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A Meymac, l'histoire des négociants en vin dans le Bordelais coule dans de nombreuses maisons

« En 1880, l’explosion des actes notariés dit l’essor économique du négoce ici », explique Marcel Parinaud. Président de l’association des Amis de Meymac-près-Bordeaux, ce passionné d’histoire locale ne tarit pas sur le sujet. Quoi de plus normal, objecteront certains, pour ce descendant de négociant meymacois. Avec les autres membres de l’association, ils proposent une visite guidée de quelques-unes des maisons les plus significatives de cette histoire débutée au XIXe siècle, véritable success story pour certaines familles, dont les noms résonnent avec les plus prestigieuses appellations du Bordelais : Saint-Emilion, Pomerol, Pauillac…

Success stories

Rue d’Audy, devant la grille d’enceinte du numéro 23, s’esquissent les flèches des tours du château Neige, construit en 1893, toujours habité par la famille de Marcel Parinaud. Autour de l’édifice cossu, construit en granit local, un parc paisible s’étire avec ses arbres pluriséculaires, séquoia, érable pourpre, un cèdre, un araucaria pour la touche exotique… « Ce sont des maisons typiques, avec leurs parcs arborés, de celles que les négociants ont pu faire construire. Il y a un perron surélevé avec plusieurs marches ; à l’intérieur, un couloir central distribue quatre pièces, la cuisine avec le cantou corrézien traditionnel, une salle à manger, un salon d’apparat et le bureau du marchand de vin avec le coffre-fort où étaient conservées les espèces et la comptabilité », détaille le président de l’association.En plein cœur de la commune, la maison Gaye-Bordas, précurseur des négociants.

Quelques mètres plus haut dans la rue, la maison Estrade, une bâtisse au style balnéaire datée de 1934, illustre l’évolution des modes architecturales chez ces grandes familles qui ont fait bâtir à Meymac et alentours. « Nous avons deux périodes : avant la guerre de 1914, avec des maisons bourgeoises, cossues, et la période de l’entre-deux-guerres, avec des maisons inspirées du style balnéaire comme celle-ci », désigne-t-il. Façade blanche et arrêtes des murs en briques rouges, la bâtisse est restée propriété d’un grand nom de l’histoire des vins nord-corrézienne : la famille Janoueix, propriétaire, notamment, du château Haut-Sarpe, premier grand cru classé en Saint-Emilion. « Avec leur autre maison à Soudeilles, c’est une famille qui a gardé un lien étroit avec le territoire. »

Devant chacune de ces maisons, où coule l’histoire des négociants en vin, l’association des Amis de Meymac-près-Bordeaux a apposé, voilà 5 ans, une petite plaque qui rappelle le nom du propriétaire négociant originel avec son portrait et l’année de construction. « Les imposants portails en fer forgé portent souvent les initiales de leurs propriétaires d’antan. » D’autres constructions, plus modestes, disent aussi les premiers jalons de cette riche histoire paysanne, à l’instar de cette ancienne ferme, sobre bâtiment de granit. « C’est de là que beaucoup de paysans, par manque de moyens, sont partis pour se lancer dans le négoce. »

Réunions de familles

Des histoires familiales encore très prégnantes, en témoigne la présence de certains descendants, qui continuent de revenir au pays faire vivre ces grandes maisons. François Vergne, avocat à Paris, est l’arrière-petit-fils d’un négociant. Régulièrement, il séjourne dans la maison familiale de son aïeul. « Mon arrière-grand-père, qui porte le même nom que moi, avait créé un chai à Libourne. Cette histoire est restée très forte dans la famille, je suis très attaché au nord-Corrèze », témoigne-t-il. Signe de ce lien étroit, poursuit ce Parisien, « toutes ces maisons s’ouvrent pendant une semaine à partir du 15 août, les fêtes de famille se font ici. »

Circuit guidé. L’association des Amis de Meymac-près-Bordeaux propose, outre celles organisées par l’office de tourisme, des visites guidées sur réservation 06.25.97.48.97.

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