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Jusqu’à six ans de prison pour le vaste trafic de stups entre le Puy-de-Dôme, la Haute-Loire et la Loire

La plupart des prévenus viennent de la filière de Shkoder, cette ville d’Albanie bien connue du tribunal correctionnel clermontois. Ils ont globalement le même parcours de vie et sont arrivés en France alors qu’ils étaient mineurs ou jeunes majeurs. Livrés à eux-mêmes, ils ont rapidement basculé dans la délinquance, plus particulièrement dans le milieu des stupéfiants. "Ils se sont retrouvés dans un foyer avec 200 délinquants", confirme Me Mohamed Khanifar en défense (*).

"On a vu des guerres de territoires, avec des coups de feu et de couteau sur la voie publique"

Ces dernières années, le trafic de drogues s’est accru dans le Puy-de-Dôme. "On a vu des guerres de territoires, avec des coups de feu et de couteau sur la voie publique", retrace Anne-Claire Garraud au parquet. Le trafic d’héroïne, notamment, constitue un véritable problème de santé publique. "On a des produits de mauvaise qualité, coupés, dangereux pour la santé", poursuit la représentante du ministère public. Avec des méthodes dignes du grand banditisme. "Il y a un harcèlement des clients, on s’en est rendu compte dans ce dossier avec les écoutes téléphoniques." Le réseau, très lucratif, fournissait des consommateurs qui achetaient jusqu’à 50 grammes d’héroïne par semaine à 12 euros le gramme. Un prix défiant toute concurrence. Chacun des onze prévenus impliqués dans le trafic, qui alimentait le Puy-de-Dôme, la Haute-Loire et la Loire, remplissait un rôle bien précis.

"Il nous faut des certitudes et là, on n’en a pas"

"Oui, il y a des éléments suspects dans cette affaire, mais cela ne suffit pas à entraîner leur condamnation. Il nous faut des certitudes et là, on n’en a pas", considère Me Jean-Hubert Portejoie. "Ce dossier a beau être volumineux, il m’a toujours interrogé. Il y a beaucoup d’éléments factuels qui sont faux", ajoute Me Olivier Forray. De nombreux toxicomanes ont été entendus par les enquêteurs et ont peu à peu mis en cause les onze hommes. "Il y a beaucoup d’autres consommateurs revendeurs qui n’ont pas été poursuivis", fustige Me Mélanie Métivier. "Arsid Samina n’est pas l’instigateur d’un vaste trafic de stupéfiants", affirme pour sa part Me Jérémy Béranger. Parmi les différents prévenus, il y a "le socle", Elsid Ramja, indique le parquet. Il est condamné à six ans de prison. Un mandat d’arrêt a été décerné à son encontre puisqu’il a pris la fuite pendant que les juges délibéraient. Puis "les relais". Edis Manushi et Arsid Samina, qui géraient le trafic dans les différents départements, écopent eux aussi de six ans de prison. Ils sont maintenus en détention.

Ensuite, des "petites mains", engagées par les précédents. Élis Selgjekaj, Edin Manushi et Armedin Mehmeti sont condamnés à cinq ans de prison. Ils restent incarcérés. Edison Hysenaj et Békim Hoxhaj écopent, eux, de quatre ans, toujours avec maintien en détention. Tous sont interdits de territoire français définitivement. Enfin, des "clients revendeurs" sont condamnés à trois ans de prison, dont deux avec sursis probatoire. Et Grégory Verepla, absent à l’audience, contre lequel un mandat d’arrêt est décerné, qui est condamné à?trois ans ferme.  (*) Les prévenus étaient défendus par Maîtres Shveda, Métivier, Khanifar, Chautard, Portejoie, Béranger et Faurray.

 

Julien Moreau

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