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EN DIRECT. Législatives : Darmanin annonce que "51 candidats ou militants ont été agressés" durant la campagne

Quelques heures avant le silence : à minuit, ce vendredi soir, la campagne des élections législatives prendra officiellement fin. Les responsables politiques vont profiter de ce dernier jour pour multiplier les prises de parole avant de retenir leur souffle face à un scrutin historique, dimanche 7 juillet pour le second tour. L’extrême droite va-t-elle obtenir une majorité absolue pour la première fois en France ? La stratégie de désistement de ses opposants va-t-elle lui barrer la route ? Le camp présidentiel va-t-il sauver les meubles ? A ce stade de la campagne les sondages prédisent davantage une majorité relative au RN et à ses alliés.

Les infos à retenir

⇒ "51 candidats ou militants ont été agressés" durant la campagne, selon Gérald Darmanin

⇒ Emmanuel Macron pourrait endosser "l’alliance de toutes les droites", selon Jean-Luc Mélenchon

⇒ Jean-Luc Mélenchon a invité François Ruffin à ne pas "régler ses comptes" à l’aune de "législatives dangereuses"

"51 candidats ou militants ont été agressés" durant la campagne, selon Darmanin

Quelque "51 candidats, suppléants ou militants" ont été "agressés physiquement" durant la campagne des élections législatives, a annoncé vendredi Gérald Darmanin sur BFMTV.

Durant cette campagne menée dans "une France à vif", "plus d'une trentaine d'interpellations", de "profils extrêmement variés", ont été effectuées par les forces de l'ordre, a précisé le ministre de l'Intérieur.

Macron pourrait endosser "l’alliance de toutes les droites", selon Mélenchon

Emmanuel Macron pourrait être contraint d’endosser "l’alliance de toutes les droites" s’il n’y avait pas de majorité absolue à l’Assemblée à l’issue des législatives, car "il en va de son siège" de président, a affirmé jeudi l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon sur TF1. Si aucune majorité claire ne se dégageait après le deuxième tour dimanche soir, "ce qui se présentera, c’est l’alliance de toutes les droites", a prédit sur TF1 l’Insoumis qui plaide pour que son camp décroche "une majorité absolue".

Cette alliance, qui serait composée de "macronistes, des LR et le RN", serait "possible parce qu’ils ont déjà beaucoup voté ensemble à l’Assemblée nationale", a-t-il ajouté, prenant l’exemple de "la loi immigration". "Donc ils ont l’habitude de faire des choses ensemble et leur programme est assez voisin", a affirmé Jean-Luc Mélenchon. Selon le chef de file des Insoumis, Emmanuel Macron "va accepter l’alliance de toutes les droites parce qu’il en va de son siège". Car "s’il n’y a pas de majorité, la solution pour sortir de l’impasse c’est que lui il s’en aille. Ce qui est d’ailleurs assez normal. C’est lui qui est le responsable", a-t-il fait valoir.

Sans majorité, "il n’est pas vrai que le pays serait ingouvernable. Il ne l’est que si monsieur Macron décide qu’il doit le rester", a insisté Jean-Luc Mélenchon, évoquant le précédent du président Alexandre Millerand qui a été contraint de démissionner en 1924 après l’avènement du cartel des gauches aux élections législatives. "Nous pouvons gagner", a par ailleurs martelé Jean-Luc Mélenchon au nom de l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire, avant d’avertir "que madame (Marine) Le Pen aussi peut gagner".

Mélenchon déplore les propos de Ruffin

François Ruffin, en ballottage défavorable dans la Somme, a acté une rupture ferme avec Jean-Luc Mélenchon jeudi. Jeudi matin, François Ruffin a annoncé sur RTL qu’il ne siégerait pas avec La France insoumise en cas de réélection. "On a vécu trois semaines dures parce qu’on a un boulet", a-t-il dit auprès de l’AFP, avant de soupirer : "Vous l’avez entendu. C’est Mélenchon, Mélenchon, Mélenchon, Mélenchon comme obstacle au vote." "Dans des terres comme ici, dans des terres populaires, ça bloque", tranche-t-il, lui dont la réélection est loin d’être acquise, avec 33,92 % des voix contre 40,69 % à son opposante du Rassemblement national.

Lors d’une conférence de presse, en marge d’un déplacement de soutien aux éboueurs d’Abbeville en grève depuis vendredi contre la détérioration de leurs conditions salariales, François Ruffin a précisé "souhaiter que le divorce se passe à l’amiable et que ça ne se passe pas avec du bruit de vaisselle". "Une élection aussi dangereuse n’est pas le moment de régler des comptes personnels, et lui en particulier se met en danger", a répondu dans la soirée Jean-Luc Mélenchon sur TF1.

"Quand il dit ‘moi je quitte les Insoumis’ alors même qu’il est sur une circonscription qui a été attribuée aux insoumis […] les gens qui votent ne savent plus pourquoi ils votent", a-t-il argué ; avant de conclure : "Il y a une règle de météo politique, quand le vent souffle fort, il emporte aussi les girouettes".

Charente : un militant du candidat d’Horizons, Thomas Mesnier, agressé

Un membre de l’équipe de campagne de Thomas Mesnier, porte-parole d’Horizons en lice dans la 1ère circonscription de Charente, a été agressé tandis qu’il collait des affiches avant le premier tour des législatives, a annoncé jeudi le candidat. "Un jeune militant de mon équipe a fait l’objet d’une violente agression vendredi dernier. Il a déposé plainte. La police est en train d’enquêter et la justice passera", a relaté Thomas Mesnier sur Facebook en apportant parallèlement son soutien à Prisca Thévenot, porte-parole du gouvernement agressée avec son équipe de campagne mercredi soir dans les Hauts-de-Seine.

Interrogé par le quotidien La Charente Libre, Thomas Mesnier indique que la victime, âgée d’une vingtaine d’années, s’est fait subtiliser son téléphone avant d’essuyer des insultes "à caractère homophobe" puis de recevoir des coups pour lesquels un médecin lui a prescrit 20 jours d’ITT. Le candidat d’Horizons affronte dimanche au second tour le député sortant René Pilato (LFI/NFP) et Marion Latus (RN), dans une circonscription où il avait été élu député en 2017. Il avait été réélu en 2022 mais ce résultat serré avait été invalidé et René Pilato l’avait emporté lors d’un scrutin partiel en 2023.

Une trentaine d’associations de solidarité "appellent à voter" contre le RN

Les plus importantes associations de solidarité, dont Médecins du Monde, la Fondation Abbé Pierre ou Emmaüs, ont appelé jeudi "à voter massivement au second tour des élections législatives" pour s’opposer au Rassemblement national, dont le programme ferait, selon elles, "des millions de victimes".

"Les actions que nous menons auprès des publics vulnérables sont aujourd’hui menacées. Alors que nos associations prônent les valeurs de fraternité et d’universalité des droits, le programme de l’extrême droite est basé sur le principe de préférence nationale", déclare dans un collectif le collectif Alerte. Celui-ci rassemble 34 associations, dont la Fondation Abbé Pierre, Médecins du Monde, la Cimade, France Terre d’asile, la Ligue des droits de l’Homme, le Secours catholique, Action contre la faim, ATD Quart Monde, Emmaüs, la Fédération des acteurs de la Solidarité, l’Armée du Salut, l’Uniopss notamment.

Nadine Morano votera à gauche

La députée européenne LR Nadine Morano votera pour le divers gauche Dominique Potier dans la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle dimanche car elle refuse de donner sa voix à Louis-Joseph Pecher, accusé d’antisémitisme, a-t-elle expliqué ce jeudi à l’AFP. "Je pense qu’un candidat antisémite n’a pas à recevoir mon soutien", a déclaré l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, marquée à droite, confirmant une information du Républicain lorrain. Elle a expliqué "voter contre" Louis-Joseph Pecher et par conséquent pour le député sortant divers gauche Dominique Potier.

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