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Tour de France: vivement la suite!

Lundi, lors de la journée de repos à Orléans, la poussière est un peu retombée, mais le peloton était encore groggy au sortir d'un début de Tour à tombeaux ouverts, marqué aussi par le record de Mark Cavendish (35 victoires d'étape) et le sourire de Biniam Girmay, fier d'être "le premier coureur noir africain" à gagner sur la Grande Boucle.

"J'ai clamé haut et fort que le cyclisme devenait moins intéressant car les courses étaient toujours gagnées par les mêmes équipes. C'est magnifique de voir que j'ai eu totalement tort", a commenté lundi Romain Bardet, vainqueur de la première étape.

Alors que les choses reprennent en douceur mardi vers Saint-Amand-Montrond, la ville natale de Julian Alaphilippe, la cavalcade devrait reprendre dès le lendemain dans les monts du Cantal, avant deux étapes dans les Pyrénées le week-end prochain.

Vu la manière dont le Tour est dessiné cette année, tout devrait se jouer lors des deux dernières étapes dans les Alpes du Sud suivi d'un ultime chrono à Nice le 21 juillet, alors que les quatre premiers - dans l'ordre Tadej Pogacar, Remco Evenepoel, Jonas Vingegaard et Primoz Roglic - se tiennent en 1 min 36 sec au général.
Vingegaard critiqué
Mais l'état de forme toujours difficile à évaluer des "quatre fantastiques", à commencer par celui de Vingegaard, ainsi que le panache offensif affiché par le duo Pogacar-Evenepoel pourraient décanter la course plus tôt.

Dimanche, le Slovène et le Belge étaient très agacés de l'attitude passive de Vingegaard qui s'est contenté de suivre leurs roues. "Il pourrait y avoir un retour de bâton. Jonas a peur de moi, je m'en souviendrais", a asséné Pogacar. "Parfois, il faut avoir des couilles et il a semblé en manquer", a même accusé Evenepoel.

"Je parlerais plutôt d'intelligence de course", a répondu le double vainqueur sortant, souriant et détendu face à la presse lundi.

"Si je pars avec les deux à 70 km de l'arrivée et qu'ils me lâchent ensuite dans la dernière section de chemins blancs, je perds le Tour hier", a-t-il insisté.

Le plan du Danois, qui compte 1:15 de retard sur Pogacar, semble clair: miser sur une montée en régime progressive pour faire la différence dans les Alpes sur un terrain en très haute-altitude qui lui convient mieux qu'à ses rivaux.

Sauf qu'il ne sait pas lui-même comment son "corps réagira" alors qu'il dispute seulement sa première course depuis son grave accident au Tour du Pays basque.

"Je me sens de mieux en mieux mais c'est une vraie inconnue", a-t-il assuré, ajoutant qu'il était "déjà content d'être encore en vie".
Pogacar "content"
Pogacar aurait sans doute aimé compter une avance plus grande pour prendre déjà une option sur la victoire finale et un doublé Giro-Tour inédit depuis 1998.

"Je suis content de cette première semaine. Les jambes sont bonnes, l'équipe aussi", assure le Slovène qui apparaît pourtant plus préoccupé et ombrageux que d'habitude.

L'étape dans le Cantal mercredi, avec notamment l'ascension du Puy Mary, et les Pyrénées seront l'occasion pour lui de remettre un coup de pression et de s'offrir un matelas plus épais avant les Alpes où il garde de mauvais souvenirs.

Il compte beaucoup sur son équipe UAE, composée de grimpeurs de classe qui souffrent en plaine face à la Visma de Vingegaard, mais qui sera d'un soutien de poids dans les cols.

Vainqueur du chrono en Bourgogne, Remco Evenepoel découvre, lui, le Tour avec une joie quasi enfantine et confirme ses qualités d'animateur hors-pair. "Deuxième à 33 secondes du maillot jaune, une victoire d'étape: c'est une première semaine parfaite pour nous", souligne le Flamand qui semble, à ce stade, mieux disposé que Primoz Roglic.

Mais là encore on attend de voir comment le Belge va gérer l'enchaînement de plusieurs journées en montagne, lui qui a souvent connu un jour sans dans le passé.

Une inconnue de plus dans un Tour qui est encore loin d'avoir livré toutes ses réponses. Tant mieux pour le suspense, et le spectacle.

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