On a rencontré un champion olympique passionné d'enduro à la Rand'Auvergne [classement complet]

La 33e édition de la Rand'Auvergne a pris le départ, ce samedi, autour d'Ambert. Pour la troisième fois, la course enduro qui réunit 650 participants jusqu'à dimanche, a attribué une plaque à Jean-Frédéric Chapuis. Le champion olympique et du monde de ski-cross profite de sa retraite sportive pour s'adonner à sa passion.

C’est les joues rougies et les mèches dégoulinantes de sueur que Jean-Frédéric Chapuis s’est attablé, ce samedi à Cunlhat, pour reprendre quelques forces et boucler la première journée de la 33e édition de la Rand’Auvergne qui se poursuit encore ce dimanche. « Je suis tombé deux fois dans la première spéciale, rigole-t-il. Les deux fois, j’ai perdu de l’avant. C’est quand même assez physique en raison de l’humidité et des nombreux cailloux. Mais j’essaie de progresser chaque année. »

« Apprendre à freiner »

C’est la troisième fois que l’ex-champion olympique (2014) et du monde (2013) de ski-cross participe à la Rand’Auvergne, autour d’Ambert. Son passé sur les pistes lui sert bien au guidon. « Ça m’aide pour appréhender les trajectoires, après il faut apprendre à accélérer et surtout à freiner?! Parce qu’en ski, on ne freine jamais, se marre-t-il. Mes jambes de skieur me servent bien aussi, mais il faut également avoir des bras et de la poigne. »

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Lorsqu’il a rangé ses spatules de skieur professionnel à l’issue de la saison 2022, le Franco-Suisse avait annoncé sur ses réseaux sociaux qu’« il était temps pour [lui] de passer à la suite de [sa] vie ». Si la neige reste son terrain de jeu favori - il est entraîneur de l’équipe suisse de ski-cross depuis la saison dernière -, la terre et les cailloux l’occupent dès qu’il en a l’opportunité. « J’adore l’enduro, même si j’aimerais pouvoir en faire un peu plus encore. »

Une passion pour le deux roues qui lui vient de son paternel. « Mon père, qui adore le trial, m’a acheté ma première moto. Mais je préférais l’enduro, explique-t-il. Il m’a dit que si je voulais une enduro, je devais me la payer. Ce que j’ai fait avec la prime que j’avais reçu en devenant champion du monde en 2013. » Le début d’une belle histoire.

« Un jour, je reçois un mail d’un gars qui ne se présente pas et qui cherche une moto d’occasion, raconte Jérôme Bas, patron d’une concession à Grenoble. On s’appelle, je lui fais un devis. Puis, je me dis put…, mais c’est le champion olympique?! Cela résume bien le garçon, très humble et discret. »

Grosse bataille à l’avant de la course

Une amitié se noue. Jérôme Bas emmène le skieur sur les compétitions. Jusqu’à lui faire prendre un départ. Le tout dans des conditions semi-professionnelles au sein du team Universalride, comme ici à la Rand’Auvergne aux côtés de 19 autres pilotes.

« Le but, c’est d’apporter à notre clientèle notre savoir-faire, expose Jérôme Bas qui a participé au dernier Dakar en Arabie Saoudite. Pour beaucoup, ils n’ont jamais fait de compétitions et là, ils la vivent dans des conditions “VIP” avec une assistance mécanique, des plateaux-repas le midi et des repas traiteurs le soir. Ils ont tout clé en main. »

Juste à côté, les taquineries vont bon train, l’ambiance est bon enfant autour du plateau de charcuterie. Tout l’esprit du monde de l’enduro et de la Rand’Auvergne est là. « Ce n’est que du plaisir, confirme Jean-Frédéric Chapuis. Je viens avec aucun objectif de résultat, juste profiter d’une organisation toujours super. »

Ce samedi soir, après les cinq premières spéciales, l’ancien champion de ski de Val Thorens, pointait à la 155e place du général à 7’58”472 de Valérian Debaud. Pour le leader haut-savoyard, pas vraiment le temps de s’amuser. Il ne devance le tenant du titre et quadruple vainqueur de la Rand’Auvergne, Jérémy Tarroux, que d’une quinzaine de secondes alors qu’il reste encore à disputer cinq spéciales, ce dimanche. C’est aussi ça la Rand’Auvergne. 

Vincent Balmisse

 

Le classement complet :