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Espionnage, cambriolage : ce Creusois forme des gendarmes de toute la France à l'intelligence économique

Espionnage, cambriolage : ce Creusois forme des gendarmes de toute la France à l'intelligence économique

Max Jammot, originaire de La Souterraine, est lieutenant-colonel de réserve de la gendarmerie. Cet ancien policier, fils d’agriculteurs, forme des gendarmes de toute la France à diagnostiquer la vulnérabilité des entreprises.

Le public est davantage habitué à les voir au bord de la route ou patrouillant dans leurs véhicules, mais les gendarmes mènent aussi un travail d’intelligence économique consistant à identifier les entreprises sensibles du territoire et évaluer leur vulnérabilité. « En gendarmerie, il existe des référents économiques dans chaque département », explique Max Jammot, l’un de leurs formateurs au niveau national. 

C’est pourtant dans la police nationale que ce Creusois, originaire de La Souterraine où ses parents étaient agriculteurs, a débuté sa carrière. Ayant participé à des opérations sensibles, il préfère rester discret sur cette partie de sa vie. « Le renseignement économique m’a toujours intéressé et, au fil des années, je m’étais constitué un réseau », indique-t-il néanmoins. Une expérience qui lui a permis de se reconvertir dans le privé en 1997, rejoignant l’entreprise Ellisphere, spécialisée dans l’accompagnement des acteurs économiques pour leurs prises de décision. « À l’époque, Ellisphere ouvrait un service enquête. J’y suis entré comme enquêteur analyste », confie Max Jammot qui a ensuite gravi les échelons pour être aujourd’hui responsable du Pôle économique. 

Cartographier les entreprises à risque

« Dans le cadre de mon travail, j’organise tous les 15 jours une réunion avec les autorités - police, DGSI, gendarmerie, Douanes, services fiscaux... - pour évaluer le contexte et voir comment les entreprises y réagissent. Depuis 2020, l’intelligence économique a changé. Le contexte est hyper instable. Avant, les crises étaient ponctuelles, maintenant, c’est en permanence. » Un contexte tendu qui a sans doute déterminé la gendarmerie à solliciter Max Jammot pour former ses référents économiques, le nommant pour ce faire directement au grade de lieutenant-colonel au sein de la réserve citoyenne de la gendarmerie. 

Les référents doivent être en mesure de cartographier les entreprises à risque sur le département, face au risque de cambriolage, mais aussi par rapport à l’espionnage économique ou parce qu’elles font partie d’une chaîne de production stratégique par exemple. Imaginez qu’une entreprise qui fabrique un composant pour les Mirage ait un problème, c’est la production de l’avion lui-même qui risquerait d’être arrêtée.

Max Jammot a dispensé sa première session de formation en décembre dernier au Centre national de formation au renseignement opérationnel, à Rosny (93). Une trentaine de gendarmes référents venus de tout l’Hexagone l’ont suivie et ont pu bénéficier d’une méthode pour diagnostiquer la vulnérabilité des entreprises de leur territoire. Celles-ci identifiées, il sera alors possible de leur conseiller différentes actions pour renforcer leur sécurité. 

Régulièrement de retour en Creuse

L’expert sostranien, qui a son bureau à Paris-La Défense, n’en oublie pas de retourner régulièrement dans sa Creuse natale, qu’il fait à l’occasion profiter de son réseau.

Il avait ainsi contribué à la mise en relation des acteurs lors du projet de reprise des anciens locaux De Fursac, à La Souterraine, par l’entreprise Rioland. « Quand j’ai appris quelques mois après que tout était validé et que cela représentait beaucoup de recrutements, j’étais ravi », conclut Max Jammot, par ailleurs président de la Confrérie du Pays de Nuy, confrérie bacchique basée à La Souterraine et fortement impliquée dans le domaine caritatif. Mais c’est une autre histoire. 

Nicolas Barraud

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