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Législatives : une triangulaire au second tour dans le Puy-de-Dôme, est-ce possible et à quelles conditions ?

Législatives : une triangulaire au second tour dans le Puy-de-Dôme, est-ce possible et à quelles conditions ?

Si les élections législatives n'avaient donné lieu qu'à huit triangulaires en France en 2022, et aucune dans le Puy-de-Dôme, leur nombre pourrait être bien plus élevé, dimanche, en raison de la hausse attendue de la participation. Le département n'en a plus connu depuis... 1962.

C’est l’une des grandes incertitudes du scrutin, dans le Puy-de-Dôme comme ailleurs : faut-il s’attendre à des triangulaires au second tour ? Autrement dit, les électeurs auront-ils à départager trois candidats, que l'on imagine représenter le Nouveau Front populaire/le bloc central/le Rassemblement national ? Cette configuration bousculerait inévitablement les rapports de force, mais elle reste conditionnée à plusieurs facteurs, à commencer par la participation.

Dans les faits, un candidat peut se présenter au second tour des législatives lorsqu’il obtient au premier tour au moins 12,5 % des voix des électeurs inscrits dans sa circonscription. Si la participation s’élève à 50 % comme en 2022, il leur faut donc obtenir 25 % des voix exprimées. En revanche, si cette participation grimpe à 60 % comme attendu, ce seuil tombe à 20,8 % et même à 18 % si elle monte à 65 %.

Une triangulaire en... 1962

Le faible nombre de candidats en lice dans le Puy-de-Dôme, qui limite la dispersion des votes, peut aussi favoriser ce cas de figure. Celui-ci reste toutefois rare. Illustration : dans le Puy-de-Dôme, la dernière triangulaire au second tour des législatives remonte à... 1962 ! A l’époque, le seuil était bien plus bas, puisqu’il fallait 5 % des voix des inscrits, ce qui avait conduit sept candidats à se qualifier au second tour (quatre s’étaient finalement retirés).

Une nuance importante, toutefois : 1962 fait date, mais depuis ce scrutin, le Puy-de-Dôme aurait pu connaître plusieurs triangulaires et même une quadrangulaire (en 1978). A chaque fois que cela s'est produit, les candidats qualifiés se sont retirés à l'issue du premier tour, afin de favoriser un autre candidat en lice.

La dernière fois, c'était en 2002 (la participation s'élevait alors à 67,25 % dans le département) : Jean-Marc Boyer (UDF) et Martine Munoz (PS) auraient pu participer au second tour dans leurs circonscriptions mais ils avaient retiré leurs candidatures dans l'entre-deux-tours, comme un certain André Chassaigne (PCF)... en 1997 (68,87 % de participation dans le Puy-de-Dôme).

Que peut-on imaginer en 2024 ?

Depuis ces deux scrutins, le taux de participation n'a pas cessé de baisser (51,59 % dans le département en 2022) et la configuration ne s'est plus présentée. Peut-on imaginer le retour d'une triangulaire en 2024 dans le Puy-de-Dôme ? Impossible bien entendu à dire avec certitude, mais en cas de forte participation, l'indécise quatrième circonscription (Issoire) semble la plus ouverte à cette perspective...

Arthur Cesbron

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