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Cohésion, dynamique, combats mixtes : dans les coulisses d'une équipe de France féminine de judo qui gagne

Cohésion, dynamique, combats mixtes : dans les coulisses d'une équipe de France féminine de judo qui gagne

Six podiums mondiaux contre deux depuis Tokyo : les filles de l’équipe de France de judo, actuellement en stage au CREPS de Vichy, lèvent (un peu) le voile sur les secrets d'une réussite qu'elles espèrent prolonger lors des Jeux Olympiques de Paris, à partir du 27 juillet.

Deux salles, deux ambiances. L’équipe de France olympique de judo s’est divisée, le 4 juillet et pour huit jours, pour deux stages simultanés de préparation aux Jeux de Paris. Les garçons à Montpellier, les filles à Vichy. Pour les gars, emmenés par l’icône Teddy Riner, la semaine a été écourtée de moitié : lundi 8 juillet, un cas de covid a été recensé parmi les partenaires d’entraînement sollicités et chacun est rentré chez soi.

Chez les féminines, en revanche, les choses ont suivi leur cours et la matinée de ce mercredi 10 juillet a été consacrée à des randori, enchaînés à un rythme effréné et sous une chaleur lourde, entre les sept sélectionnées (lire ci-dessous) et près de 80 combattants de niveau national, filles et garçons. Une heure de travail intense qui en pèse bien plus, peut-on lire sur les visages et dans les attitudes lasses en fin de séance.« Ces partenaires ont un rôle important. Ils nous rentrent dedans, ils sont là pour nous mettre dans le rouge, nous pousser dans nos retranchements », confirme Romane Dicko, 24 ans et favorite pour l’or chez les +78 kg.

Sept sélectionnées, sept médaillables

Une heure qui permet de constater, en entendant les encouragements des unes aux autres, que le groupe Élite vit bien. « Elles se connaissent par cœur, elles vivent ensemble, pour certaines, depuis plus de dix ans », rappelle Christophe Massina, le responsable de l’équipe de France féminine. « Après l’annonce de la sélection le 3 juin, on est parti en stage de cohésion avec uniquement les sept titulaires pour travailler sur cette ambiance et cette dynamique collective ».

Une très belle dynamique, puisque ces filles, à l’exception de la vice-championne olympique Sarah-Léonie Cysique, sont toutes montées sur les podiums des Mondiaux depuis 2022, contre deux hommes seulement (Teddy Riner et Whalide Khyar).L'explosive Amandine Buchard a enchaîné les combats de quatre minutes, souvent contre des garçons.« Depuis qu’elles sont cadettes, elles s’entraînent avec les garçons, donc le niveau d’opposition est constant. C’est un point important », explique l’entraîneur en chef, assisté par Séverine Vandenhende et Ludovic Delacotte. « Il y a la transmission aussi, de génération en génération, de Cathy Fleury à Lucie Decosse… Il y a toujours eu cette passation entre les anciennes et les jeunes ».

« De l'excitation »

L’élan de cette sélection tricolore, où même des suppléantes comme Audrey Tcheuméo ou Margot Pinot sont médaillables, a un autre bienfait selon Christophe Massina.

Cette dynamique collective est là pour pousser, pour aussi mettre en difficulté et aller chercher des ressources là où on ne pensait pas en avoir. Il y a beaucoup d’envie et de solidarité.

Cela signifie-t-il que l’équipe masculine est moins homogène ? « Non, ils ont tous des qualités. On espère bien sûr qu’ils décrocheront trois ou quatre médailles », insiste-t-il.L’équipe de France, au complet, se retrouvera dans quelques jours, après un temps de repos, à l’Insep, puis au Touquet pour un stage de cohésion. « Petit à petit, ça commence à monter. Il y a de l’excitation.  », convient Madeleine Malonga, qui combattra le 1er août. « Je sais qu'après ce stage, la prépa sera terminée et on sera dans l'affûtage, déjà dans la compétition.  »L'équipe de France olympique féminine et son encadrement, avec Christophe Massina (responsable), Séverine Vendenhende (entraîneur), Romane Dicko (+78 kg), Amandine Buchard (-52 kg), Sarah-Léonie Cysique (-57 kg), Shirine Boukli (-48 kg), Marie-Eve Gahié (-70 kg), Clarisse Agbegnenou (-63 kg), Madeleine Malonga (-78 kg), Ludovic Delacotte (entraîneur).

Le groupe France. Dames : Shirine Boukli (-48 kg), Amandine Buchard (-52 kg), Sarah-Léonie Cysique (-57 kg), Clarisse Agbegnenou (-63 kg), Marie-Ève Gahié (-70 kg), Madeleine Malonga (-78 kg), Romane Dicko (+78 kg). Hommes : Luka Mkheidze (-60 kg), Whalide Khyar (-66 kg), Joan-Benjamin Gaba (-73 kg), Alpha Djalo (-81 kg), Maxime-Gaël Ngayap Hambou (-90 kg), Aurélien Diesse (-100 kg), Teddy Riner (+100 kg).

Porte-drapeaux : Romane Dicko saura ce vendrediPrésente à Vichy, Romane Dicko saura ce vendredi 12 juillet, comme les autres prétendantes (*), si elle est élue porte-drapeau de la délégation française pour la cérémonie d’ouverture des Jeux, le 26 juillet. « Ce serait un honneur », envisage-t-elle, alors que les athlètes avaient deux jours, mardi 9 et mercredi 10 juillet, pour voter. « Les porte-drapeaux vont emmener l’équipe, représenter le pays aux yeux du monde. Dans tous les cas, ce sera une belle cérémonie et je serai sur le bateau (qui doit défiler sur la Seine). Si la délégation me fait l’honneur de me désigner, ce serait vraiment un plus », poursuit la médaillée de bronze à Tokyo, invaincue depuis un an.(*) Mélina Robert-Michon, Estelle Mossely, Laëtitia Guapo, Wendie Renard, Camille Lecointre, Pauline Ranvier, Charlotte Bonnet.

Sébastien Devaur

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