Affaire Sophie Le Tan : Jean-Marc Reiser définitivement condamné pour l'assassinat de la jeune fille
La Cour de cassation a rejeté mercredi 26 juin le pourvoi de Jean-Marc Reiser, qui contestait sa condamnation à la réclusion à perpétuité pour l'assassinat de l'étudiante strasbourgeoise Sophie Le Tan.
Non-respect du "secret des délibérations"Dans son pourvoi, Jean-Marc Reiser, 63 ans, contestait un point de l'arrêt de la cour d'assises d'appel de Colmar qui avait confirmé en juin 2023 la peine prononcée en première instance, à savoir la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans. Cet arrêt mentionnait notamment que la cour avait décidé de cette peine "à la majorité de huit voix au moins" ce qui, selon l'accusé, violait "le secret des délibérations" et entachait "les délibérations d'une nullité absolue", indique l'arrêt de la chambre criminelle de la Cour de cassation.
Un argument balayé par la juridiction, qui estime que "l'énonciation selon laquelle ces votes ont été acquis à la majorité de huit voix au moins n'a porté aucune atteinte au secret des délibérations". En conséquence, la cour a rejeté ce pourvoi, rendant sa condamnation du sexagénaire définitive dans ce dossier.
"Nous ne sommes pas surpris, mais c'est un soulagement", a réagi auprès de l'AFP Gérard Welzer, l'un des avocats de la famille de Sophie Le Tan. "Cela ne ramènera pas Sophie, mais la justice est passée et bien passée", a-t-il ajouté.
"Accès de fureur"S'il a reconnu avoir tué en septembre 2018 la jeune étudiante de 20 ans d'origine vietnamienne "dans un accès de fureur", puis l'avoir démembrée avec une scie à métaux avant d'aller enterrer les restes du corps dans une forêt, Jean-Marc Reiser a en revanche toujours contesté avoir prémédité son geste. Très procédurier, il avait déjà multiplié les actes lors de l'instruction Le Tan.
Lundi 24 juin, il a d'ailleurs déposé un pourvoi en cassation pour contester sa mise en examen dans un autre dossier, celui de la disparition en 1987 à Strasbourg de Florence Hohmann, 23 ans. En 2001, il avait été définitivement acquitté du meurtre de cette représentante en aspirateurs dont le corps n'a jamais été retrouvé, faute de preuve. Mais en février 2020, évoquant des "charges nouvelles", le parquet de Strasbourg a rouvert une information judiciaire dans ce dossier, non pas pour meurtre cette fois-ci, mais pour "séquestration arbitraire criminelle" et "recel de cadavre". Dans un autre dossier, Jean-Marc Reiser avait été condamné une première fois aux assises en 2003 pour des viols et agressions sexuelles.
Avec AFP