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L'activiste panafricaniste Kémi Séba déchu de sa nationalité française

Preview Plébiscité par une communauté très large sur les réseaux sociaux, le militant panafricaniste d’origine béninoise Kémi Séba y dénonce les politiques de la France et de l’Occident en Afrique. Il a été déchu de sa nationalité française, selon un décret paru au Journal officiel le 9 juillet.

Les autorités françaises ont mis leur menace à exécution. Visé par une procédure engagée à son encontre en début d’année, le militant panafricaniste d’origine béninoise Kémi Séba, connu pour ses virulentes prises de position contre la France et l’Occident, a perdu sa nationalité française, selon un décret daté du 8 juillet et publié le 9 juillet au Journal officiel français.

«Plus de nationalité française ? Gloire à Dieu. Libéré je suis de ce fardeau», s’est réjoui l’activiste sur X (ex-Twitter) dans la foulée de cette décision. Sarcastique, il voit dans le retrait de cette citoyenneté «une reconnaissance» pour son «travail politique contre la Françafrique».

Stellio Gilles Robert Capo Chichi, plus connu sous son nom d’activiste Kémi Séba, a été plusieurs fois accusé de «racisme» en raison de ses propos virulents à l’égard de la France. Il est fréquemment accusé par les médias français de «promouvoir la politique russe» sur le continent et dans les pays francophones.

«Posture résolument anti-française»

Connu pour son activisme contre le néocolonialisme, il est aujourd’hui à la tête du groupe Urgences panafricanistes et jouit d’une très grande popularité sur les réseaux sociaux, notamment sur X, Facebook et Instagram. Critiquant la présence de la France en Afrique, il est plébiscité par une large frange des diasporas africaines à travers le monde.

Dans une lettre datée du 29 février, le ministère de l'Intérieur français avait demandé la déchéance de sa nationalité, lui reprochant un comportement et des propos qui «révèlent une posture constante et actuelle résolument anti-française». En réponse, le militant avait mis en ligne une vidéo où on le voyait brûler son passeport français.

Le 29 février, Kémi Séba avait fait savoir à sa communauté qu’il était visé par une procédure engagée à son encontre pour lui retirer sa nationalité française, sur le fondement d’un vieil article du Code civil, l’article 23-7 qui n’avait plus été utilisé depuis 57 ans.

En mars, alors qu’il était déjà visé par une procédure de déchéance de nationalité, la préfecture du département de l’Essonne avait tenté d’interdire une conférence de ce militant, décision suspendue par le tribunal administratif.

Relations présumées avec la Russie

Ses détracteurs lui reprochent notamment d’avoir servi «les intérêts russes» par sa diffusion de contenus anti-français en Afrique. L’an dernier, il a été accusé par le député Renaissance Thomas Gassilloud, alors président de la commission de la défense de l’Assemblée nationale, d’être un «relais de la propagande russe» et de servir «une puissance étrangère qui alimente le sentiment antifrançais».

Depuis plusieurs années, ses relations présumées avec la Russie et l'Iran lui ont attiré les foudres des autorités françaises. Proche des gouvernements militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger, qui forment depuis novembre 2023 la nouvelle Alliance des États du Sahel, il est souvent qualifié par ses détracteurs «d'agent de désinformation contre les intérêts français».

Ces dernières années, Kémi Séba a organisé bon nombre de conférences et participé à plusieurs manifestations hostiles à la présence française en Afrique et à l’impérialisme néocolonial occidental en général.

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