Enduro de Cérilly, samedi et dimanche : "Pour nous, c'est le début des vacances"
Ô rage, ô désespoir ! Une pluie soutenue s’est abattue, hier, 15 h 30, sur le parc des expositions de Cérilly (Allier). Pile une demi-heure après le début de l’enduro de pétanque qui réunit, ce week-end, près de 700 joueurs, tous licenciés, venus de nombreux départements plus ou moins limitrophes.
Toutes les parties, qui se jouent en extérieur, ont été interrompues sur-le-champ. Et le score du premier tour validé dans la foulée sans avoir atteint l’heure de jeu impartie. " Quand il y a un orage, on arrête tout, explique Jean-Marie, le chef des arbitres. On ne peut pas prendre de risques ".
Une équipe n’a pas été dérangée par ce léger contretemps. C’est la formation de Montluçon Abattoir qui a bouclé sa partie en moins de vingt minutes. "On leur a mis une tôle en trois mènes", s’esclaffe l’un des joueurs, tout content d’annoncer la nouvelle à une connaissance.
Une trentaine de copainsEn attendant la reprise des parties, certains ont "arrosé" les vingt ans de l’enduro de Cérilly à la buvette. D’autres se sont lancés dans le concours de précision. D’autres encore ont rejoint leur abri de fortune : camping-car, toile de tente, barnum… L’un des " stands " les plus imposants est tenu par un groupe d’une trentaine de copains venus de Montluçon, Néris-les-Bains, Commentry, Huriel…
Six équipes sont engagées. Le plus jeune a 17 ans, le plus ancien 54 ans. Privilège de l’âge, Jean-Jacques est un inconditionnel de l’enduro de Cérilly.
"J’étais là au premier. On n’était pas aussi nombreux mais l’ambiance était déjà très sympa."
Tout a été prévu. La nourriture, le canon, le couchage… " Il y a des matelas dans le camion, des tentes et même des chaises de pêche", prévient Anthony. Yannick se mêle à la conversion pour signaler que le club de Néris-les-Bains " manque de joueuses chez les seniors ". Le message est passé.
Quelques mètres plus loin, les deux équipes venues des Sables-d’Olonne, en Vendée, piaffent d’impatience. Bruno, Yannick, Olivier et Bruno disputent leur " quatorzième ou quinzième enduro " avec un plaisir non dissimulé.
Battu en quart de finale" C’est quasiment le seul enduro en France, souligne Bruno. Il y avait les douze heures du Mans mais ça s’est arrêté. Ce format est très intéressant, on joue dix parties jusqu’à cinq heures du matin. À 7 heures, on entre dans les parties éliminatoires, ça peut aller très vite ". Battu en quart de finale du concours principal l’an passé, Bruno espère cette fois arriver au bout.
C’est aussi l’objectif de la triplette d’Orcines composée de Quentin, Corentin et Patrick dont c’est la première participation. " Si on gagne, c’est grâce à moi ", rigole le dernier venu. " Mes deux coéquipiers m’ont bien vendu l’enduro. Il faudra voir si je tiens le coup ". Avec plusieurs quarts de finale à son actif, Quentin annonce la couleur. Il joue la gagne. Pas question de toucher à l’alcool. Une petite bière et ça n’ira pas plus loin.
" Ce que je crains le plus, c’est la première partie éliminatoire en 32e de finale. On peut gagner les dix parties et être sorti du jeu à huit heures du matin le dimanche. "
Jacky, 76 ans, a moins de pression. Avec ses deux acolytes de Saint-Germain, dans le Cher, il veut prendre du plaisir pour sa première participation. Même si… " On n’a pas dormi de la nuit car c’était très bruyant à côté. Ce n’est pas grave, cela fait partie du folklore ".
À moins de trois quarts d’heure du début de la compétition, Johnny, Franck, Maxime et Sabrina, de la Nièvre, font ripaille. " Je suis arrivé à 11 h 30, ils m’ont attendu ", explique Maxime qui participe à son dixième enduro. " C’est très convivial ici. On travaille tous les trois et quand on commence à jouer, on a l’impression que c’est le début des vacances ".
Johnny pousse le bouchon un peu plus loin.. " On est tous les trois des passionnés. On ne se voit pas forcément très souvent. Mais, quand on se retrouve à Cérilly, on est heureux. Ici, il n’y a jamais d’histoires et ça, c’est appréciable ".
Pratique. La compétition reprend, ce dimanche 30 juin, à partir de 7 h 15, en élimination directe. Demi-finales des concours A, B et C à 14 heures et finales à 16 heures. Entrée libre, restauration sur place.
Fabrice Redon