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L’emblématique Café de la gare en péril

L’emblématique Café de la gare en péril

Des morceaux menacent de tomber sur la voie… Depuis 2020, l’ancien Café de la gare à Neuvic est visé par un arrêté de péril. Au conseil municipal ce soir, la commune entend lancer une procédure d’expropriation. Que veut-elle faire de ce lien emblématique ?

Le Café de la gare à Neuvic a perdu de sa superbe ! Désormais, il n’est plus que l’ombre de lui-même, ses pierres menacent de tomber sur la voie, à tel point que des barrières entourent l’édifice. Mais que va devenir ce lieu où la quasi-totalité des Neuvicois a des souvenirs ? Retour sur l’histoire du bâtiment dont l’avenir est en train de s’écrire.

1 Du relais pour diligences au café où la jeunesse neuvicoise faisait la fête. Après avoir été au XIX e  siècle un relais pour diligences, puis un hôtel nommé d’ailleurs Grand hôtel, avant de devenir le Café-hôtel-restaurant moderne, c’est en 1912, date de la création de la ligne du Transcorrézien et de la gare de première classe de Neuvic, que le bâtiment est baptisé Café de la gare.

En 1935, Hélène Chaumerliac, dite Lili, achète le bâtiment à M. Rioux et conserve le nom Café de la gare. 40 ans plus tard, en avril 1976, le bâtiment deviendra la propriété de Jean-Pierre et Monique Ralite. Durant plus de 50 années, le bar-tabac évoluera au fil du temps en un lieu incontournable de la jeunesse neuvicoise, tant les familles Chaumerliac et Ralite ont su faire de ce bistrot un lieu de rencontres, de débats et de convivialité. Ce sera par ailleurs durant des années, de 1976 à 1992, le siège officiel de l’USN (Union sportive neuvicoise) rugby. Dominique Miermont, la maire de Neuvic, s’en souvient bien : « Ce lieu, c’est toute ma jeunesse, sourit l’élue. On y allait tous très souvent, c’était festif. L’été c’était toujours plein avec beaucoup de fêtes. C’était un lieu de retrouvailles pour toutes les générations, un haut lieu du rugby aussi. C’était un lieu qui comptait à Neuvic. »

2 De propriétaire en propriétaire. En 1992, le couple Ralite cesse son activité et vend l’établissement à François Coulambon qui cède financièrement son affaire en 2000 à ses deux filles, Maud et Anne, qui en assureront l’exploitation jusqu’en 2007. « Ce café et cette période ont été pour moi l’occasion d’une merveilleuse expérience humaine », se souvient Maud.

Stéphane et Véronique Souny achèteront l’immeuble en 2007 pour l’exploiter jusqu’en 2014. Avec, en parallèle, un projet commercial de transférer la pizzeria Pinocchio de la place de la Brèche dans ce nouvel espace paraissant plus fonctionnel pour la restauration. Mais les études techniques de réhabilitation, de mises aux normes et leur coût de réalisation, feront abandonner le projet de la famille Souny.

Ensuite, durant les années d’inexploitation, un autre projet sera à l’étude, mais également abandonné pour des raisons techniques et financières, celui de la création du restaurant Les saveurs du terroir envisagé par Yannick Dollo. Il sera finalement créé au n°13 de l’avenue des Marronniers.

3 Désormais un bâtiment en péril. Le Café de la gare est aujourd’hui la propriété d’Elie Frugier. Mais l’édifice n’a cessé de s’abîmer, au fil des ans. « C’est un bâtiment extrêmement dégradé, souligne Dora Chudeau, la directrice générale des services. L’immeuble est menaçant. Nous avons donc pris un arrêté de péril en 2020 mais il continue de se dégrader. Ce bien appartient à un privé qui n’habite pas en Corrèze, nous l’avons sollicité à plusieurs reprises depuis 2020 notamment pour acheter le site mais nous n’avons pas de réponse ». Ce bien a été estimé 4.230 euros par les Domaines. « Nous sommes arrivés au terme des procédures amiables », confie la mairie. Ce vendredi, lors du conseil municipal, sera donc étudiée la procédure d’expropriation. « Ensuite, le préfet de la Corrèze déclarera une procédure d’expropriation accélérée puisque le bâtiment menace ruine », indique la maire. Le bâtiment deviendra alors municipal.

4 Quel projet pour l’ancien Café de la gare ? « Nous serions ravis que la commune en devienne propriétaire parce que c’est un lieu que les Neuvicois aiment », rappelle Dominique Miermont. Que veut-elle en faire ? « On voudrait y aménager un petit espace public, un lieu où les gens peuvent se rencontrer… On va d’abord déconstruire l’existant. L’Agence nationale de l’habitat (Anah) va nous accompagner. Ensuite, nous déciderons de ce que nous ferons mais nous savons que ce sera un projet coûteux. »

Un projet qui apaisera peut-être un peu Claudette Chaumerliac, la fille de Lili. « Je suis tellement triste d’apprendre que l’histoire de ce beau bâtiment neuvicois, dans lequel ma mère a travaillé si longtemps, s’achève ainsi… » Mais le Café de la gare devrait, sous une autre forme, revivre dans les années à venir. 

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