La photographie à l’ancienne
Charrel Fabry est un artisan photographe pas comme les autres. Il fera découvrir au public tout son art, ce week-end, au festival C’Mouvoir, côté exposants.
Pour la dixième fois, la commune accueille jusqu’à demain, le festival C’Mouvoir, organisé par le service culturel de Sumène-Artense communauté (SAC) et l’association L’Oasis d’à côté, avec le soutien de nombreux partenaires. Comme à chaque fois, ce rendez-vous destiné à tous les publics, est rythmé par de nombreuses animations (jeux, ateliers, expositions, poésies, concerts, théâtre…) et agrémenté de stands d’artisans d’art. Parmi eux, Charrel Fabry qui participe pour la première fois, en tant que photographe… à l’ancienne.
Labo ambulant« Avec un procédé qu’on appelle le collodion humide, inventé par l’Anglais Frederick Scott Archer, qui date de 1851 (1) », présente ce dernier. Issu d’une famille d’artistes et réalisateur-caméraman pendant 20 ans (2), il a décidé, dernièrement, d’arrêter complètement la fiction pour se consacrer à la photo (d’art) sur plaque de verre. À 46 ans, il veut désormais prendre le temps, se poser, revenir aux sources, se reconnecter…
« Avec cette nouvelle activité, on est très loin du digital. Je ne suis plus dans l’immédiateté. Quand en janvier dernier, j’ai vu les premiers films réalisés avec l’IA (Intelligence artificielle), je me suis dit : je ne veux pas faire ça. Je préfère quand on ne maîtrise pas tout, qu’il y a pas mal d’inconnu, un peu d’improvisation », explique-t-il. C’est ce qu’il retrouve avec sa nouvelle activité. « Il faut environ trente minutes pour faire une photo. Avant des prises de vue, je dois, une semaine avant, environ, préparé le verre et les produits chimiques, qui peut ensuite se conserver trois mois max. Et après chaque prise de vue, il y a un temps d’attente afin de sensibiliser la plaque de verre à la lumière. Enfin, je dois (peux) poser un chassis qu’on intègre à la photo. »
Un processus long que Charrel va présenter avec un labo ambulant, où il réalisera des développements en direct. « S’il faut une bonne connaissance de la photo et de la lumière, il y a un côté artistique qui me plaît beaucoup. » À voir…
(1) Frederick Scott Archer (1813-1857) est un photographe britannique né à Bishop’s Stortford dans le comté d’Hertfordshire. (2) Avec sa société Pictures Fabryc, « j’ai pas mal bourlingué », précise-t-il. Ses deux derniers courts métrages (ces quatre dernières années), Tiempo muerto (temps mort), tourné en Espagne et Air leak (fuite d’air), tourné dans les îles Canaries, ont reçu plusieurs prix et sont encore projetés dans différents festivals. Tél. 06.63.54.71.42.