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En Creuse, vous avez une occasion unique de vous offrir une toile de l’École de Crozant

En Creuse, vous avez une occasion unique de vous offrir une toile de l’École de Crozant

Maître Turpin sera au marteau samedi 29 juin, à Guéret, pour une vente consacrée aux peintres qui ont posé leur chevalet dans la vallée de la Creuse.

Pendant des siècles, la peinture fut essentiellement pratiquée dans le secret des ateliers. Ce n’est qu’au XIXe  siècle que des peintres ont commencé à planter leur chevalet à l’extérieur, devant le paysage qu’ils voulaient immortaliser sur la toile.

L’un des premiers lieux à les accueillir fut la vallée de la Creuse, autour de Crozant, dont les paysages de landes et de rochers, les rivières encaissées, les collines se succédant jusqu’à l’horizon ont inspiré des générations d’artistes du milieu du XIXe  siècle au début du XXe : Armand Guillaumin, Eugène Alluaud, Armand Point, Alfred Smith, André Osterlind... et surtout Claude Monet. Ils font partie de ce que l’on appelle aujourd’hui l’École de Crozant. 

Avec l’expertise  de Christophe Rameix

Deux fois par an, en juin et décembre, la Maison de ventes Turpin, à Guéret, la met en lumière lors de ventes aux enchères consacrées aux peintres de la vallée de la Creuse et régionalistes.

La prochaine se déroulera ce samedi 29 juin. « C’est un rendez-vous que nous proposons depuis une trentaine d’années, en collaboration avec Christophe Rameix (auteur de l’ouvrage de référence sur l’École de Crozant, paru en 1991, ndlr). C’est lui qui expertise, trie, écarte les faux », indique le commissaire-priseur Pierre Turpin.

C’est une vente à laquelle on commence à travailler dès février-mars, mais tout au long de l’année, lors d’une succession ou dans une maison, je peux tomber sur un tableau qu’on peut conserver pour cette vente. Chaque année, c’est un défi de trouver suffisamment de tableaux.

D’autant que la numérisation des enchères, avec la possibilité de voir les objets sur Internet mais aussi d’enchérir à distance, fait que l’on peut vendre à peu près de tout, partout.

« Avant la numérisation, les vendeurs essayaient par exemple de vendre une belle faïence de Quimper à Quimper ou le tableau d’un peintre basque au Pays basque, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Inversement, Internet nous donne accès à une clientèle beaucoup plus importante », reconnaît Maître Turpin.

Sur certaines de ses ventes, les transactions en ligne dépassent aujourd’hui 80 %, mais la froideur des écrans ne remplacera jamais le plaisir de se retrouver en face d’une œuvre “en chair et en os”. « Je suis attaché à la salle, à ce qu’il y ait une visite et qu’on puisse accueillir les gens. À distance, on n’a pas forcément le ressenti des couleurs, des perspectives. Et je suis aussi là pour défendre les objets. » 

Guillaumin, Léon Detroy, Fernand Maillaud...

Lors de l'évènement ce samedi, 243 lots seront mis en vente, dont environ 140 oeuvres de peintres de l’École de Crozant ou régionalistes, ainsi que quelques tapisseries d’Aubusson. De très beaux dessins d’Armand Guillaumin et Léon Detroy, un tableau rayonnant de lumière de Paul Madeline, une Vue de La Celle-Dunoise signée Henri Jamet, une Bergère et son troupeau de Fernand Maillaud... 

Des tableaux de l’Ecole de Crozant au musée

Un vrai petit musée réuni le temps de la vente, que le public peut venir découvrir avant d’éventuellement se laisser tenter. L’estimation de la plupart des pièces s’élève à quelques centaines d’euros, voire quelques milliers pour les plus belles signatures. Encore loin des hautes sphères du monde de l’art, même si l’École de Crozant a vu sa cote augmenter ces dernières années. Grâce, entre autres, à l’éclairage que lui offre chaque année la maison de ventes guérétoise.

Une huile sur panneau de Fernand Maillaud

Pastel sur papier signé Armand Guillaumin

Tableau de Paul MadelineTexte : Nicolas Barraudnicolas.barraud@centrefrance.com

 

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