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Pourquoi la restauration de la galerie promenoir du parc des Sources de Vichy dure deux ans et demi?

Pourquoi la restauration de la galerie promenoir du parc des Sources de Vichy dure deux ans et demi?

Commencé il y a un an, le chantier de restauration de la galerie promenoir se poursuit à un rythme bien moins affolant que dans le reste du parc des Sources. Ce chantier très technique finira fin 2025.

C’est un véritable chantier dans le chantier. La restauration de la galerie promenoir fait bien sûr partie intégrante de la rénovation du parc des Sources et ses abords. Mais cette réhabilitation va à un rythme moins rapide que le reste. Et elle est presque invisible, cachée derrière une enveloppe de plastique blanc.

Long et coûteuxMais c’est loin d’être un petit chantier. Commencé il y a un an, il va s’étendre jusqu’à fin 2025. Son coût n’est pas négligeable non plus : longue et technique, la restauration complète est estimée à 8 millions d’euros hors taxe, sur les 26 millions du projet du parc des Sources.

Désigné site emblématique d’Auvergne-Rhône-Alpes par la Mission patrimoine, ce chantier a bénéficié d’un chèque de 500.000 euros du Loto du patrimoine. Une belle reconnaissance.

Édifiées en 1900-1902

Comment se déroule ce chantier ? Que se passe-t-il sous l’enveloppe blanche derrière laquelle on entend bien le bruit d’ouvriers en action ? D’abord, il faut savoir que ces 700 mètres de galeries couvertes, de style Art nouveau, ont été édifiés entre  1900 et 1902 par le ferronnier parisien Émile Robert, pour abriter les promeneurs de la pluie ou du soleil.

Peinture et réparations de fortuneLa galerie a été régulièrement repeinte. Mais les couches de peinture successives ont fini par faire disparaître certains détails de la structure métallique, comme par exemple le nom du constructeur.La plaque du constructeur de la galerie est encore illisible coté ru du Parc, à cause des couches successives de peinture appliquée au fil des années. 

Plusieurs réparations de fortune ont aussi été effectuées. La plus notable est la pose d’un toit en plaque d’acier à double pente sur le toit d’origine qui était en forme de W. À l’époque de sa construction, sur ce type de toit, l’eau de pluie était évacuée à l’intérieur des poteaux creux en fonte qui supportent la toiture. Outre les problèmes de bouchon avec les feuilles des arbres, ces poteaux ont souffert du gel et surtout de la rouille. Et au fil du temps, certains de ces supports ont été coupés et remplacés par des tubes en acier.Un décapage de la peinture a permis de redonner son éclat à la plaque côté rue Wilson.

L’heure des choix« "Face à un élément architectural classé, on se questionne toujours sur ce que l’on doit garder, ce que l’on doit changer", explique Maïe Kitamura, architecte du patrimoine. Pour les poteaux rongés par la rouille ou modifiés par de l’acier, il a été choisi de les changer. La fonderie Vincent, dans le Rhône, a donc coulé de nouveaux poteaux de fonte pour changer les plus dégradés. C’est d’ailleurs le premier chantier qui a été lancé il y a un an, rue Wilson. Actuellement, c’est du côté de la rue du Parc que ce changement se poursuit.

Toiture en zincMaïe Kitamura, architecte du patrimoine, montre la nouvelle couverture en zinc de la galerie promenoir.Concernant la toiture, il n’a pas été choisi de revenir à la forme d’origine en W, mais de refaire une double pente métallique. Mais une couverture en zinc cette fois, "avec des chenaux et des pissettes en tête de brochet pour évacuer l’eau de pluie à des endroits précis", précise Maïe Kitamura.

Attention, plomb !Sous la toiture, c’est un autre chantier, celui des peintres. Mais avant de passer au maniement des pinceaux, il faut retirer les nombreuses couches de peinture banc cassé. Des peintures qui, pour corser le tout, contiennent du plomb. D’où cette enveloppe de plastique blanc pour confiner la zone de travail autour d’un échafaudage impressionnant.La galerie est rendue étanche par des bâches de plastique.

"Nous avons expérimenté plusieurs techniques pour le déplombage. Nous avons à faire à de la dentelle métallique, précise Maïe Kitamura. Dont une technique par cryogénie qui fait moins de résidus que le sablage. Mais cette technique est complétée par du martelage et du sablage également."

Quelles couleurs ?À l’origine, les 700 mètres de galerie étaient de couleur vert d’eau, avec des décors chardon aux feuilles vert pâle et aux fleurs rose bruyère. "Il a fallu faire un choix raisonnable, validé avec la Drac", souligne l’architecte du patrimoine. Ainsi, la galerie sera toute repeinte avec le vert d’eau. Seules les deux exèdres et l’arche débouchant sur la place Victor-Hugo comporteront des variations à deux couleurs sur les chardons décoratifs.Une première couche de protection a été appliquée.

Pour le plafond de la galerie, la couleur acajou d’origine n’a pas été retenue et ce sera du blanc plus lumineux. Pour se donner une idée du résultat, la visite de la zone d’essai est possible, rue Wilson, à côté du hall des Sources.

Denis Lorut, photos Renaud Baldassin

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