Alcool au guidon, rouler sur le trottoir ou sur un passage piéton : on fait le point sur les façons de bien (se) conduire à vélo

En route ! Les beaux jours sont encore plus propices aux déplacements en deux-roues que pendant tout le reste de l’année. Mais attention avant de prendre le guidon. À Issoire (Puy-de-Dôme) comme ailleurs, il y a des règles à suivre pour bien (se) conduire.

Les beaux jours sont (plus ou moins) là. Et avec eux, l’envie de déplacements plus doux, moins thermiques et de préférence par propulsions à coups de pédaliers. Olivier Bouland, directeur de la Prévention routière dans le Puy-de-Dôme et réfèrent ville prudente pour la région Auvergne-Rhône-Alpes évoque les règles et bons usages pour bien (se) conduire sur la route, une fois en selle.

Passer au feu rouge ? 

Bien sûr, il faudra faire preuve de prudence et accorder la priorité aux piétons, sur le passage ; mais si ce panneau est là, le cycliste peut bel et bien franchir le feu au rouge. Photo thierry LindauerDepuis 2012 un arrêté a introduit une nouvelle signalisation (un panonceau additionnel placé sur le feu tricolore) permettant aux cyclistes, à certains carrefours et sous réserve de la priorité accordée aux autres usagers, de tourner à droite ou, s’il n’y a pas de voie à droite, d’aller tout droit alors que le feu est rouge. « Mais attention, il ne s’agit en aucun cas d’une priorité pour s’engager et passer. C’est comme une sorte de flèche orange, clignotante. Ils peuvent passer, dans certains cas précis et en l’occurrence, en ayant accordé la priorité aux autres usagers, particulièrement les piétons », précise Olivier Bouland.

Dans ce cas-ci, même si le feu est rouge, le cycliste est autorisé à passer : grâce à la présence de ce panonceau qui l'autorise. Photo C.Coffy

Rouler sur les trottoirs ?"C’est non", rappelle Olivier Bouland.

Évidemment, la plupart du temps, c'est admis dans les usages, surtout à allure modérée. Sauf que rouler à vélo sur un trottoir est interdit.Si une tolérance peut être accordée aux jeunes cyclistes, jusqu’à 8 ans, à condition de rouler à une allure raisonnable et ne pas gêner les piétons, au-delà de cet âge les vélos doivent systématiquement être sur la chaussée : soit dans leurs voies – les pistes cyclables aménagées pour leurs déplacements –, soit sur la route, en partageant celle-ci avec les automobiles et autres engins (y compris les trottinettes, qui n’ont pas plus le droit de circuler, surtout à vive allure, sur les trottoirs…).

Et sur les passages piétons ?"Comme leur nom l’indique, c’est pour les piétons : uniquement pour les piétons (*)", sourit Olivier Bouland. Il nuance toutefois en expliquant qu’un utilisateur de vélo peut toujours se trouver sur un passage piéton et ainsi traverser une route passante, avec du trafic, mais en descendant de celui-ci… et en le tenant par le guidon.

Franchir un passage piéton, quand on est à vélo ou en trottinette électrique, est interdit...

Idem pour les trottinettes : leurs pilotes n’ont pas plus le droit de franchir un passage piéton, à toute allure, sur leur engin, selon la Prévention routière.

Casque ou pas casque ?S’il y a bien un sujet sur lequel Olivier Bouland ne mégote pas, c’est le port du casque : obligatoire jusqu’à 12 ans. Et chaudement recommandé au-delà.

En file indienne, avec gilet réfléchissant et avec un casque : ces cyclistes-là ont tout bon ! Qu’ils soient derrière le guidon ou passagers, les plus jeunes doivent porter un casque, sous peine d’une amende forfaitaire minorée de 90 euros pour l’adulte accompagnant.

L’État a rendu obligatoire le port du casque pour les moins de 12 ans depuis 2017

précise le directeur de la Prévention routière dans le Puy-de-Dôme.

Une réglementation qui peine encore parfois à être respectée, pourtant, jusqu’à cet âge… "De manière plus générale, on préconise le port du casque et de gants de protection pour tous les cyclistes quel que soit leur âge, ainsi qu’un bon éclairage sur le vélo voire une veste réfléchissante", souligne Olivier Bouland.

Alcool au guidon = points en moins ?Cela a souvent fait l’objet d’une croyance, partagée avec conviction : un cycliste, contrôle en état d’ébriété, sur son vélo, perd-il des points sur son permis de conduire, s’il est détenteur d’un ? La réponse est non. "Dans le cas d’un cycliste en état d’ébriété, et s’il détient le permis de conduire, il ne perdra pas de points sur son permis en cas d’infraction routière à vélo. Toutefois, en cas d’infraction grave, le juge peut suspendre son permis de conduire. Par exemple, en cas de mise en danger de la vie d’autrui…", précise néanmoins Olivier Bouland.

Un casque oui... mais surtout pas audio, pour circuler à vélo.Dans tous les cas, il est toujours déconseillé d’avoir bu de l’alcool avant de monter sur son vélo. Les cyclistes un peu trop fêtards peuvent craindre d’autres moyens de coercition que le retrait de points… La contravention, par exemple : au-delà de 0,25 mg/l d’air expiré, le cycliste est passible d’une amende.Enfin, l’usage du téléphone est également interdit, au guidon. En cas de non-respect de cette règle, le cycliste est passible d’une amende forfaitaire de 135 €. Il est interdit aussi, le fait de porter à l’oreille des écouteurs, des oreillettes ou un casque audio qui empêcheraient d’entendre tout ce qui entoure le cycliste le rendant moins attentif à tout avertisseur sonore et gênant donc sa circulation.

(* : Poussettes et fauteuils roulants sont, eux, bien évidemment permis... !)

Marie-Edwige Hebrard

Info plus : Plein de renseignements, de tests et de quiz sur le site de la Prévention routière et sur le site Service-Public.fr