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"Dédé" Chassaigne, le candidat tout-terrain de la 5e circonscription poursuit sa campagne : "Je suis conscient que ce n’est pas gagné"

Le député sortant André Chassaigne, candidat aux élections législatives, joue la carte proximité pour faire barrage au Rassemblement national dans les arrondissements de Thiers et Ambert, dans le Puy-de-Dôme, où il a été élu pendant plus de quarante ans.

C’est à peine s’il a parcouru 30 mètres en deux heures. Hier matin, alors qu’il poursuivait sa campagne pour le second tour des élections législatives, André Chassaigne a pris un petit bain de foule sur le marché de Courpière. "Je suis de tout cœur avec vous", lui lance une passante, sa cagette de tomates sous le bras. Pressée, la retraitée ne s’arrête pas pour saisir le tract qu’on lui tend. "Ne vous inquiétez pas, je vote Dédé depuis 2002 et ça ne changera pas !"

Depuis 22 ans à l'Assemblée nationale

Derrière sa moustache et ses sourcils en bataille, "Dédé" n’a pas perdu sa bonne humeur contagieuse. L’homme politique a gardé l’habitude de distribuer des bises comme si le Covid n’était jamais passé par là et il demande des nouvelles des parents, des frères et des sœurs. "C’est un député de terrain comme il n’en existe plus beaucoup. Il écoute les gens pour de vrai, même ceux qui ne sont pas d’accord avec lui", rapporte Laurent Clivillé, le maire de Courpière, venu apporter son soutien au candidat qui occupe le siège de la cinquième circonscription du Puy-de-Dôme depuis 22 ans à l’Assemblée nationale.

Seulement cette fois, l’affaire ne semble pas si simple. Ces dernières années, le Rassemblement national a marqué des points dans son fief. Si André Chassaigne est sorti en tête du premier tour des élections législatives avec 37,7 % des voix, il est suivi de près par la candidate Brigitte Carletto, qui a obtenu 37,02 % des suffrages. "Je suis conscient que ce n’est pas gagné. Mais en même temps, je ne suis pas désespéré", confie-t-il.

Des questions sur le programme 

Ce mardi matin, il prend le temps de répondre aux questions de dizaines d’administrés qui attendent leur tour. Face aux électeurs de gauche qui reculent devant l’alliance avec LFI au sein du Nouveau Front populaire, il ne mâche pas ses mots : "C’est exclu que Jean-Luc Mélenchon soit nommé premier ministre." À ceux qui s’inquiètent d’une "insécurité grandissante", il répond : "Je suis partisan de l’ordre. J’ai soutenu la création d’une nouvelle brigade mobile à Thiers, dont l’ouverture est prévue en 2025. Elle aura comme mission la prévention et la fermeté." Pascal et Marielle, habitants de la cité coutelière, semblent rassurés. "On a voté blanc au premier tour, mais cette fois, on doit barrer la route à Bardella. On lui donnera notre voix", promettent-ils.

Et puis, au cœur des préoccupations, le pouvoir d’achat. "Il faut réguler les tarifs de l’électricité et du gaz. Augmenter les retraites et les petits salaires", répète Julien Brugerolles, suppléant du candidat.

"Faire barrage au Rassemblement national"

Tout autour, une vingtaine de militants distribuent des tracts. Parmi eux, Laura, 30 ans, Samuel, 20 ans, et Tom, 21 ans. Ils alertent sur l’urgence de faire barrage à l’extrême droite. "La candidate RN n’habite même pas dans la circonscription, personne ne la connaît et elle refuse de débattre avec André. C’est ridicule", lâchent-ils.Après cette déambulation sur le marché, le député sortant avait rendez-vous à l’école pour discuter avec les enseignants, puis avec un éleveur du département. "L’éducation et l’agriculture sont deux autres points majeurs de ma campagne."

Angèle Broquère

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