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Vers la gauche ou vers la droite ? Le nouveau dilemme du centre macroniste

Preview Trois jours après le second tour des élections législatives, qui a placé la coalition de gauche légèrement en tête, la majorité sortante se cherche un cap. Ce 10 juillet, plusieurs personnalités macronistes ont proposé une alliance à droite, alors que des socialistes leur tendent la main.

«Il va bien falloir que l'on accepte de tendre la main et de faire des compromis.» Sur France 2, la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes Aurore Bergé a estimé ce 10 juillet que le centre macroniste devrait chercher un partenaire pour gouverner.

Ce transfuge des Républicains (LR) aspire à un accord avec la droite, estimant qu'il existe «une alternative au Nouveau Front populaire» (NFP) via «une coalition de projets» ou une «alliance programmatique» avec LR. Sans fermer la porte à l’ensemble des gauches, elle fixe cependant «une ligne rouge claire», à savoir «pas un seul ministre LFI au sein du gouvernement», brandissant déjà la menace d’une motion de censure si cela venait à se produire.

Une autre ancienne LR passée au centre plaide pour un tel rapprochement : Maud Bregeon, porte-parole de la majorité macroniste sortante et réélue députée. «La question est simple : est-ce qu’on arrive à s’accorder sur l’essentiel avec les députés LR, ou est-ce que le NFP reste la première force à l’Assemblée, avec toutes les conséquences que cela aurait ?», a-t-elle résumé. Et de conclure : «Les Français ne nous pardonneront jamais de laisser les clés à LFI.» L’élue n’admet par ailleurs pas non plus une alliance avec les écologistes, reprochant à ces derniers d’avoir invité «le rappeur Médine à leur université d’été» et de travailler avec «ceux qui envoient des boules de pétanque sur les forces de l’ordre à Sainte-Soline».

Gouvernement de transition et barrage contre le NFP

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, autre transfuge des Républicains, a de son côté rejeté clairement une alliance à gauche, affirmant sur les ondes d’Europe 1 ce 10 juillet qu’il ne voterait «pas un seul texte du Nouveau Front populaire». Incarnant la ligne droitière du macronisme, le ministre réélu député dans le Nord a enfin donné sa préférence pour une alliance avec ses anciens collègues LR : «Il pourrait y avoir un Premier ministre de droite, ça ne me gênerait en rien.»

L’ancienne candidate à l’élection présidentielle pour LR Valérie Pécresse a quant à elle plaidé ce 10 juillet pour «un gouvernement de transition au moins pour cet été», évoquant la priorité des Jeux olympiques. La présidente de la région Île-de-France a estimé sur les ondes de France Info qu’il serait «logique» d’avoir un gouvernement de la droite et du centre. «La France n’a jamais été aussi à droite» a-t-elle affirmé, réclamant de «faire complètement barrage au programme totalement fou du Nouveau Front populaire qui amènerait la France au chaos et à la faillite». Néanmoins peu confiante pour les mois à venir, elle a conclu son propos par une prédiction lapidaire : «D’ici un an, tout ça se traduira par un retour aux urnes.» Valérie Pécresse en appelle à la reconstruction de la droite.

Des mains tendues à gauche

Du côté des plus modérés du Nouveau Front populaire, la parole se libère aussi. La présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, prône une «majorité élargie» mais rejette l’idée d’un Premier ministre de droite. Sur TF1 ce 10 juillet, elle a défendu une coalition bâtie autour du PS, évoquant une union qui comprendrait les alliés communistes, les écologistes et les Insoumis «dans une logique [...] de construction», mais également «une partie de Renaissance». Et d’ajouter : «C’est indispensable pour avoir une majorité.»

Un scénario d’alliance large également envisagé par la maire de Paris Anne Hidalgo qui estime qu’«il faut donc discuter avec les uns et les autres. Les parlementaires ont été élus grâce au front républicain, à droite comme à gauche. Il faut reconnaître cette situation particulière et accepter de discuter».

Un mois après la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin par Emmanuel Macron, la chambre basse nouvellement élue consacre trois blocs avec le NFP à gauche, le centre macroniste et le Rassemblement national (RN). Trois ensembles disposant d’un nombre de députés compris entre 126 et 182. Faute de majorité absolue, le jeu d’alliances est devenu indispensable et permet aux Républicains et à leurs alliés, qui comptent 68 députés, d’envisager d’intégrer une coalition.  

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