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Après l'effondrement partiel d'un bâtiment à Montluçon, une surveillance renforcée

Après l'effondrement partiel d'un bâtiment à Montluçon, une surveillance renforcée

L’effondrement partiel d’un bâtiment dans le centre ancien de Montluçon (Allier), le 26 juin, vient rappeler la vigilance de mise autour des édifices les plus fragiles. La mairie souhaite mettre en place un service préventif pour mieux déceler les habitats en péril

Seule la rubalise interdisant l’accès au portail de la Cour Saint-Pierre laisse imaginer le danger existant. À tout moment, le bâtiment situé au fond de cet ensemble d’habitations du centre médiéval de Montluçon menace de s’écrouler.

Voici quinze jours, dans la soirée du mercredi 26 juin, un des murs porteurs de l’édifice s’effondrait partiellement, nécessitant de boucler le secteur dans l’urgence. Si l’accident ne causait aucune victime, il vient rappeler la vigilance de mise autour des bâtiments les plus fragiles.

La mairie dénombre 27 arrêtés de péril

Le site se trouve désormais sous le coup d’un arrêté de péril imminent. Il s’agit du seul du genre répertorié dans la commune, selon l’adjoint Pierre Laroche, chargé notamment des questions de sécurité.

Mais l‘adjoint dénombre toujours 27 périls dits ordinaires, comme celui concernant un bâtiment de la rue de la Treille, "un des plus anciens cas suivis, mais qui est sur le point de se régler". À titre de comparaison, la Ville répertoriait une quarantaine d’arrêtés de péril en 2018.

Un nombre en diminution, alors que la procédure devient bien rodée : en cas d’alerte, pour des chutes de pierres par exemple, la collectivité envoie un spécialiste sur place. 

S’il juge qu’il y a péril, on fait appel à un expert. Il fait son rapport, et on prend des dispositions

Il s’agit alors de mettre en demeure les propriétaires de réaliser les travaux nécessaires. "Tout de suite, sinon dans une période d’un à deux mois. Dans l’attente, on protège les lieux. En cas de non-respect, on relance, renvoie des courriers. Si ça n’avance pas, on met la pression", indique Pierre Laroche.

La collectivité fait payer l’immobilisation du matériel de sécurité déployé dans ces cas de figure. "Plus il va attendre, plus le propriétaire devra payer", alerte l’adjoint. 

Et s’il ne fait pas les travaux alors que la situation s’avère grave, on peut se substituer à lui et lui envoyer la facture.

Pour éviter d’en arriver là et agir préventivement, la municipalité souhaite mettre en place un service dédié. Objectif, "faire le tour de la ville et déceler en amont les urgences, les habitats insalubres".

Problématique

Montluçon, comme toutes les communes riches d’un patrimoine bâti ancien, se trouve particulièrement concernée par cette problématique. "Notre chance, c’est qu’on n’a jamais eu de victime à déplorer", observe Pierre Laroche, qui garde en tête les huit Marseillais morts lors de l’effondrement d’immeubles vétustes en 2018. "Mais on reste très attentif."

Une problématique accrue par un taux de vacance immobilière plus élevé que la moyenne (environ 17 % dans l’agglomération, NDLR.). "Nous comptons aussi des marchands de sommeil qui se permettent de louer dans des bâtiments en très mauvais état", déplore l’adjoint à la sécurité.

Certains propriétaires n'habitent plus Montluçon

Autre difficulté soulevée par Pierre Laroche, le fait que certains propriétaires n’habitent plus Montluçon. "C’est souvent pour cette raison qu’ils laissent la situation se dégrader."

Au risque que la facture s’alourdisse, là aussi. Quand celle-ci ne s’avère pas trop lourde d’emblée : "certains propriétaires n’ont pas les moyens d’engager les travaux".

Souvent méconnues, des aides existent. "Il est possible de faire des demandes auprès de la Ville, du Département…", cite Pierre Laroche.

En cas d’impasse, une solution radicale peut s’imposer alors, à savoir revendre. Reste encore à trouver un acheteur…

Julien Pépinot

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