« Je voterai pour les intérêts des Cantaliens » : les ambitions du sortant Jean-Yves Bony (divers droite) avant le second tour des législatives

Le député sortant de la deuxième circonscription du Cantal a viré en tête au soir du premier tour des législatives (34,29 %). Jean-Yves Bony, droite républicaine, est talonné par le candidat du Rassemblement national, Gilles Lacroix (33,01 %), pour la première fois qualifié au second tour.

Le député sortant a bien résisté au premier tour, quand bien même, il avait pris ses distances avec son parti, les LR, car il ne souhaitait pas de rapprochement avec le Rassemblement national. Le voici opposé à ce camp.

Pensez-vous que ce premier tour marque un ancrage du Rassemblement national dans la deuxième circonscription ?

Je ne pense pas qu’il y ait un ancrage du RN dans notre département. Il s’agissait d’un vote sanction, d’un vote national des électeurs qui se sont exprimés contre Emmanuel Macron. Personnellement, je résiste bien et je pense que c’est justement parce qu’avec Marina Besse, on est bien ancrés dans notre circonscription, on la sillonne tous les week-ends. Nombre de mes collègues Républicains n’ont pas profité de la hausse de la participation comme j’ai pu le faire. Alors qu’en face, les gens n’ont pas voté pour un candidat, mais pour Jordan Bardella Premier ministre. Et ces voix sont venues d’un peu partout, de gauche, de droite. On le voit, les choix ont été très affirmés, il y a eu peu de bulletins blancs ou nuls.

Quel a été, selon vous, le message des électeurs lors de ce premier tour ?

Un message de ras-le-bol du président et du gouvernement. Emmanuel Macron leur a lancé un défi et ils y ont répondu en confirmant leur vote des européennes. Il pensait désamorcer une bombe qui avait déjà explosé, en fait.

Que pensez-vous de Gilles Lacroix et du RN ?

Je ne vais pas parler de l’homme, je ne le connais pas, je ne le croise que lors des scrutins pour les législatives. Et puis, ce n’est pas la guerre, on doit être capable de se parler. Mais le candidat Lacroix pour moi est quelqu’un qui se cache derrière les figures de Jordan Bardella et Marine le Pen. Il suffit de voir leurs affiches : on ne voit que ces deux figures, pas le candidat. Concernant le RN, je pense que c’est un parti qui nous pousse vers le chaos. Maintenant, je suis un démocrate, je respecte le choix des électeurs qui votent pour ce camp. Et je n’irai jamais manifester contre le choix des urnes, c’est ça la démocratie.

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Comment vous positionnerez-vous dans la prochaine Assemblée si vous êtes élu ?

Si je suis élu, je ne sais pas combien nous serons dans notre groupe. Mais ma certitude, c’est que je voterai pour les intérêts des Cantaliens. Si une réforme est bonne pour le département, qu’elle vienne d’extrême droite, du centre ou de gauche, je la voterai. Je n’ai rien à prouver, je l’ai déjà fait. Après, pour les LR, notre nécessité sera de faire table rase et de reconstruire pour l’avenir. De reformer, sous ce nom ou un autre, un parti de droite sans œillères, qui puisse s’ouvrir au centre. Autour de gens responsables, car il y en aura besoin à l’avenir. Et d’un programme clair, auquel on se tiendra, sur les questions essentielles du pouvoir d’achat, de la santé, des services publics… Et autour d’une personnalité emblématique, comme on a connu par le passé, avec De Gaulle, Pompidou, Chirac, Sarkozy. On en a plusieurs aujourd’hui, mais à mon sens, c'est Laurent Wauquiez qui doit être notre boussole. 

Propos recueillis par Yann Bayssat