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Législatives: le barrage contre le RN sourit à LR qui sauve encore sa peau

Législatives: le barrage contre le RN sourit à LR qui sauve encore sa peau

Les estimations accordent à LR et à la droite entre 57 et 71 sièges à l'Assemblée nationale, contre 61 actuellement: au pire le statu quo, au mieux une progression inespérée pour un parti qui n'avait pas atteint la barre des 5% à la présidentielle.

Ce score pourrait permettre à la droite, qui dispose d'une majorité au Sénat avec les centristes, de jouer à nouveau un rôle pivot au Palais Bourbon, comme au cours des deux dernières années où il a apporté son soutien à la majorité présidentielle au cas par cas, se déchirant parfois comme sur la réforme des retraites.

Un résultat d'autant plus positif en comparaison de la situation d'Eric Ciotti, qui en tant que président de LR a scellé une alliance avec le Rassemblement national deux jours après la dissolution: d'après les estimations dimanche soir, il est en difficulté pour former un groupe à l'Assemblée et a perdu tout espoir d'un ministère au sein d'un gouvernement de Jordan Bardella.

Avec un fort ancrage, mettant en avant une ligne "indépendante" du RN et de la macronie, les députés de droite ont "fait campagne sur leur nom et non sur celui de leur parti qui est devenu un boulet", reconnaît un ténor LR.

Même si ses dirigeants ont refusé de donner des consignes de vote pour le second tour, LR a fait office de barrage à l'extrême droite, probablement aidés par le refus clair et net de leurs dirigeants de suivre M. Ciotti.

"Les Républicains ont sans doute bénéficié de désistements et de reports", explique Christelle Craplet, directrice de BVA Opinion, soulignant que le "Front républicain à gauche a plutôt bien fonctionné".

Selon l'institut Ipsos, 70% de ceux qui ont voté à gauche au premier tour et même 79% des électeurs d'Ensemble se sont reportés au second sur un candidat LR dans les duels avec l'extrême droite.

Selon un décompte de l'AFP, 39 candidats des Républicains ont affronté dimanche un candidat RN ou un adversaire adoubé par Eric Ciotti, principalement dans des territoires ruraux où a déferlé la vague RN au premier tour.

"On a bien fait de tenir bon"

"La faiblesse des candidats RN a aussi joué en notre faveur", souligne une source LR au Sénat. "Les électeurs pensaient voter pour Jordan Bardella comme aux européennes, mais ils se sont rendus compte dans l'entre-deux-tours qu'il y avait un autre candidat sur l'affiche... qui s'avérait catastrophique dans les débats".

Les larges victoires obtenues par les ténors de la droite confirment "l'effet barrage": Laurent Wauquiez, qui nourrit des ambitions élyséennes, s'est ainsi imposé en Haute-Loire avec 60% des voix, alors qu'il n'avait que deux points d'avance sur son rival RN au premier tour.

Idem pour le patron des députés LR Olivier Marleix, vainqueur en Eure-et-Loir face au RN avec 57% des voix après un ballottage défavorable au premier tour.

"On a bien fait de tenir bon", se félicite une dirigeante, convaincue du bien-fondé de la ligne "indépendante" de LR, qui a refusé les alliances aussi bien avec le RN qu'avec le camp macroniste.

Si cette source estime que "la marque LR est probablement morte", elle est convaincue que "la droite ne l'est pas pour autant", en ligne avec les autres sources consultées.

"Les partis sont mortels", estime un cadre LR. "Mais la France a besoin d'une droite post-gaulliste libérale qui a son utilité maintenant que nous sommes entrés dans le post-macronisme", a-t-il ajouté.

Le défi pour la droite sera désormais de conserver son unité, d'autant que le trublion Aurélien Pradié, réélu avec 54% des voix, a déjà annoncé son départ de LR, laissant entrevoir de nouvelles divisions.

L'idée d'une potentielle grande coalition, hypothèse forte avec cette nouvelle Assemblée organisée autour de trois blocs, divise les rangs du parti: Xavier Bertrand, président LR des Hauts-de-France, a plaidé pour "un gouvernement provisoire de la République".

L'option ne séduit manifestement pas Laurent Wauquiez: "Pour nous, il n’y aura ni coalition ni compromission", a-t-il prévenu après sa victoire, lui qui veut "offrir un autre chemin à notre pays".

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