Dans les coulisses du chantier des Grands Thermes de La Bourboule

Alors que les curistes continuent de suivre des soins dans une galerie réservée, les Grands Thermes de La Bouboule (Puy-de-Dôme) sont en travaux jusqu’en mai 2025. Un chantier d’envergure qui doit permettre à l’établissement de grandement améliorer le confort des curistes. Reportage

Sur le toit, dans les galeries ou au sous-sol, l’activité est continue sur le chantier des Grands Thermes de La Bourboule. "Il y a jusqu’à 45 personnes en même temps", compte Justine Phalip, conductrice de travaux pour Eiffage Construction Auvergne, titulaire du marché de rénovation.

Il faut dire que la réhabilitation de l’établissement thermal était plus que nécessaire. "C’est un bâtiment qui a plus de 150 ans et qui n’a jamais été restauré dans ces proportions, retrace François Constantin, maire de La Bourboule. Les Grands Thermes sont le cœur urbain de la ville et son deuxième poumon économique avec un fort potentiel de rentabilité pour nous. Ce chantier était une priorité."

Une livraison du chantier par zone

Une enveloppe de 13 millions d’euros hors taxes est donc consacrée à cette rénovation complète (subventionnée à plus de 70 %) qui a débuté, en février 2023, par la toiture avant que les travaux à l’intérieur du bâtiment ne prennent le pas en septembre dernier. Le point final des travaux étant prévu pour septembre 2025.Sur le toit des Grands Thermes, les ouvriers procèdent à une isolation complète de l’établissement thermal. Photo Thierry NicolasD’ici là, les trois zones thermales (adultes, enfants, premium) et la partie administrative seront rénovées du sol au plafond au fur et à mesure. "Le site est toujours en exploitation. L’objectif du planning est donc de laisser une cure ouverte et d’être en travaux dans les autres tout en limitant les nuisances pour les curistes", détaille Justine Phalip.

Par exemple, les curistes sont actuellement accueillis dans la zone « enfants », alors que la zone "adultes", elle, est en travaux. "Elle sera livrée en septembre. À ce moment-là, il y aura une bascule : les curistes iront dans la zone “adultes” et nous allons démarrer le chantier dans la cure “enfants”", illustre la responsable.

Un confort des usagers complètement amélioré

Un chantier tournant qui va permettre de revoir une grande partie de la toiture du bâtiment (1.200 m2  à neuf), des dômes en écailles de zinc, d’isoler le bâtiment (toiture, fenêtres, calorifugeage), mais aussi de le mettre aux normes sécurité (500 détecteurs incendie seront par exemple installés) tout en créant un système de traitement de l’air. De gros travaux techniques qui vont permettre d’installer notamment six centrales double-flux à haut rendement ou encore trois générateurs de production de valeur thermale."C’est un traitement de l’air optimisé qui apportera un vrai confort et qui permettra de traiter le radon. On sera le premier établissement thermal situé sur une zone radon a être traité", précise Joffrey Chalaphy, directeur des Grands Thermes. Côté chauffage, le bâtiment, précédemment alimenté au fioul, est désormais relié au réseau de chaleur de La Bourboule. Une sacrée avancée écologique et économique.

"On aura un bâtiment entièrement ventilé et tempéré en été comme en hiver",

Ces travaux vont, par ailleurs, permettre d’améliorer le confort des usagers. "Il y aura un nouvel accueil pour les inscriptions, une nouvelle boutique, des espaces d’attente moins exigus… Le bâtiment sera aussi baigné par la lumière naturelle", annonce le directeur.

Montée en gamme du service premium

Une séparation des flux entre enfants et adultes sera réalisée. "Par exemple, auparavant, les enfants devaient traverser l’établissement pour aller dans les cabines médecin. Demain, chaque espace aura sa zone médecin", insiste le responsable des locaux. Côté premium, les responsables prévoient également une montée en gamme du service apporté.Jusqu'à 45 personnes sont en même temps sur le chantier.Un des objectifs architecturaux du bâtiment, décidé par la municipalité, est de "jouer la neutralité". "On s’est dit : la mode se démode", commente le maire. Ainsi, les murs sont peints d’une teinte assez claire, neutre : le camaïeu de beige. La volonté était de laisser les grands volumes du bâtiment s’exprimer.

"On a donc déposé tous les faux plafonds », avoue la responsable de chantier. Un choix esthétique qui a laissé apparaître des défauts structurels sur le bâtiment. « Il a fallu renforcer les arches des quatre galeries avec 28 tirants"

Un aléa qui n’a pas été le seul. En juillet 2023, Eiffage Construction Auvergne a informé la commune de la fragilité de la structure du bâtiment avec des arches qui risquaient l’effondrement, un dôme nord-ouest s’affaissant, une charpente métallique à renforcer ou encore une charpente en bois très détériorée dans la galerie "adultes". "Ces désordres pouvaient entraîner la ruine du bâtiment, assure le maire. La commune a alors décidé d’engager des travaux indispensables à la sécurité."

Début d'une nouvelle ère aux Grands thermes de La Bourboule

Avec ces travaux imprévus au départ, la facture globale a alors grimpé de 1,6 million d’euros. Alors, pour financer ces surcoûts, la municipalité a procédé à quelques ajustements : certaines prestations en option ont été écartées ou encore des travaux de finitions seront entrepris en régie. "Nous avons également affecté des réserves constituées en début d’opération au titre des révisions de prix au chantier en renégociant avec Eiffage, mais aussi obtenus de nouvelles aides publiques : 500.000 € de la communauté de communes du Massif du Sancy et 70.000 € au titre des certificats d’économies d’énergie", détaille François Constantin. De quoi limiter l’augmentation à 2,85 % de l’enveloppe initiale.Au lancement de la saison 2025, après de longs de mois de travaux, les curistes retrouveront des Grands Thermes plus accueillants, plus modernes, prêts à écrire une nouvelle page de leur longue histoire.

Jean-Baptiste Botella