis on tranchera le reste ensuite. Il faut néanmoins prolonger les réacteurs actuels tant que c’est faisable. Sur les renouvelables, le NFP propose de renforcer la structuration de filières françaises et européennes de production et de faire de la France le leader européen des énergies marines avec l’éolien en mer et le développement des énergies hydroliennes. »

 

Non seulement les premiers organismes tenus de dégager les pistes de ce retour ne le font pas, mais ils les brouillent

Prédisant à la dotation électronucléaire française une stérilité industrielle de laquelle nulle volonté nationale serait capable de venir à bout dans des temps réduits, un RTE outrepassant impunément et sans vergogne ses prérogatives statutaires de gestionnaire du système électrique n’a pas attendu les élections pour abonder dans le sens des promoteurs ci-dessus de la seconde LTECV.

La CRE, son inénarrable complice, n’a pas été en reste, qui ne cesse de se répandre en justifications du fait accompli, plutôt que servir aux Français ce qu’elle leur doit : une permanente et pertinente spéculation sur ce qui est souhaitable pour les intérêts supérieur de notre nation, de laquelle tirer les recommandations utiles aux décideurs.

 

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Pour peu qu’on lui donne les moyens réellement requis, le nucléaire français est bel et bien prêt à fournir de nouveau au pays le service qu’il lui a naguère rendu

Le visionnage de la vidéo accessible ici ou, pour ceux disposant de plus de temps, de ce film, ne peut qu’inspirer de l’optimisme sur ce que la France serait encore capable de faire si elle se déclarait déterminée à brûler les étapes. Il est en effet rassurant d’y constater que les compétences nucléaires techniques et industrielles – y compris les plus pointues – existent toujours chez nous, et qu’il suffirait de dupliquer à marche forcée les plus usuelles à des milliers d’exemplaires pour rattraper une bonne partie du temps perdu. L’ardeur de tout une profession à mettre les bouchées doubles à servir une authentique cause nationale ne pourrait qu’en naître.

Comment procéder ?

Mais cela suppose la mobilisation économique et industrielle hors du commun allant de pair avec ce large recouvrement des compétences, que seul un pouvoir politique aussi robustement élu, aussi bien conseillé et aussi déterminé que celui du début des années 1970 peut mettre en mouvement.

Toutefois, par rapport à son prédécesseur, celui-là devrait avoir en plus l’intrépidité de tenir sans délai le discours suivant aux Français : nous avons décidé de mettre immédiatement l’essentiel du budget de notre politique énergétique dans la reconstruction accélérée d’une industrie électronucléaire nationale cette fois pérenne, seule à même de doter le pays des capacités de production dont il va avoir un cruel besoin au milieu du siècle. C’est là la seule voie du salut énergétique de notre pays passant par le recours au plus tôt aux réacteurs de quatrième génération.

 

Qui doit faire les frais d’un changement de pied énergétique aussi radical ?

En premier lieu, les instances européennes doivent souffrir d’une manière ou d’une autre qu’une pugnace diplomatie française leur arrache le principe de subsidiarité énergétique pour tous les pays membres de l’UE ; un principe n’excluant en rien le devoir de solidarité inter-États matérialisée par le réseau ad hoc des interconnexions.

En second lieu, et surtout, c’est le ruineux éolien qu’il convient de dépouiller jusqu’au dernier centime de toutes les formes d’aides et de subventions dont il bénéficie depuis trop longtemps. Car il n’est plus à démontrer que ce mode de production électrogène demeurera toujours largement plus coûteux que tous les modes de production classiques, qu’il n’économise pas la moindre production de GES, qu’il est particulièrement nocif pour l’avifaune, pour le confort, les intérêts fonciers et l’environnement des riverains, plus nocif encore pour la stabilité d’un système électrique dont il use prématurément la production nucléaire et dissuade dangereusement la production thermique classique de jouer les utilités.

Enfin, il faut se rendre à l’évidence que la subvention au solaire, elle-même, ne se justifie plus vraiment. La promotion d’un solaire à n’accepter qu’en production décentralisée et/ou domestique – surtout plus aux côtés des outils industriels d’un système électrique qu’il perturbe plus encore que l’éolien – semble en effet pouvoir désormais supporter les contraintes du marché ordinaire, ce qu’une publicité on ne peut plus éloquentes de ses vertus constatables sur facture démontre déjà.

Une chose est sûre en tout cas : selon la CRE elle-même, avec les subventions délivrées au solaire entre 2011 et 2017, respectivement de 0,8 milliard, 1,7 milliard, 1,9 milliard, 2,2 milliards, 2,4 milliards, 2,4 milliards, 2,4 milliards d’euros, soit 13,8 milliards au total, la France aurait déjà pu mettre un second EPR en chantier. L’info est aisément vérifiable.

Attendrons-nous d’être le dos au mur pour nous obliger à ce salutaire changement de pied ?

Ce sera trop tard, et les Français le savent très bien. Pourtant, ils ont déjà senti le vent du boulet avec les graves menaces d’indisponibilités causées par la corrosion sous contrainte de certains dispositifs de sûreté. Ça n’a manifestement pas été suffisant à les décider de revendiquer dès maintenant ledit changement, et tout porte à croire que, seuls un ou plusieurs dévastateurs coups au but de nouveaux boulets puissent y parvenir.

À propos de cette inévitable survenue de black-out, doit-on considérer que le plus tôt sera le mieux ? La crise politique actuelle répond à cette question en continuant d’illustrer imperturbablement que la société française ne sait rompre avec ses errements que dans la douleur.

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