Yannick Monnet (PCF-NFP) réélu au bout du suspense dans la première circonscription de l'Allier
De 690 petites voix.
C’était « chaud ».
Yannick Monnet, député sortant PCF de la première circonscription de l’Allier, repartant avec son suppléant Jean-Paul Dufrègne, sous l’étiquette Nouveau front populaire, a été réélu de quelques cheveux ce soir. L’élu local a engrangé 50,61 % des suffrages exprimés, soit 28.470 voix. Son adversaire, Anne-Marie Thès, Rassemblement national, le talonne avec 27.780 voix et 49,39 % des suffrages. Et ce, dans un contexte de forte participation : 69,63 % de votants.
Jusqu’à 80 % du dépouillement, Anne-Marie Thès était annoncée en tête. Puis avec les résultats des villes, la bascule. Yzeure place Yannick Monnet en tête avec 3.762 voix contre 2.411. Moulins idem avec 4.019 voix contre 2.921. Avermes avec 1.110 voix contre 987. Seule, parmi les communes les plus peuplées, Anne-Marie Thès l’emporte à Saint-Pourçain-sur-Sioule avec 1.148 voix contre 1.093.
Au bout des comptes, il ne reste que ce petit écart, après un premier tour qui s’achevait avec 5.773 voix de retard pour la gauche.
« C’est serré, ça traduit l’état de division dans ce pays », réagit Yannick Monnet. « On sent bien ce clivage entre les territoires ruraux et les territoires urbains. Je pense qu’on a besoin maintenant de se remettre au travail pour apaiser le pays, refaire le lien. Vraiment, on a besoin d’apaiser le pays, on a vécu une période de grande tension, il faut travailler maintenant ».
Tous les procès verbaux scrutésLa tension n’a pas disparu comme ça. Anne-Marie Thès, son suppléant Pierre de Nicolay et leur équipe, ont scruté hier soir, jusque tard, toutes ces voix d’écart, à la fois peu et beaucoup.
« Par respect pour nos électeurs et après avoir constaté des irrégularités », avançant par exemple des « bulletins d’un autre candidat RN, dans la mauvaise circonscription », en l’occurrence « des bulletins Jorys Bovet dans la première », ils ont attentivement assisté au contrôle des procès-verbaux de chaque bureau, de chaque commune, effectués par les agents de la préfecture.
C’est le protocole habituel pour toute élection. Les 448 bureaux de vote de l’Allier ont été re-vérifiés, avant la commission de contrôle du lendemain, ce lundi 8 juillet, dès 9 heures.
Les blancs (4,34 %) sont-ils blancs, les nuls (1,77 %) bien nuls ? L’enjeu, alors, ce sont surtout les nuls, bulletins « altérés », 1.563 pour cette élection dans la circonscription. Mais pas beaucoup plus que les élections précédentes (1.475 en 2022, 1.356 en 2017). En tout cas pas assez pour faire penser à une vraie possibilité de récupérer 690 voix.
Mathilde Duchatelle