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Nos questions, leurs réponses : l'interview intégrale de Bartolomé Lenoir (Union de l’extrême droite), candidat dans la Creuse

Nos questions, leurs réponses : l'interview intégrale de Bartolomé Lenoir (Union de l’extrême droite), candidat dans la Creuse

Dans cette dernière ligne droite avant le second tour, nous avons reçu chacun des trois candidats dans nos locaux pour les soumettre à six questions identiques (sauf une, celle des lecteurs, tirée au sort par le/la candidat.e.). Bartolomé Lenoir fut le deuxième à se prêter au jeu de "la question que..."

La question que vous vous posez

Est-ce que nous allons avoir une majorité pour pouvoir changer les choses dans la Creuse dimanche prochain et je pense évidemment à la majorité de Jordan Bardella ? Personnellement, je me demande quand est-ce que je vais pouvoir profiter un peu plus de mon fils et de ma femme. Depuis trois semaines, ça a été intense.

La question que vous aimeriez poser à vos adversaires 

C’est une élection nationale, donc l’impact de leur élection aura d’autant plus d’importance par rapport au groupe dans lequel ils seront. Madame Couturier, j’aimerais lui demander comment elle vivra le fait d’être dans un groupe en coalition avec Emmanuel Macron parce qu’on a vu cette espèce d’alliance assez incroyable se faire.

Et la question que j’aimerais poser à Valérie Simonet : c’est comment agir quand on n'a pas forcément d’étiquette et qu’on n'est pas dans un groupe ? J’avais déjà dit qu’il y aura trois pôles et j’avais pas imaginé qu’il y aurait ce pôle de Mélenchon à Macron. Et donc qu’est-ce que fera Valérie Simonet entre le pôle de Jordan Bardella et celui de Mélenchon et Macron ?

Les questions qu'on se pose

Est-ce que vous regrettez une publication facebook de 2010 de soutien au Gud ?

À l’époque, j’étais à l’université Panthéon Assas. Je n’ai jamais été membre du Gud, que ça soit très clair. Mais je pense que compte tenu des fautes d’orthographe qu’il y a, c’était il y a bien longtemps. Je venais d’avoir le bac et que compte tenu des échauffourées de l’époque, c’était une fac très politisée, je voulais dire que pour pouvoir agir, il faut comprendre. Mais je condamne le Gud. C’est une association qui a eu récemment des dérives. Je ne regrette rien mais en revanche, sortir des choses de quand j’avais 18 ans, ça n’a pas de sens.

Comment vous êtes devenu président des LR en Creuse ?

Je travaillais pour Éric Ciotti depuis un an à l’époque et je lui avais déjà dit que j’avais un projet de vie en Creuse. Il y avait alors les élections de présidence de fédération, donc je me suis dit que ça allait me permettre de revenir ici et il fallait que je sois élu. Donc à l’époque, je suis allé voir Cyril Victor, l’ancien président qui est le maire de Gouzon et Valérie Simonet. Et je me suis tout simplement présenté à cette élection et j’ai été élu président de la fédération de la Creuse. 

En approchant la fédération LR creusoise, est-ce que déjà vous pensiez à une carrière politique ici ?

Quand je suis venu sur la fédération de la Creuse, effectivement, c’était pour m’engager politiquement ici. Le destin a fait que je me suis présenté aux législatives. Mais franchement à l’époque, je voulais me présenter aux municipales. Conseiller municipal, ça m’aurait plu. Et puis voilà, les choses se sont faites comme ça.

Je sais qu’il y a beaucoup de politiques qui réfléchissent à la stratégie, etc. Mais ce n’était vraiment pas ma démarche. J’ai un travail, je suis conseiller d’Éric Ciotti, mais je n’étais pas dans une démarche électorale. Ce que je voulais faire, c’était un travail sincère, de rencontre. Et donc, les municipales, c’était le meilleur mandat pour moi. Après, il s’est passé ce qu’il s’est passé politiquement. Ensuite, ils m’ont choisi pour être sur la liste de François-Xavier Bellamy aux européennes, j’étais le seul représentant de la Creuse aux européennes (Il y avait aussi Éric Correia sur la liste du PRG et Ana Pinson sur celle de Reconquête, N.D.L.R.). Et c’est là que ça a enclenché quelque chose. Ça m’a confronté très rapidement à une élection et c’est par là que je suis allé ensuite aux législatives. 

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On vous a appelé pour vous présenter aux législatives ?

Après la dissolution, j’ai soutenu très clairement l’union des droites. Après, Éric Ciotti a pris sa décision en responsabilité. Et ensuite, ceux qui l’ont soutenu dans cette décision ont dû prendre aussi cette responsabilité. Moi, je me suis dit à ce moment-là qu’il y avait l’opportunité de changer quelque chose pour la Creuse. Et donc, ça s’est fait comme ça. 

Au début, si Valérie Simonet avait dit qu’elle faisait l’union des droites, j’aurais dit banco. Le fait qu’elle déchire sa carte des LR ensuite, j’ai trouvé que c’était une très grave erreur. Car il y avait un problème d’unité. Et c’est là, ensuite, que j’ai décidé d’être candidat.  C’est le mercredi soir que je me suis dit merde, il n’y aura pas de candidat d’union des droites. Alors que je pense qu’on en a besoin pour la France, pour la Creuse. C’est à ce moment-là que j’ai décidé d’y aller.

Il n’y a pas de parcours politique prémédité mais une volonté de vous enraciner en Creuse ?

Souvent, la politique domine les choix personnels et moi, c'est vraiment l’inverse. C’est mon histoire personnelle, mon envie de retrouver un cadre de vie qui m’a emmené à me dire que je m’engage politiquement ici. J’aurais pu aller sur une autre circonscription beaucoup plus facile, mais ce n’était pas ma volonté. 

On cherche depuis longtemps une maison en Creuse avec ma femme qui est institutrice. Mais en étant deux/trois jours à Paris par semaine, c’est une vraie difficulté. 

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La question que nos lecteurs se posent

Concernant les transports publics, comment comptez-vous désenclaver le département ? 

Je sais pas si désenclaver le département est le bon terme. En tout cas, je pense qu’il faut absolument augmenter la capacité de transport dans la Creuse.  Il faut augmenter les moyens de relais pour les villes, donc il faut avoir des moyens de transport. À Lepaud par exemple, si on n’a pas de moyens de locomotion, on ne peut rien faire. Je pense notamment à des relais avec des grandes villes, dont Guéret, l’agglomération, et même des villes un peu plus lointaines pour pouvoir aller à Guéret avec des échanges une à deux fois par jour. 

Et ça, c’est un des fondements, si Bardella devient Premier ministre, c’est la baisse du prix de l’énergie. Aujourd’hui, les Creusois se limitent dans leurs déplacements du fait du tarif très élevé de l’énergie. Il faut faire baisser ce prix de l’énergie pour permettre aux Creusois de se déplacer à nouveau. Je ne suis pas du tout anti-bagnole. Vous connaissez cette phrase de Pompidou “les Français aiment la bagnole”, pour moi, c’est toujours un moment très agréable. Donc, je pense que la principale réponse à cette question, c’est de baisser le tarif de l’énergie et donc de l’essence en baissant la TVA. Ensuite, il faudra faire un vrai travail sur la ligne de train de La Souterraine et la ligne de Montluçon. C’est un vrai sujet. Il faut avoir une Creuse ouverte sur le territoire et sur les grandes mégalopoles.

Il y a 100 ans, il y avait 250.000 habitants dans la Creuse, c’est quand même incroyable. L’isolement joue un grand rôle dans ça. 

Cette réalité démographique, vous l’avez redécouverte ?

Je n’ai que 32 ans, et dans nos perspectives, on voit une chute qui s’accélère. On assiste à une désertification de la Creuse qui m’inquiète beaucoup. Plus de médecins, plus d’école, bientôt plus de Creuse, plus d’habitants creusois et au final c'est perdre cette identité creusoise. La natalité dans la Creuse est un sujet fondamental. 

La question dont les Creusois connaissent la réponse

Pour tester la "Creusitude" des candidats, nous leur avons cité deux lignes de la Chanson des maçons de la Creuse : "Les travaux sont finis, en novembre, en décembre, on les voit réunis pour s'en aller ensemble". L'ont-ils reconnue ? Sinon, à quoi ces mots leur ont-ils fait penser ? La réponse en images :  

 

Recueillis par Séverine Perrier, Floris Bressy, Vincent Faure. Vidéo : Vincent Faure. Photos : Bruno Barlier

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