Diamond League : Sasha Zhoya et Renaud Lavillenie, ambitieux au meeting de Paris

Ce dimanche, dans la foulée dynamisante des France d’Angers, Sasha Zhoya et Renaud Lavillenie s’alignent au Meeting de Paris, étape de Diamond League aux cinq champions olympiques.

Chacun sa raison. D’aller vite, d’aller haut. Sasha Zhoya et Renaud Lavillenie suivent une route et un destin différents, tracés aux championnats de France, le week-end dernier. Mais les deux Clermontois se retrouvent à Charléty sur un point commun majeur, une énergie poussée vers la performance.

Sasha Zhoya

« On va voir un grand Sasha ». La prévision de Ladji Doucouré pour sa rentrée à Angers portait sans doute sur un chrono. Pas sur l’incroyable série de son protégé. Laquelle préfigura un 3e titre en 13’’32 (-1,1 m/s). « Elle prouve que si j’ai besoin de batailler, je peux », positivait le hurdleur, obligé d’adapter sa poussée aux blocks locaux.

« Cinquante jours sans mettre les pointes après le stage de Gainsville » mais débarrassé des « pépins physiques », l’actuel 38e mondial se tourne avec confiance vers la suite du programme. « Je peux corriger les fautes que j’ai faites à Paris et aux compètes qui arrivent (Monaco et peut-être Lucerne) ». Et sans complexe face aux temps des trials US (sous les 13’’). « Je me vois à l’entraînement et je pense que je n’en suis pas loin du tout. Je viens de commencer ma saison, eux ont déjà fait des courses ».

Porte de Gentilly, il sera confronté à un premier niveau international face aux Américains Tinch (4e performeur mondial, 13’’03), et Britt (6e, 13’’07) ou l’Italien Simonelli (5e, 13’’05). De la série (15 h 08) à la finale (16 h 42), le chronomètre devrait rougir…

Perche. Le libéré Renaud Lavillenie.

Renaud Lavillenie

Les Élite l’ont écarté de la Road to Paris. À froid, Renaud Lavillenie éprouve un « double sentiment : la fierté d’avoir été capable de relever le défi de revenir dans un temps relativement court et la frustration de voir que les Jeux m’échappent pour pas grand-chose. Derrière Thibaut Collet, les deux autres perchistes vont partir sur le ranking avec la même hauteur que moi. J’ai manqué de réussite et de temps ». Deux « gros » mois selon le Clermontois.

Mais le double médaillé olympique ne vit pas de regrets. Il apprécie une véritable libération. « Les minima. On ne va plus me casser les c… avec ça, ce côté binaire. Maintenant, je vais faire mon truc. Seulement prendre du plaisir. C’est une sensation rarement vécue dans ma carrière. » Le perchiste bronzé aux France passe en mode épicurisme. « Mais pas en dilettante, je suis un compétiteur ». Qui voit plus haut. « Je n’ai pas encore sauté à mon niveau. À Paris, j’ai un objectif particulier. Malgré encore un peu de fatigue nerveuse, si je gère bien et que les conditions sont correctes, je peux concrétiser aux alentours des 5,70 m et pourquoi pas me rapprocher des 5,80 m ».

« 5,80 m, c’est une preuve de haut niveau, un point de passage. Ce serait une perf très représentative ». Et peut-être classante dans un concours parisien (15 h 07) aux allures de finale olympique, comptant les 7 meilleures performeurs mondiaux… Mondo Duplantis en tête.

Chaussinand forfait 

Yann Chaussinand, le 3e Clermontois engagé à Charléty, ne sera pas du rendez-vous. Après l’avoir laissé entendre à Angers, le champion de France du lancer du marteau (avec 78,37 m, la même perf qu’aux d’Europe) a déclaré forfait pour ménager son dos douloureux. « Je préfère prendre le temps de me soigner et être en forme en phase terminale pour les Jeux. »

Francis Laporte