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La Seconde Guerre mondiale dans les séries : mythes et reconstructions

Le curriculum de Marjolaine Boutet est à l’image de cet ouvrage issu de son dossier d’habilitation : synergique. Professeure d’études anglophones à l’université Sorbonne Paris-Nord, elle est agrégée en Histoire et spécialiste des séries télévisées (auxquelles elle a déjà consacré de nombreux travaux). Son aptitude à traverser les frontières et à remonter le temps se retrouve pleinement dans cette monographie à la problématique et au corpus des plus originaux. Si la Seconde Guerre mondiale constitue « sans conteste le conflit qui a été le plus raconté et représenté, tous médias confondus » 1 , Boutet prend le contrepied d’une lecture purement didactique en questionnant la manière dont les œuvres à large audience peuvent « faire écran à la réalité du conflit » 2 pour glorifier ou déculpabiliser notre rapport au passé. L’objectif est double : analyser la propension des réécritures télévisées du conflit « à construire et à reconstruire des imaginaires nationaux et transnationaux fortement influencés par la Guerre froide » 2 , que ce soit aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France ou en Allemagne ; et questionner « l’américanisation de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale en général, et de la Shoah en particulier » 4 , tout en considérant les rejets et désirs de réappropriation culturelle qu’a pu susciter une telle hégémonie en Europe. Pour cela, Boutet s’appuie sur un corpus impressionnant : plus de 450 heures de fiction, composées de treize séries télévisées dont le récit prend place (entièrement ou en majeure partie) durant la Seconde Guerre mondiale, et dont la diffusion a commencé avant la fin de la Guerre froide signifiée par la chute du mur de Berlin en 1989. Mêlant séries, mini-séries et feuilletons, de registre dramatique aussi bien que comique, ce corpus est naturellement dominé par des fictions produites aux États-Unis (étant donné la prolixité de l’industrie américaine), mais il comprend aussi des créations britanniques, françaises et allemandes. Phénomènes socioculturels en temps de Guerre froide D’un point de vue français, la réflexion de Marjolaine Boutet s’appréhende en deux étapes. La première consiste à prendre conscience de l’immense résonance qu’ont pu avoir en leur temps les œuvres en question, pourtant peu traitées par les études académiques françaises. Les jeunes lecteurs ignoreront sans doute que la mini-série événementielle Holocaust (NBC, 1978) a été vue par 500 millions de personnes à travers le monde 5 , et dans plus de 30 pays au total. Les plus anciens n’auront quant à eux pas forcément connaissance du succès local retentissant de la mini-série américaine The Winds of War (ABC, 1983), qui reste la troisième série la plus regardée aux États-Unis derrière deux autres productions d’ABC, Roots ( Racines , 1977) et The Thorn Birds ( Les Oiseaux se cachent pour mourir , 1983). Passée inaperçue à l’étranger et notamment en France, The Winds of War faisait partie de ces phénomènes culturels dont l’histoire restait à écrire – ce qui est désormais chose faite. D’autres séries étudiées ici en profondeur sont également ignorées sur leurs propres terres, à l’image de Combat! (ABC, 1962-1967), prototype de série américaine de guerre dont Boutet nous précise qu’elle est la « grande oubliée des histoires de la télévision américaine et des ouvrages sur le premier âge d’or parus outre-Atlantique » 6 . C’est dire à quel point ce travail de défrichage et d’éclairage se révèle précieux pour permettre aux lecteurs de passer à la seconde étape : celle qui consiste à mesurer l’influence de la télévision comme média de masse sur notre mémoire collective de la Seconde Guerre mondiale. À une histoire des représentations se mêle ainsi une « histoire de la télévision et de ses publics » 2 , dont l’abord à la fois national et transnational rend l’analyse simultanément singulière, et ancrée dans la culture populaire mondialisée. L’ouvrage suit un plan chronologique en trois chapitres. Le premier se concentre sur des séries anglophones des années 1960 et sur des feuilletons européens des années 1970. Il confronte d’abord trois séries à la tonalité très différente, l’anthologie dramatique Combat! et les comédies loufoques Hogan’s Heroes ( Papa Schultz dans sa version française diffusée sur M6, CBS, 1965-1971) et Dad’s Army (BBC, 1968-1977), symptomatiques de « l’idéologie de la Guerre froide » 8 et de la culture des Sixties 9 . Puis il se penche sur le feuilleton populaire A Family at War (ITV, 1970-1972) et les récits de Résistance de Manhunt (ITV, 1970), Le 16 à Kerbriant (1 re chaîne de l’ORTF, 1972), La Ligne de démarcation (3 e chaîne de l’ORTF, 1973) et Secret Army (BBC, 1977-1979). On voit ainsi se dessiner progressivement, dans les années 1970, une dichotomie entre « bons » et « mauvais » Allemands – que perpétuera le cinéma français via des comédies populaires comme la trilogie de La Septième Compagnie (1973-1977) et Papy fait de la résistance (1983). De la mini-série Holocaust au « Shoah-business » sur ABC Le deuxième chapitre, central dans tous les sens du terme, est une étude approfondie de la réception et du récit de la mini-série américaine Holocaust , diffusée dans les quatre pays ciblés entre 1978 (États-Unis, Royaume-Uni) et 1979 (France, RFA). Cette fiction porte sur la destruction des Juifs d’Europe, que l’on n’appelait pas encore la « Shoah » (puisque ce terme viendra avec le film documentaire de l’ancien résistant Claude Lanzmann, sorti en 1985 et constituant en quelque sorte l’antithèse d’ Holocaust en termes de partis pris formels et spectaculaires). Le récit de la mini-série suit en parallèle une famille de Juifs Allemands berlinois (dont le fils aîné et son épouse sont interprétés par James Woods et Meryl Streep, alors au début de leur carrière) et un jeune avocat allemand qui se fait enrôler dans les SS jusqu’à devenir criminel de guerre. Boutet décortique les multiples débats et polémiques auxquels a donné lieu cette fiction controversée « avant même sa diffusion » 10 aux États-Unis puis à l’étranger. S’expliquant, selon l’auteure, davantage par sa nature et sa période de diffusion que par ses « qualités narratives ou esthétiques » 11 , le retentissement de ce projet événementiel marque, conjugué à celui de Roots un an plus tôt, « un tournant dans la fonction de la télévision aux États-Unis, en assumant un rôle pédagogique et politique à destination d’un public très large » 12 . Ce constat rend d’autant plus crucial d’inclure le livre de Boutet dans une collection des Presses universitaires du Septentrion dédiée aux « War Studies ». Grâce au travail de recherche considérable de l’auteure (qui notamment convoque et traduit un très grand nombre d’articles de presse de l’époque), c’est toute une histoire (pas seulement télévisuelle) des représentations de la Shoah qui remonte à la surface. De surcroît, l’auteure prend bien soin d’exprimer les différents points de vue, certains observateurs ayant salué Holocaust pour son pouvoir d’identification et sa capacité à élaborer une « contre-mémoire » 13 , quand d’autres lui ont vertement reproché sa « licence dramatique » 14 et ses procédés de simplification, de banalisation ou d’hollywoodisation de la Shoah. Boutet complète cette étude fouillée par un troisième et dernier chapitre ouvrant la réflexion sur l’après- Holocaust , en suivant deux pistes tracées dans les années 1980. La première est celle d’un « Shoah-business » 15 ayant visé, pour ABC, à tenter de reproduire le succès spectaculaire de sa mini-série. Cet opportunisme commercial a mené le network à produire deux nouvelles mini-séries, The Winds of War (1983) et sa suite, War and Remembrance (1988-1989), qui, tout en répondant à des impératifs hollywoodiens, ont paradoxalement su corriger les errements stylistiques d’ Holocaust , en représentant la Shoah comme jamais auparavant dans une série télévisée. « C’est la première et la dernière fois qu’une fiction télévisée emmène les téléspectateurs à l’intérieur d’une chambre à gaz et va aussi loin dans la reconstitution de l’extermination » 16 , écrit Boutet à propos de War and Remembrance . La deuxième piste suivie par ce dernier chapitre mène à un contournement de la Shoah par deux propositions radicalement différentes : une entreprise de « défense culturelle » allemande 17 , Heimat (ARD, 1984), et une parodie britannique de Secret Army , ‘Allo ‘Allo! (BBC, 1982-1992). La première est l’œuvre de l’auteur du Nouveau Cinéma allemand Edgar Reitz, désireux d’offrir une « perspective locale » et un « regard périphérique » 18 sur l’expérience allemande en suivant les transformations d’un village de l’Hunsrück entre 1919 et 1982. À travers le prisme de la micro-histoire, il s’agit pour le cinéaste allemand de « retrouver sa propre mémoire » en se défendant contre « l’histoire officielle » et en faisant « glisser » les événements historiques sur la vie quotidienne de ses personnages 19 . Dans un registre très différent, la comédie britannique ‘Allo ‘Allo! offre un « exutoire » 20 contre les horreurs de la Seconde Guerre mondiale en moquant la mémoire collective du conflit et en se jouant des stéréotypes nationalistes. Boutet conclut : « L’efficacité de ces fictions télévisées à “faire écran” à la réalité historique et à transformer la Seconde Guerre mondiale en mythe est redoublée par le fait que, contrairement aux films de cinéma ou aux récits littéraires, elles passent, sauf exception, largement sous le radar de la critique, qui pourrait offrir aux téléspectateurs des éléments lui permettant de mettre de la distance entre lui et “ce que raconte le poste” » 21 . C’est précisément l’intérêt de cette monographie que de nous aider à nous rapprocher d’œuvres culturelles marquantes pour mieux en cerner les artifices et les techniques de simplification historique. Notes : 1 - p. 9 2 - p. 14 3 - p. 14 4 - p. 14-15 5 - p. 160 6 - p. 22 7 - p. 14 8 - p. 52 9 - p. 68 10 - p. 122 11 - p. 121 12 - p. 125 13 - p. 184 14 - p. 170 15 - p. 225 16 - p. 266 17 - p. 268 18 - p. 273 19 - p. 278 20 - p. 290 21 - p. 309

Le curriculum de Marjolaine Boutet est à l’image de cet ouvrage issu de son dossier d’habilitation : synergique. Professeure d’études anglophones à l’université Sorbonne Paris-Nord, elle est agrégée en Histoire et spécialiste des séries télévisées (auxquelles elle a déjà consacré de nombreux travaux). Son aptitude à traverser les frontières et à remonter le temps se retrouve pleinement dans cette monographie à la problématique et au corpus des plus originaux. Si la Seconde Guerre mondiale constitue « sans conteste le conflit qui a été le plus raconté et représenté, tous médias confondus »1, Boutet prend le contrepied d’une lecture purement didactique en questionnant la manière dont les œuvres à large audience peuvent « faire écran à la réalité du conflit »2 pour glorifier ou déculpabiliser notre rapport au passé.

L’objectif est double : analyser la propension des réécritures télévisées du conflit « à construire et à reconstruire des imaginaires nationaux et transnationaux fortement influencés par la Guerre froide »2, que ce soit aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France ou en Allemagne ; et questionner « l’américanisation de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale en général, et de la Shoah en particulier »4, tout en considérant les rejets et désirs de réappropriation culturelle qu’a pu susciter une telle hégémonie en Europe.

Pour cela, Boutet s’appuie sur un corpus impressionnant : plus de 450 heures de fiction, composées de treize séries télévisées dont le récit prend place (entièrement ou en majeure partie) durant la Seconde Guerre mondiale, et dont la diffusion a commencé avant la fin de la Guerre froide signifiée par la chute du mur de Berlin en 1989. Mêlant séries, mini-séries et feuilletons, de registre dramatique aussi bien que comique, ce corpus est naturellement dominé par des fictions produites aux États-Unis (étant donné la prolixité de l’industrie américaine), mais il comprend aussi des créations britanniques, françaises et allemandes.

Phénomènes socioculturels en temps de Guerre froide

D’un point de vue français, la réflexion de Marjolaine Boutet s’appréhende en deux étapes. La première consiste à prendre conscience de l’immense résonance qu’ont pu avoir en leur temps les œuvres en question, pourtant peu traitées par les études académiques françaises. Les jeunes lecteurs ignoreront sans doute que la mini-série événementielle Holocaust (NBC, 1978) a été vue par 500 millions de personnes à travers le monde5, et dans plus de 30 pays au total. Les plus anciens n’auront quant à eux pas forcément connaissance du succès local retentissant de la mini-série américaine The Winds of War (ABC, 1983), qui reste la troisième série la plus regardée aux États-Unis derrière deux autres productions d’ABC, Roots (Racines, 1977) et The Thorn Birds (Les Oiseaux se cachent pour mourir, 1983). Passée inaperçue à l’étranger et notamment en France, The Winds of War faisait partie de ces phénomènes culturels dont l’histoire restait à écrire – ce qui est désormais chose faite.

D’autres séries étudiées ici en profondeur sont également ignorées sur leurs propres terres, à l’image de Combat! (ABC, 1962-1967), prototype de série américaine de guerre dont Boutet nous précise qu’elle est la « grande oubliée des histoires de la télévision américaine et des ouvrages sur le premier âge d’or parus outre-Atlantique »6. C’est dire à quel point ce travail de défrichage et d’éclairage se révèle précieux pour permettre aux lecteurs de passer à la seconde étape : celle qui consiste à mesurer l’influence de la télévision comme média de masse sur notre mémoire collective de la Seconde Guerre mondiale. À une histoire des représentations se mêle ainsi une « histoire de la télévision et de ses publics »2, dont l’abord à la fois national et transnational rend l’analyse simultanément singulière, et ancrée dans la culture populaire mondialisée.

L’ouvrage suit un plan chronologique en trois chapitres. Le premier se concentre sur des séries anglophones des années 1960 et sur des feuilletons européens des années 1970. Il confronte d’abord trois séries à la tonalité très différente, l’anthologie dramatique Combat! et les comédies loufoques Hogan’s Heroes (Papa Schultz dans sa version française diffusée sur M6, CBS, 1965-1971) et Dad’s Army (BBC, 1968-1977), symptomatiques de « l’idéologie de la Guerre froide »8 et de la culture des Sixties9. Puis il se penche sur le feuilleton populaire A Family at War (ITV, 1970-1972) et les récits de Résistance de Manhunt (ITV, 1970), Le 16 à Kerbriant (1re chaîne de l’ORTF, 1972), La Ligne de démarcation (3e chaîne de l’ORTF, 1973) et Secret Army (BBC, 1977-1979). On voit ainsi se dessiner progressivement, dans les années 1970, une dichotomie entre « bons » et « mauvais » Allemands – que perpétuera le cinéma français via des comédies populaires comme la trilogie de La Septième Compagnie (1973-1977) et Papy fait de la résistance (1983).

De la mini-série Holocaust au « Shoah-business » sur ABC

Le deuxième chapitre, central dans tous les sens du terme, est une étude approfondie de la réception et du récit de la mini-série américaine Holocaust, diffusée dans les quatre pays ciblés entre 1978 (États-Unis, Royaume-Uni) et 1979 (France, RFA). Cette fiction porte sur la destruction des Juifs d’Europe, que l’on n’appelait pas encore la « Shoah » (puisque ce terme viendra avec le film documentaire de l’ancien résistant Claude Lanzmann, sorti en 1985 et constituant en quelque sorte l’antithèse d’Holocaust en termes de partis pris formels et spectaculaires). Le récit de la mini-série suit en parallèle une famille de Juifs Allemands berlinois (dont le fils aîné et son épouse sont interprétés par James Woods et Meryl Streep, alors au début de leur carrière) et un jeune avocat allemand qui se fait enrôler dans les SS jusqu’à devenir criminel de guerre. Boutet décortique les multiples débats et polémiques auxquels a donné lieu cette fiction controversée « avant même sa diffusion »10 aux États-Unis puis à l’étranger. S’expliquant, selon l’auteure, davantage par sa nature et sa période de diffusion que par ses « qualités narratives ou esthétiques »11, le retentissement de ce projet événementiel marque, conjugué à celui de Roots un an plus tôt, « un tournant dans la fonction de la télévision aux États-Unis, en assumant un rôle pédagogique et politique à destination d’un public très large »12.

Ce constat rend d’autant plus crucial d’inclure le livre de Boutet dans une collection des Presses universitaires du Septentrion dédiée aux « War Studies ». Grâce au travail de recherche considérable de l’auteure (qui notamment convoque et traduit un très grand nombre d’articles de presse de l’époque), c’est toute une histoire (pas seulement télévisuelle) des représentations de la Shoah qui remonte à la surface. De surcroît, l’auteure prend bien soin d’exprimer les différents points de vue, certains observateurs ayant salué Holocaust pour son pouvoir d’identification et sa capacité à élaborer une « contre-mémoire »13, quand d’autres lui ont vertement reproché sa « licence dramatique »14 et ses procédés de simplification, de banalisation ou d’hollywoodisation de la Shoah.

Boutet complète cette étude fouillée par un troisième et dernier chapitre ouvrant la réflexion sur l’après-Holocaust, en suivant deux pistes tracées dans les années 1980. La première est celle d’un « Shoah-business »15 ayant visé, pour ABC, à tenter de reproduire le succès spectaculaire de sa mini-série. Cet opportunisme commercial a mené le network à produire deux nouvelles mini-séries, The Winds of War (1983) et sa suite, War and Remembrance (1988-1989), qui, tout en répondant à des impératifs hollywoodiens, ont paradoxalement su corriger les errements stylistiques d’Holocaust, en représentant la Shoah comme jamais auparavant dans une série télévisée. « C’est la première et la dernière fois qu’une fiction télévisée emmène les téléspectateurs à l’intérieur d’une chambre à gaz et va aussi loin dans la reconstitution de l’extermination »16, écrit Boutet à propos de War and Remembrance.

La deuxième piste suivie par ce dernier chapitre mène à un contournement de la Shoah par deux propositions radicalement différentes : une entreprise de « défense culturelle » allemande17, Heimat (ARD, 1984), et une parodie britannique de Secret Army, ‘Allo ‘Allo! (BBC, 1982-1992). La première est l’œuvre de l’auteur du Nouveau Cinéma allemand Edgar Reitz, désireux d’offrir une « perspective locale » et un « regard périphérique »18 sur l’expérience allemande en suivant les transformations d’un village de l’Hunsrück entre 1919 et 1982. À travers le prisme de la micro-histoire, il s’agit pour le cinéaste allemand de « retrouver sa propre mémoire » en se défendant contre « l’histoire officielle » et en faisant « glisser » les événements historiques sur la vie quotidienne de ses personnages19. Dans un registre très différent, la comédie britannique ‘Allo ‘Allo! offre un « exutoire »20 contre les horreurs de la Seconde Guerre mondiale en moquant la mémoire collective du conflit et en se jouant des stéréotypes nationalistes.

Boutet conclut : « L’efficacité de ces fictions télévisées à “faire écran” à la réalité historique et à transformer la Seconde Guerre mondiale en mythe est redoublée par le fait que, contrairement aux films de cinéma ou aux récits littéraires, elles passent, sauf exception, largement sous le radar de la critique, qui pourrait offrir aux téléspectateurs des éléments lui permettant de mettre de la distance entre lui et “ce que raconte le poste” »21. C’est précisément l’intérêt de cette monographie que de nous aider à nous rapprocher d’œuvres culturelles marquantes pour mieux en cerner les artifices et les techniques de simplification historique.


Notes :
1 - p. 9
2 - p. 14
3 - p. 14
4 - p. 14-15
5 - p. 160
6 - p. 22
7 - p. 14
8 - p. 52
9 - p. 68
10 - p. 122
11 - p. 121
12 - p. 125
13 - p. 184
14 - p. 170
15 - p. 225
16 - p. 266
17 - p. 268
18 - p. 273
19 - p. 278
20 - p. 290
21 - p. 309

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