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Législatives : le Puy-de-Dôme va-t-il reconduire les cinq députés sortants à l'Assemblée nationale ?

Législatives : le Puy-de-Dôme va-t-il reconduire les cinq députés sortants à l'Assemblée nationale ?

À considérer le report des voix et les appels à voter contre le RN, le Puy-de-Dôme pourrait reconduire les cinq mêmes députés à l’Assemblée nationale, dimanche. Mais les règles des scrutins passés sont-elles encore applicables ?

La gauche rêvait de grand chelem dans le Puy-de-Dôme, avant le premier tour. Désormais, bousculée dimanche dernier y compris dans des circonscriptions qu’elle pensait intouchables (Thiers-Ambert avec le communiste André Chassaigne, Riom avec la socialiste Christine Pirès-Beaune), elle tremble et s’interroge : gardera-t-elle la mainmise dans le département ce dimanche soir, à contre-courant de la vague RN attendue à l’échelle nationale ? Si les candidats du Nouveau Front populaire restent en ballottage favorable dans trois circonscriptions (Clermont-Cournon, Riom, Thiers-Ambert), ils ne sont plus sûrs de rien…

Nicolas Bonnet et Laurence Vichnievsky, duel à distance au marché de Chamalières

La cause de leurs maux est connue : le Rassemblement national. Le parti avait réussi certes une percée inédite aux européennes dans le département, mais personne n’attendait ses candidats aussi haut au premier tour des législatives. En tête sur Issoire avec Benjamin Chalus, au coude-à-coude avec la gauche sur Thiers-Ambert et Riom et pas si loin sur Clermont-Montagne… Leurs cinq représentants sont au second tour.

"Candidats fantômes"

Au pays du rugby, transformeront-ils l’essai dimanche ? Ils partent de loin, et l’une de leur candidate (Isabelle Dupré) est mise en cause, comme révélé cette semaine par La Montagne, pour des publications racistes et sexistes sur ses réseaux sociaux. Leur stratégie, payante jusqu’ici, a été quoi qu’il en soit reconduite sur cet entre deux tours : sans fuir les débats dans les médias, leur campagne de terrain est toujours aussi minimaliste, voire inexistante… compliquant d’autant la tâche de leurs adversaires, qui ont peu de prise face à ce que certains qualifient de "candidats fantômes".

La campagne est aussi clairement montée en tension ces derniers jours, surtout dans les deux circonscriptions théâtres de triangulaires. À chaque fois, le Nouveau Front populaire, derrière Marianne Maximi (LFI) sur Clermont-Cournon et Nicolas Bonnet (EELV) sur Clermont-Montagne, a reproché aux candidats du camp d’Emmanuel Macron (Hervé Prononce et Laurence Vichnievsky) de ne pas s’être désisté au nom du front républicain contre le RN. Tout cela en vain, sauf à considérer que ces duels dans un match à trois, ponctués d’accusations et de remontrances, profiteront aux candidats du RN, restés spectateurs.

Renaissance au soutien, pas LR

Ce front républicain contre le RN a, aussi, secoué les partis des perdants du premier tour. Il est resté sans faille sur la circonscription d’Issoire, où Delphine Lingemann (MoDem, Ensemble) a reçu tous les soutiens possibles, de la gauche aux Républicains : la députée sortante est en bonne voie pour retrouver l’Assemblée nationale. Mais ce front s’est clairement fissuré sur Riom et Thiers-Ambert : si Christine Pirès-Beaune (NFP, PS) et André Chassaigne (NFP, PC) ont reçu l’appui de Renaissance, les deux candidats du parti présidentiel n’ont pas pris position, tout comme les candidats et chefs de file puydômois des Républicains.

Au "ni LFI ni RN" défendu par certains partis, le président de la fédération départementale Brice Hortefeux comme le président du Département Lionel Chauvin répondent par un positionnement ni LFI, ni PC, ni PS, ni RN dénoncé à gauche, et contredit par certains LR comme Xavier Bertrand. Reste que les appels au vote, tout comme les reports de voix, ne sont en aucun cas une science exacte, et encore moins en ce scrutin hors norme…

Arthur Cesbron

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