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"Quoi qu'il arrive, nous serons là !", le message de François Hollande, en tête sur la 1re circonscription de la Corrèze

Ce dimanche soir 30 juin, un peu après 20 heures, à la salle de l'Auzelou à Tulle, dans le QG du Nouveau Front Populaire, où une trentaine de militants, visages fermés, se sont réunis, les premiers résultats nationaux, diffusés sur un écran géant, ont été accueillis dans un silence de sidération.

Sur scène, sur laquelle trône déjà un pupitre, dans un décor sobre, en bois, des projecteurs répandent une lumière rose. Les militants sont abattus. Quelques applaudissements à peine accompagnent la déclaration diffusée à la télévision de Jean-Luc Mélenchon : "Conformément à nos principes, nous retirerons nos candidatures arrivées en troisième position." 

Un appel au rassemblement républicain

Placé en tête du premier tour des élections législatives de la première circonscription de la Corrèze avec 37,63 %, le candidat du Nouveau Front populaire, François Hollande, mine grave et costume et cravate noirs, est arrivé vers 21 h 10, pour un discours, sans aucune note. "Je dois être parmi les personnalités qui rassurent" a insisté François Hollande

L'ancien président a d'abord dressé un constat. "Avez-vous vu des déclarations qui ont été déjà faites ce soir, comme si Madame Le Pen et Monsieur Bardella étaient déjà au sommet de l'État. Le président de la République paraît effacé. La majorité est en lambeaux. Qui peut assurer là le rôle majeur de défendre des idées de la République, la force des engagements des générations précédentes pour les conquêtes sociales et pour les droits fondamentaux ? Qui d'autre que nous dans cette circonscription et beaucoup dans le pays ? Nous sommes conscients que l'objectif premier est d'empêcher que l'extrême droite puisse gagner ces élections législatives.  Alors, il faut être conscient des rassemblements nécessaires, pas seulement celui de la gauche. " 

"L'enjeu, c'est le rassemblement de tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs de la République. "

Une affaire de conscience 

Dans cette logique, l'ancien président a adressé un message à Francis Dubois, le candidat LR (non Ciotti) arrivé en troisième position avec 28, 64% de voix, qui a décidé de se maintenir au second tour.    

 "Ce qui compte, ce n'est pas ce que décideront les états-majors, ici et là, mais ce sont les électrices et les électeurs. J'ai exercé la fonction de chef de l'État. Il y a un moment où ça doit être une affaire de conscience. En ce qui me concerne, en tant qu'homme public et même homme privé, celui qui est conscient de ce que représenterait une victoire du Rassemblement national, je pense que les désistements doivent être automatiques. Mais, chacun fera comme il voudra." 

Le souvenir de Jacques-Chirac 

François Hollande a insisté : " Je ne pense pas que les électeurs de Monsieur Dubois se tourneront vers l'extrême droite. Je sais ce que représente, le souvenir et la mémoire de Jacques Chirac, en particulier dans ce département et dans cette circonscription. Je sais que Monsieur Dubois est un homme qui se réclamait de Jacques Chirac.  Je veux croire, je suis même sûr que ses électrices et ses électeurs répéteront leurs soufrages s'il y a un maintien de candidature et même iront me porter jusqu'à la majorité nécessaire pour devenir député." 

"On a besoin de rassurer"

Quelle sera la ligne de conduite du candidat du Nouveau Front Populaire dans les semaines à venir ? 

"Aujourd'hui, on a besoin d'être rassuré, compte tenu de ce qui s'est passé au soir de ce premier tour. Beaucoup s'interrogent : "Qu'est-ce qui va se produire ?"  Je dois être parmi les personnalités qui doivent rassurer. Quoi qu'il arrive, nous serons là. Nous serons là dans une Assemblée pour faire avancer le progrès, si c'est la gauche qui est en position de force. Nous serons là, si c'est l'extrême droite qui doit être à un niveau tel, qu'elle pourrait prétendre au pouvoir. Nous serons là, même s'il n'y avait pas de majorité."

"Nous serons là pour trouver des issues à cette crise qui a été provoquée par le président de la République et qui doit être refermée grâce à l'intervention des Françaises et des Français, par leur vote."

Pas d'équivalence possible 

François Hollande l'a répété avec force. "Je ne fais pas l'équivalence entre l'extrême droite et LFI. J'ai eu suffisamment de divergences avec LFI. Je sais ce que je dois penser de Jean-Luc Mélenchon et la réciproque est vraie. Mais, je sais qu'il n'y a pas d'équivalence entre la candidature d'un parti xénophobe et la candidature d'un parti qui a sa sensibilité, qui a eu quelques déclarations qui m'ont heurtées. Ce n'est plus le sujet.  Ce n'est pas LFI qui va être majoritaire au second tour des élections législatives.  Personne ne l'imagine.  Cessons d'en faire une menace, alors que la seule qui existe, c'est seule de l'extrême droite."

EN DIRECT - Face à François Hollande, en Corrèze, le candidat LR annonce se maintenir au 2e tour

 

Dragan Perovic 

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