Une demeure historique du Puy-de-Dôme ouvre ses portes et met son contenu exceptionnel aux enchères

Une vente aux enchères exceptionnelle est organisée mercredi 3 juillet, à Ambert (Puy-de-Dôme), dans une maison historique de la cité des copains. De 9 heures à 10 h 30, la demeure ouvrira ses portes aux amateurs de belles pièces, et aussi, un peu, aux curieux.

Lorsqu’on pousse la large porte de cette imposante bâtisse ambertoise (*), ce qui se révèle à l’intérieur est tout simplement insoupçonnable. Stéphanie Tamet, nouvelle propriétaire des lieux depuis un an, avait eu écho de ce que recelait comme trésors cet immeuble. Mais pas à tel point. Au fil des semaines de tri et de rangement, c’est toute la vie d’une famille de haut rang qu’elle a pu retracer, où le colonialisme occupait une place prépondérante.

Inspecteur des eaux et forêts en Indochine

Avant d’être la propriété de Stéphanie Tamet, cette maison était celle de la famille Leclère. "Huguette Leclère-Danjoie, à son décès, a fait une donation à la Fédération nationale des anciens d’outre-mer et anciens combattants des troupes de marine, partage l’Ambertoise. C’est à eux que j’ai racheté le bien dans l’optique de revendre en plusieurs appartements." Mais elle n’avait pas mesuré l’importance de ce qui dormait là depuis des décennies. "J’étais très intéressée par la découverte. Les soirs, je n’arrivais pas à rentrer chez moi." Toute l’histoire de cette famille a été condensée par Huguette Leclère-Danjoie au fil des années. Une vie autour du colonialisme, mais pas seulement.

Le mari d’Huguette Leclère-Danjoie, Henry Leclère, est né à Ambert. Il était inspecteur des eaux et forêts en Indochine. Il a été décoré de l’ordre du Cambodge. Il a été aussi conservateur des temples du Cambodge. Après des années passées en Indochine, il est revenu à Ambert un peu avant la guerre. Huguette, elle, était secrétaire de l’état-major du maréchal Juin.

Et cette tranche de vie n’est qu’une toute petite partie de ce qui a été précieusement préservé par la secrétaire d’État.

Au fil de son rangement, Stéphanie Tamet a trouvé de nombreux clichés, de dîners officiels notamment, avec la Reine d’Angleterre Élisabeth II, avec le Général de Gaulle, ou encore avec le pape Jean-Paul II. Rien que ça. "Elle a été très investie dans la Fondation de la France libre, souligne Stéphanie Tamet. Elle a fait beaucoup de donations, et cela lui a ouvert beaucoup de portes."

Faire de la place et faire connaître

Dans le but de poursuivre le rangement dans sa nouvelle propriété et surtout avec l’objectif de faire du vide, Stéphanie Tamet a eu l’idée d’organiser une vente aux enchères, en partenariat avec l’hôtel des ventes du marais. "J’ai besoin de faire de la place, concède la propriétaire des lieux. Mais aussi, j’ai eu envie de partager aux Ambertois ce que j’ai découvert sur l’histoire de cette famille, que beaucoup ne connaissent pas. Je trouve cela intéressant, sinon tout aurait été perdu." Parmi les pièces à saisir, certaines ont, d’après la vendeuse, un caractère assez singulier.

 Il y a beaucoup de malles coloniales. Mais aussi de belles armoires ou encore un échantillon de bois exotiques. Il y a aussi un plateau de l’exposition coloniale de 1931 taillé dans le cœur d’un arbre exotique. 

Pour ne citer que ces objets-là.

(*) Pour des raisons de sécurité, l’adresse exacte n’est pas dévoilée.

Comment ça marche ?En ligne. Concernant le fonctionnement, tout ce qui est à vendre est consultable en ligne, sur le site internet de l’hôtel des ventes du marais.Sur place. Mercredi 3 juillet, de 9 heures à 10?h?30, les personnes intéressées pourront voir en vrai les pièces qui les intéressent. À l’issue, la vente se fera dans le jardin de la maison. Les acheteurs pourront immédiatement repartir avec leur bien.

Sarah Douvizy