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Avec les chevaux, « j’ai eu une belle vie »

Avec les chevaux, « j’ai eu une belle vie »

Deux générations et quasi un demi-siècle que la famille Bouyet prend ses aises à l’hippodrome de Vichy. Tony, le paternel, a ébauché l’histoire avant qu’Emmanuel et Grégory ne reprennent les rênes. Une fidélité à Vichy qui coule de source…

Tony s’impatiente, handicapé par ses deux béquilles, résultat d’une fracture récente de la jambe en donnant la main aux fistons. « Envie de participer ! Il y a toujours quelque chose à faire dans ce boulot. » Une détermination remarquable car Tony vient de fêter ses 83 ans, mais moins surprenante quand on sait que notre homme « montait » encore il y a quelques semaines. « Le cheval, c’est ma vie. »

Tout est dit, mais on aimerait en savoir plus quand même. Alors, Tony ouvre le tiroir aux souvenirs. « Mon père était militaire - major – et a été muté au Maroc dans un camp où les chevaux étaient omniprésents. Là-bas, pas ou peu de camions. Et plein de goumiers, des autochtones formant des contingents de cavaliers armés remarquables. J’avais 4/5 ans et je vivais au milieu des chevaux. »

Souvenirs d’enfance

Les yeux de Tony brillent à l’évocation. « Je me rappelle d’une ordonnance qui m’emmenait tout môme dans sa charrette tirée par une mule et qui me confiait les rênes. À la sortie de l’école, un collègue de mon père venait me chercher sur une grande jument blanche. »

Pas étonnant dès lors que de retour en France, Tony entre à l’école de Chantilly pour s’y former au métier de jockey. « Galop et saut à l’époque. Mais j’avais un problème avec la balance, 62/63 kg, c’est 3 ou 4 kg de trop. Alors, je me suis tourné vers le trot attelé quand je me suis posé à Lyon. Il a fallu tout réapprendre. »

Le trot, il va y rester, en faire son métier en venant se poser en Bourbonnais. « Attention, le métier, ce n’est pas que s’asseoir sur le sulky. Les soins, les entraînements, ça fait partie du job. » Reste que l’adrénaline, c’est la course. Modestement, il tait le nombre de ses victoires, mais la moue admirative dans les yeux des fistons est éloquente. Tony consent toutefois à rappeler cette victoire à 122 contre 1, ou à évoquer Mannix et Mascotte, ces (ses) deux chevaux qui lui ont le plus rapporté d’émotions et de primes.

« Le cheval ne te rend que si tu lui donnes »

« Au départ, je les avais loués mais j’en étais totalement responsable. Deux chevaux magnifiques. Plus tard, j’ai racheté Mannix mais j’ai dû laisser partir Mascotte. J’en ai encore mal au cœur. » Des chevaux, il en a vu défiler dans ses box à Vichy où il a vu naître la passion de ses fils pour le monde des courses. « J’ai vite compris qu’ils avaient le “contact”. Le cheval ne te rend que si tu lui donnes. Ça m’a fait plaisir qu’ils prennent la suite. Ainsi, je n’ai jamais pris la retraite mais je ne me plains pas, j’ai eu une belle vie. À l’extérieur et avec les chevaux. »

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