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Elections législatives : rien ne change

Finalement rien ne change après ce nouveau tour des élections législatives. Il n’y avait pas de majorité absolue dans la Chambre précédente, il n’y en a toujours pas dans la nouvelle. Après les joies de la soirée électorale, c’est le retour à la dure réalité. Il va falloir nommer un Premier ministre, établir un gouvernement et élire le président de la nouvelle Assemblée. Rien de simple.

Les mots et les chiffres

Si certains ont crié victoire, notamment Mélenchon et ses équipes, la réalité est bien différente.

Avec 144 députés, le RN et ses alliés est premier et le parti avec le plus de députés. Le RN avait 88 députés dans la Chambre précédente. C’est donc une indéniable croissance. Il a obtenu 10,1 millions de voix, contre 6,9 millions pour le NFP et 6,5 millions pour Ensemble. Son score est certes inférieur à ce que prévoyait les sondages mais les sondages ne sont pas élection. Il a notamment réalisé de très bons scores dans des régions où il était autrefois faible, notamment l’ouest de la France. Le RN est le seul parti à continuer de progresser depuis 2022 même s’il se rend compte qu’il manque de réserves de voix et que le réflexe du « barrage » fonctionne encore chez de nombreux électeurs.

LFI : l’arbre qui cache la forêt

Hurlant fort, Mélenchon veut accaparer la victoire. La réalité est différente. LFI a 74 députés contre 79 pour le PS et les divers gauche. Mélenchon n’est pas premier à gauche et le Nouveau front populaire n’obtient que 186 sièges. Loin, très loin, d’une majorité absolue. La droite, du RN au Modem, représente 382 députés, soit les deux-tiers de l’Assemblée. La gauche est très bruyante, c’est sa force, mais elle demeure minoritaire dans les urnes.

Le bloc Macron a mieux résisté que prévu, ce qui témoigne néanmoins d’un certain enracinement et d’une bonne campagne réalisée par Gabriel Attal, qui s’est révélé.

Répartition des sièges

Contrairement au RN qui a opté pour la stratégie du silence, considérant que n’ayant ni programme clair ni crédibilité, il valait mieux parler le moins possible. Jordan Bardella a certes des qualités mais pour beaucoup de Français il apparaissait impossible d’envoyer à Matignon un jeune homme de 28 ans, dont les seules études sont un bac ES et la seule expérience professionnelle une place d’apparatchik dans un parti politique. Le vote anti RN rassemble à la fois des personnes convaincues que c’est le fascisme et des personnes qui ne sont pas prêtes à voter pour un parti qui n’a aucune expérience politique et dont la crédibilité professionnelle est faible, si ce n’est nulle.

Les LR ont mieux résisté que prévu, 65 députés, à quoi s’ajoute une douzaine de députés LR / RN. Reste à voir où ceux-ci siégeront et quels seront leurs rapports avec leurs anciens camarades.

Accepter le parlementarisme

Aucun parti n’a donc de majorité absolue. En soi, ce n’est pas un mal. Cela fonctionne bien dans de nombreux pays européens, notamment aux Pays-Bas (où droite nationale et centre gouvernent ensemble), en Allemagne (où droite et gauche font de même) et en Italie. La France doit, elle aussi, apprendre à pratiquer le parlementarisme, ce qui est la meilleure façon d’éteindre les partis dits extrémistes, en les confrontant à la réalité d’un gouvernement.

Pour cette nouvelle Chambre, tout reste à faire : nommer un Premier ministre, établir un gouvernement, gouverner. Ce n’était pas simple dans la Chambre précédente, ce sera tout aussi compliqué dans celle qui vient de sortir des urnes.

 

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