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Élections au Royaume-Uni : la gauche s’impose, la droite dépose

Comme un jeudi. Les Britanniques sont appelés aux urnes ce 4 juillet dans le cadre d’une élection anticipée annoncée par le Premier ministre Rishi Sunak un matin (très) pluvieux de fin mai.

Selon le dernier sondage du portail YouGov la veille des élections, le Parti travailliste, mené par Keir Starmer, est proche de remporter une victoire historique. Sa future majorité au Parlement pourrait n'avoir été surpassée que par le résultat du Labour sous Tony Blair en 1997. YouGov estime que les travaillistes pourraient obtenir 431 sièges à la Chambre de communes. Les conservateurs, de leur côté, pourraient reculer de 270 sièges et devoir se contenter de 102 places. Les poids lourds du parti, comme l'actuel ministre des Finances Jeremy Hunt, voire même le Premier ministre, risquent d’être anéantis par le vote.

Parmi les candidats prêts à s'introduire au Parlement figure le tout nouveau parti Reform UK, avec le «brexiteur» Nigel Farage à sa tête, qui pourrait obtenir trois sièges, le Scottish National Party (SNP) auquel on en prédit 18 et le Parti libéral démocrate en passe d’occuper 72 sièges. Mais avec le saut à l’élastique (littéralement) du chef des libéraux, Sir Ed Davey, qui a entrepris de gagner plus d’électeurs avec son approche «fun» et «positive», les chiffres peuvent encore évoluer.

Le pari raté de Rishi Sunak

Si le Premier ministre (sortant ?) pensait consolider son électorat pendant les six semaines avant l’élection ou même grignoter quelques sièges au Labour en promettant des baisses d'impôts, il a échoué.

Pire : son choix de préférer une interview télévisée aux célébrations du 80e anniversaire du débarquement de Normandie, auquel il devait participer aux côtés d’Emmanuel Macron et de Joe Biden, n’a pas amélioré la situation.

Les scandales internes au parti – comme les paris sur le jour de l’élection générale avec un Tory pariant même contre sa propre candidature – n’ont pas aidé non plus.

Selon Ipsos, 83% des Britanniques ne sont pas satisfaits de la façon dont le gouvernement dirige le pays. C’est le pire résultat d’un gouvernement au pouvoir qu’Ipsos ait enregistré dans ces annales depuis qu’il évalue le mécontentement des Britanniques. À en croire certains experts, si Rishi Sunak avait attendu la fin de l’année pour tenir l’élection générale, le résultat aurait pu être pire.

Premier ministre à mi-temps

Alors que les Tories se dirigent vers l’Armageddon, à en croire The Independent, du côté du Labour on est presque certain du «changement» à compter du 5 juillet. Le chef des travaillistes Keir Starmer assurait même qu’il avait commencé à préparer le terrain de campagne durant le bref mandat de Liz Truss en 2022.

Le Labour est cependant descendu dans les sondages de 44,8% en mai à 40,7% début juillet selon The Guardian, au profit des petits partis. Une déclaration du chef du parti, qui compte quitter le travail à 6h du soir le vendredi, a pu jouer son rôle : un «Premier ministre à mi-temps», comme l’ont qualifié les Tories.

Rishi Sunak a beau supplier les Britanniques de «sauver le pays» du gouvernement travailliste, Keir Starmer paraît plus convaincant lorsqu'il assène : «On ne peut plus se permettre de vivre encore cinq ans sous les conservateurs.»  

Le changement, c’est maintenant.

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