World News in French

Au Fontenoy, café du centre-ville de Moulins des années 1960

Au Fontenoy, café du centre-ville de Moulins des années 1960

Âmes de la cité, les bistros de quartiers continuent d’incarner, contre vents et marées, une certaine idée du vivre ensemble. Pour vous, chaque semaine, La Montagne pousse les portes de l’un d’entre eux. Aujourd’hui, rendez-vous au Fontenoy, tenu par la famille Bailly depuis 2008.

C’est un carrefour banal du centre-ville de Moulins, avec deux feux de circulation et des places de stationnement. Mais derrière les voitures, se cache Le Fontenoy, l’âme de la place Cortet, à l’intersection de la rue Gambetta et de la rue des Couteliers. L’établissement tire son nom d’une marque de cigarettes brunes créée en 1963 par la Séita.

« Je voudrais un petit ricard dans un verre à ballon ! » Antony chante, mais il a un café devant lui. Sa tasse est vide. « Si on débarrasse, on a droit à une tournée gratuite ? », demande-t-il en partant, pour taquiner Hélène, derrière le zinc.La trentenaire le regarde, l’air tendrement exaspéré. Il est 11 heures.« Quand vous connaissez les gens depuis des années, il y a des liens qui se créent », plaide-t-elle en faisant la vaisselle.

Hélène Bailly est la salariée de sa mère Élise et assure les débuts de journée.Au comptoir, elle a rencontré Didier, qui porte le même nom que son regretté papa. Deux enfants plus tard, ils ont décidé de se dire “oui”. Le mariage aura lieu le 21 septembre prochain et « bien sûr des clients sont invités ».

273 titres de presse

Des travailleurs au petit matin, comme Bruno ou Éric, aux chômeurs, retraités et passants au fil de journée, jusqu’à l’heure de l’apéro, où on croise Alban ou Arnaud, puis la fermeture à 19 h 30, le flot est continu.Les femmes sont en minorité. « C’est vrai que c’est plus masculin, mais on n’a jamais eu de souci avec la clientèle, ici, c’est la tranquillité », souligne Élise, la mère d’Hélène, qui assure les fins de journée.

Sur le meuble en formica derrière elles, une rangée de sirops Frigolet (2,50 € à l’eau ou à la limonade) et une machine à café Astoria (1,50 € qu’il soit expresso ou allongé). À la pression, deux choix, Pelforth (3,30 €) et Affligem (4,20 €).Le chocolat chaud, fait « avec du vrai lait » est à 2,50 €, comme le verre de vin, « en rosé, c’est du Luberon, en rouge, du Côtes-du-Rhône, en blanc, il y a trois choix, Sauvignon, côtes de Gascogne et Alsace. »

Ici, c’est un bar/tabac/presse/jeux, ouvert dans les années 1960 sous le nom d’une marque de cigarettes françaises.Il y a 30 jeux à gratter, une centaines de références pour les cigarettes, normales ou électroniques, et 273 titres de presse.« On ne choisit pas les magazines en vente, on n’a pas la main, c’est l’éditeur qui choisit et quand on ouvre le colis, c’est la surprise. Du jour au lendemain, on ne reçoit plus un hebdo ou une collection s’arrête », raconte Hélène. « Mais on a toujours la possibilité de commander pour satisfaire un client. »

Jusqu’à 300€, on peut payer les factures du trésor public, en espèces ou en carte. Bientôt, on pourra aussi payer le péage des autoroutes à flux libre.

« Et on dépanne nos habitués en recevant leurs colis », énumère Hélène. En revanche, pas de CBD, même si c’est la mode : « le commerçant voisin est spécialiste, pas nous. On fait déjà bien assez de choses ! » 

Stéphanie Ménastephanie.mena@centrefrance.comAu Fontenoy, on attend un grand gagnant ; le plus gros gain s’est élevé à 30.000€, au loto.La patronne du Fontenoy Hélène BaillyLa patronne, Élise, tricote des jouets selon une technique japonaise, l’amigurumi. 

Читайте на 123ru.net