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"Les petites lâchetés feront, demain, de grands renoncements"

Qu’y a-t-il de pire que de plier sous le poids du nombre, de se résigner ? Par peur de déplaire, de stigmatiser, par peur de ne pas saisir le sens du vent. Cheminant sans boussole, nous avons fini par jouer au bord du précipice. Il est saisissant de voir s’accumuler de petites lâchetés qui feront, demain, de grands renoncements.

Qu’il s’agisse d’intellectuels, de grands patrons, de médias, de religieux… Certains silences ou paroles embarrassées contrastent avec 2002, étalonnant le chemin parcouru dans les esprits.

La neutralité n’est pas une prouesse, c’est au mieux une démission, au pire de la complaisance. Et une faute.

On dédramatise, on transige avec les valeurs, le RN a changé, nous dit-on. Et pourtant, le naturel revient si vite au galop que plusieurs candidats n’arrivent même pas à faire semblant d’être fréquentables le temps d’un entre-deux-tours. Ce qui n’a pas empêché certains politiques de vendre leur âme. Diaboliser, banaliser, imiter ou rejoindre, ils ont choisi.

Vingt-deux ans après le choc du 21 avril, les remparts se sont transformés en passerelles. La somme des lâchetés conduit là où nous en sommes. En ces heures fiévreuses, les mots de Victor Hugo consolent : « Si étrange que semble le moment présent, quelque mauvaise apparence qu’il ait, aucune âme sérieuse ne doit désespérer. C’est au moment où le Mal croit triompher qu’il s’effondre. »

Florence Chédotal

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