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JO-2024: le sabreur hongrois Szilagyi prêt à ravir un 4e titre

JO-2024: le sabreur hongrois Szilagyi prêt à ravir un 4e titre

Petit, ce touche-à-tout s'est essayé à la gymnastique, au karaté, au tennis, au badminton, à l'athlétisme... Et puis, un jour qu'il courait sur la piste du stade, il a entendu "le cliquetis des lames" dans une salle du complexe sportif.

"J'avais neuf ans et j'ai tiré sur la jupe de ma mère pour qu'elle m'emmène voir", raconte-t-il à l'AFP, entre deux séances d'entraînement dans ces mêmes lieux de Budapest.

Il est alors "frappé par l'élégance des bretteurs, tout de blanc vêtus, leurs mouvements, l'atmosphère rappelant une époque lointaine de duel de chevaliers".

"Oncle George"

Un homme va aussi jouer un rôle décisif dans sa carrière: l'entraîneur Gyorgy Gerevich, aujourd'hui décédé, fils de la légende de l'escrime Aladar Gerevich.

"Il est venu à l'école nous parler de son sport avec humour et gentillesse, et cela m'a convaincu de tenter le coup", explique le champion de 34 ans.

Il loue un "professeur d'exception" qui ne se focalisait pas sur la victoire, mais sur la manière. "Il voulait que je me batte, que je ne baisse pas les bras, que je fasse preuve de fair-play à l'égard de mes adversaires", se souvient-il.

"Oncle George", l'affectueux surnom qui lui était donné par ses élèves, l'a également aidé à surmonter ses doutes à l'adolescence.

"Il m'a dit: c'est à toi de décider mais tu as du talent et peut-être un jour, la possibilité de devenir un champion olympique".

Car dès ses débuts, Aron Szilagyi impressionne.

"Il était toujours favori des compétitions" et "rien ne pouvait le détourner de son objectif", malgré son jeune âge, se souvient Gyorgy Boros, qui présidait comme juge de nombreux tournois junior à l'époque.

A 17 ans, on lui offre une place dans l'équipe nationale des Championnats du monde. "C'était un saut dans l'inconnu! Mais j'étais plein d'enthousiasme et je n'avais rien à perdre. Je me suis bien battu et on a gagné", sourit-il.

'Au sommet du monde'

Qualifié pour les Jeux olympiques de Pékin en 2008, il en revient bredouille mais depuis, il n'a jamais failli.

A Londres, il décroche l'or, "des moments qu'il n'oubliera jamais". "L'étreinte avec mon entraîneur, la célébration avec les spectateurs, l'hymne national".

"Je me suis vraiment senti au sommet du monde", souffle-t-il.

A Rio, il "prouve" que Londres n'était pas un coup de chance et décroche encore le Graal, comme à Tokyo où il glane aussi le bronze avec ses compatriotes.

Auréolé de ses trois médailles d'or, Szilagyi arrivera en force à Paris et espère doubler son éventuelle victoire personnelle par l'or en équipe.

"Nous sommes champions du monde en titre, ce qui renforce notre motivation", souligne-t-il, optimiste avant les épreuves prévues du 27 juillet au 4 août sous la verrière de la nef du Grand Palais.

Avant de partir, le sabreur ira se recueillir en Hongrie sur la tombe de son mentor Gerevich, dont il avait appris la mort en 2008, alors qu'il était en route vers Pékin, "un gros choc".

En cas de succès aux JO parisiens, Aron Szilagyi deviendra le seul escrimeur quadruple champion olympique en individuel.

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