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Haute-Loire : la grand-mère reconnue d'inceste sur sa petite-fille

« J’aurais voulu connaître une enfance à peu près normale. Mais j’ai passé plus de temps à l’hôpital qu’à l’école. » Mardi en fin d’après-midi, l’ambiance était glaciale dans la salle d’audience du Palais de justice du Puy. La jeune fille de 17 ans qui vient de prendre la parole à la barre du tribunal a eu besoin d’un moment pour surmonter ses émotions.

Une plainte en 2021

Avant elle, sa mère a raconté comme elle avait vu sa fille « changer sans raison » et « pleurer quand elle devait se rendre chez sa grand-mère », avec qui la relation était fusionnelle par le passé. À l’adolescence, les larmes de l’enfant ont laissé place aux scarifications et aux pensées suicidaires. En fin d’année 2020, à l’âge de 14 ans, elle est parvenue à révéler pour la première fois que sa grand-mère l’avait agressée sexuellement alors qu’elle n’avait que « 7 ou 8 ans ».

Dans son dépôt de plainte, réalisé en janvier 2021 à la gendarmerie de Brioude, la jeune fille a parlé d’un premier geste sous la douche. À 7 ans, elle était autonome dans sa toilette, mais sa grand-mère, nue, l’avait rejointe sous l’eau. Prenant la main de la fillette pour la placer entre les jambes de l’enfant et réaliser une pénétration digitale.

Quatre jours plus tard, alors que l’adolescente est entendue une deuxième fois, elle évoque un acte similaire imposé alors qu’elle dormait dans le lit de son ascendante. La même scène s’est produite une troisième fois, dans les vestiaires de la piscine, alors que la prévenue séchait la victime avec une serviette de toilette.La personnalité de la grand-mère a été qualifiée par les experts comme étant « autocentrée », « avec peu d’empathie », « perverse ». La mise en cause n’a jamais reconnu les faits, expliquant « une toilette au gant » pour l’épisode de la douche ou encore « des guilis ». Elle était absente à l’audience de mardi, excusée par des certificats médicaux et représentée par son avocate Me Elodie Mabika qui a plaidé la relaxe.

« Elle aurait aimé qu’elle dise la vérité », a résumé de son côté Me Aurélie Chambon dans les intérêts de la victime, pour qui l’audience de mardi était la fin d’un périple judiciaire de plus de 3 ans, comptant une dizaine d’auditions et plusieurs confrontations.

« Pour le tribunal, il y a la certitude que vous avez été victime des faits », a annoncé la présidente du tribunal Nelly Pradeau avant que le tribunal ne prononce la culpabilité de la grand-mère. Elle a été condamnée à une peine de 2 ans de prison dont un an de sursis simple (le parquet avait requis 3 ans dont 2 ans de sursis). Son nom sera inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais) dans un délai de 10 jours, à moins qu’elle ne fasse appel de cette décision de justice.

Céline Demars

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