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Angelin Preljocaj : « Danser, c’est ma façon d’être au monde »

Le deuil au cœur de la danse et la danse pour exprimer toutes les émotions quand la vie cède la place à la mort. Angelin Preljocaj revient sur la scène de l’Opéra pour une création somptueuse. Danse de la mort ou danse de la vie…

Requiem(s) avec un S, pourquoi ? «  J’aurais pu m’appuyer sur le requiem de Mozart, requiem, là, avec un grand R. Mais derrière un deuil se cache une multiplicité de sentiments, d’approches. L’impuissance, la tristesse, l’effondrement, des solidarités, des souvenirs qui font sourire. Et puis les rituels sont divers, prennent des scénarios variés. Enfin, un deuil se vit rarement seul, il est l’occasion de regroupements mais chacun le vit en son for intérieur à sa façon. »

La raison d’être de ce « S » explique votre démarche. Montrer la complexité des émotions humaines que vous entendez faire passer ?  « Tout à fait. Dix-neuf danseurs sur la scène, cela donne plein de possibilités d’expression. Tout comme la vingtaine de morceaux musicaux choisis. On peut balayer le spectre de l’individuel à l’universel. »

Le thème reste quand même sinistre.  « Le thème du deuil a touché tout le monde un jour. Encore une fois, on peut célébrer la vie en honorant la mort. »

Peut-on parler d’un ballet très spectaculaire ?  « C’est un peu le retour que l’on nous a fait. J’ai coutume de dire que c’est le public qui fait l’œuvre, qui la regarde avec ses yeux et avec son cœur surtout. Nous nous sommes efforcés de créer des décors qui interpellent, de soigner les costumes et de surprendre avec les éclairages. »

Près de 50 ans que vous vivez par la danse. Votre corps a-t-il toujours le même enthousiasme, le même répondant ?  « La création d’un ballet est une œuvre collective. Je viens au beau milieu du groupe avec mes idées. Je dis et je montre comment je vois les choses. Partage, échange, les choses se dessinent peu à peu. Mais oui, j’ai le même appétit. Danser, c’est ma façon d’être au monde. »

L’Opéra de Vichy, le lieu idéal pour ce ballet ? «  Certes, il nous faut de la place, de l’espace mais les immenses scènes, les grandes salles nous éloignent du public. À Vichy, bien que l’Opéra puisse accueillir près de 1.400 personnes, scène et gradins sont très proches. C’est du moins le sentiment que l’on a. Une proximité qui renforce la complicité, l’échange. Un vrai régal de danser ici ! »

Pratique. Requiem(s) , ballet de Angelin Preljocaj, vendredi 12 juillet, à 20 heures, à l’Opéra de Vichy. Tarifs : plein, de 50 à 35 € ; réduit, de 45 à 30 € ; moins de 26 ans, de 35 à 20 €.

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