Émouvant week-end de commémoration
Talizat. Un émouvant week-end de commémoration. La commune a commémoré la mémoire de deux de ses habitants, résistants fusillés sur la place de l’église devant une partie de la population le 30 juin 1944 : Michel Prévot et Jean-Mary Albisson.
Le docufiction « Résistance », tourné dans les environs a été d’abord projeté sur grand écran en présence du réalisateur Jean Soulet et de la comédienne Chantal Cathelat. Derrière ce film, qui rencontre un beau succès, se cache une association de Saint-Chély-d’Apcher, Clapvidéo. Jean Soulet, son président, a mené de solides recherches sur la Résistance dans le Cantal, la Lozère, la Haute-Loire et le Puy-de-Dôme. Après la projection, un échange a eu lieu avec le public, particulièrement émouvant quand une personne a indiqué avoir reconnu sa mère parmi les témoins.
Michel Prévot (46 ans) et Jean-Mary Albisson (32 ans) sont arrêtés par les Allemands le 29 juin 1944. Le premier est approché, ainsi que son fils aîné Hubert, par la Résistance dès 1942. La famille héberge des maquisards, cache des armes, et Michel sert d’agent pour les fausses cartes d’identité. Le second se trouve, en juin 1944, à la tête d’un petit groupe de saboteurs. Le lendemain de leur arrestation, le 30 juin 1944, après avoir été torturés à l’hôtel Terminus, les Allemands les ramènent à Talizat où, devant des villageois terrifiés, notamment les jeunes hommes, ils sont exécutés à 17 heures.
Cet événement dramatique, qui a profondément meurtri deux familles et une commune tout entière, a été raconté par les trois filles de Michel Prévot : Odile, Marceline et Raymonde. Soutenues par leur famille, elles ont assisté au dépôt de gerbe devant les plaques apposées en mémoire des deux hommes. Puis la population les a retrouvées dans la salle des fêtes où, avec émotion, elles ont partagé leurs souvenirs de la guerre et de la vie d’après, soulignant le courage exceptionnel de leur maman, Marie, qui a élevé seule cinq enfants.
Décédée en 2003 à l’âge de 99 ans, elle était une figure incontournable de Talizat. Après la mort de son mari, pour survivre et nourrir et ses enfants, elle avait ouvert une mercerie, papeterie, épicerie non loin de la place et avait également été conseillère municipale. Et elle avait reçu la médaille de la famille française en 1982.