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Entre JO, élections et météo morose, le tourisme au ralenti

Entre JO, élections et météo morose, le tourisme au ralenti

"L'été est beaucoup plus calme que l'an dernier. La semaine dernière, j'ai eu deux annulations coup sur coup, je pense que c'était la peur de sortir à cause des élections", raconte à l'AFP Adriana Garin, guide touristique chez Eating Europe, agence organisant des visites gastronomiques dans la capitale.

"Notre clientèle est essentiellement américaine et aime se déplacer en taxi. Les difficultés de circulation sont clairement dissuasives", estime-t-elle.

"Les touristes qui visitent Paris pour la première fois ne veulent pas de restrictions", abonde Marie Dessaillen, guide dans les musées parisiens. "Normalement, je suis bookée trois mois à l'avance pour l'été mais là, je n'ai rien. Le public des JO n'est pas ma clientèle habituelle", indique-t-elle.

Entre le prix des hôtels, celui des billets d'avion et les difficultés de transports, Marie Alicia DeGross, agent de voyage, déconseille carrément à ses clients étrangers de venir en France : "je ne peux pas proposer les itinéraires habituels car tout est perturbé; si les clients arrivent en retard de 30 ou 40 minutes aux visites, c'est compliqué".

"Les plannings sont souvent chargés, quand on a deux ou trois activités dans la journée, cela suppose une fluidité dans les transports. C'est une vraie difficulté qui a été anticipée par les agences de voyage" qui évitent Paris, opine Laurent Bonneval, guide chez Context Travel, constatant un "net ralentissement" de son activité.

Dernière minute

Si les réservations hôtelières ont finalement décollé pour la période des Jeux olympiques à Paris, l'événement dissuade une partie des touristes étrangers de visiter la capitale, comme l'a alerté Air France-KLM la semaine dernière, évoquant un "comportement significatif d'évitement" de Paris.

Les Galeries Lafayette anticipent de leur côté une "perte d'activité de l'ordre de 5 à 10% sur les deux mois d'été" en raison des complications de circulation, a averti mi-juin le directeur général du groupe Nicolas Houzé.

A ce contexte compliqué pour la capitale, s'est ajoutée l'incertitude politique liée aux élections législatives, qui a mis un coup d'arrêt aux réservations hôtelières et provoqué son lot d'annulations dans tout le pays, selon Véronique Siegel, présidente de la branche hôtellerie du premier organisme patronal du secteur, l'Umih.

Un sondage commandé fin juin par le groupe de résidences hôtelières Odalys montre que les élections ont eu un impact sur les projets de départ de près de la moitié des Français interrogés (48%). Parmi eux, plus de la moitié (52%) ont répondu qu'ils allaient modifier ou décaler leurs vacances ou week-end.

"Le début juillet est plutôt calme, entre les élections et les Jeux olympiques, il y a un manque de visibilité pour les Français. Un glissement s'opère vers le mois d'août, les ailes de saison mais aussi septembre qui devrait être très fort", estime Vanguelis Panayotis, président du cabinet de conseil MKG consulting, interrogé sur BFMTV.

Le spécialiste pointe aussi la météo, qui favorise les destinations méditerranéennes, et les problèmes de pouvoir d'achat, qui accélèrent les départs hors saison.

"A partir de l'annonce de la dissolution (…) les Français ont été anesthésiés", ils "ont bloqué leurs réservations", ce qui "a impacté négativement la première semaine de la haute saison", selon Nicolas Dayot, président de la Fédération Nationale de l'Hôtellerie de Plein Air (FNHPA), interrogé sur RMC.

"C'est pas encore perdu puisqu'on a une activité météo sensible et si le beau temps arrive au cours de l'été, on sauvera les meubles", estime ce gérant de campings en Bretagne.

Sur Hotels.com et Abritel, les recherches d'hébergement se sont "considérablement accélérées", notamment pour les destinations ensoleillées hors France, montrant que "de nombreux Français misent en dernière minute sur la carte du soleil garanti", selon Xavier Rousselou, porte-parole de ces marques.

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