Condamné pour s'être masturbé pendant un covoiturage entre Montpellier et Clermont-Ferrand
Entendu (sans l’assistance d’un avocat) en visioconférence, ce lundi, par le tribunal correctionnel clermontois, le prévenu répète à qui veut l’entendre que l’expert psychiatre qui l’a examiné en détention "n’a rien compris". "Comment il peut dire que je suis quelqu’un de dangereux ou me qualifier de pervers sadique en ne m’ayant vu que pendant trois minutes ?".
Des "jeux érotiques" de longue haleine…Cette question restera évidemment sans réponse, mais les conclusions de l’expert ont cependant apporté un certain éclairage sur les faits qui valaient à Jahel Damas, 31 ans, de se retrouver, par écran interposé, à la barre.
Le 18 juillet 2021, alors qu’il est passager arrière d’un véhicule effectuant un trajet en covoiturage entre Montpellier et Clermont-Ferrand, il décide de se masturber à hauteur de Millau et ne cessera ses agissements qu’en vue de la capitale auvergnate…
La passagère avant du véhicule, âgée d’une vingtaine d’années, aura la présence d’esprit de filmer furtivement la scène avec son téléphone portable.
Trois ans de prison fermeUn mois plus tard, dans la soirée du 14 août, il pénètre furtivement et sans effraction dans l’appartement de sa voisine du dessous, dans une résidence du quartier des Salins, à Clermont-Ferrand. Il se glisse dans son lit, puis lui caresse les fesses, provoquant le réveil en sursaut et l’effroi de la jeune femme.
Face aux magistrats, le trentenaire a admis son exhibitionnisme automobile : "J’ai pris la mauvaise habitude de me lancer dans des jeux érotiques comme celui-ci, explique-t-il. Mais, généralement, je ne le fais qu’avec le consentement de la personne qui se trouve avec moi. Là, j’ai oublié qu’il n’y avait pas eu d’échanges préalables".
En revanche, il réfute fermement l’agression sexuelle sur sa voisine, même si cette dernière l’avait formellement identifié, la nuit des faits, puis sur photo. "Je ne suis jamais entré dans cet appartement", maintient-il.
S’inquiétant "du risque de réitération des faits", la procureure de la République, Emmanuelle Cano, a requis trois ans de prison, ainsi que six ans de suivi sociojudiciaire, avec injonction de soins.
Le tribunal l’a suivie dans ses réquisitions (*), prononçant en outre un mandat de dépôt à l’encontre de Jahel Damas : cela signifie qu’il purgera cette peine dans le prolongement direct de celles prononcées dans le cadre d’autres affaires qui lui valent d’être actuellement incarcéré au centre pénitentiaire de Châteaudun. Avant l’audience de ce lundi, il était libérable en juillet 2027.
Christian Lefèvre
(*) Il devra par ailleurs verser 4.000 euros de dommages et intérêts à la victime de ses attouchements et 1.500 euros à la jeune femme en présence de laquelle il s’était masturbé. Elles étaient toutes deux représentées par Me Salomé Degoud.