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"Logistique folle" ; "À voir au moins une fois dans sa vie" : les dessous du montage du village départ du Tour à Aurillac

C’est une impressionnante « débauche de logistique » qui s’est déployée, dans la nuit du mercredi 10 au jeudi 11 juillet, pour monter de toutes pièces le village départ.

« On vient voir le montage et si on peut apercevoir les cyclistes… Ce serait trop beau. » Myriam et Gabriel, quinquagénaires, avalent le décor qui se déroule dans leur ville, avec leurs yeux d’enfant. « C’est sympa, c’est pas souvent quand même ! Déjà notre fils était monté au col du Pertus et je l’ai vu à la télé ! » Ils habitent plus haut sur le boulevard du Pont-Rouge. Ils sont sortis pour voir ce qui se tramait sur la place du Gravier.

Il est 22 heures quand une série de semi-remorques XPO Logisitics entrent en scène. Ils sont quatorze. Et les chariots élévateurs prennent part au ballet de phares, au rythme de la douce musique des signaux de recul. Le matin même, ils étaient à Évaux-les-Bains.

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« Nous sommes toujours la même équipe. Nous démontons une fois le Tour parti, nous faisons la route, et nous remontons dans la ville de départ. » Lui, c’est Pierre-Yves Leclerc, responsable de l’équipe de montage du village départ, pour l’agence Novabox, prestataire d’Amaury Sport Organisation (ASO). Ça fait seize ans qu’il est sur le Tour, neuf ans qu’il s’occupe du village départ. Ils sont 80 au sein de l’équipe. Une cinquantaine s’emploie d’ailleurs, à ce moment-là, à « monter une petite ville » en quelques heures. Il y a ensuite chauffeurs, intendants, mécaniciens… Des camions-citernes sont prévus pour faire le plein des engins.

On ne compte que sur nous, la nuit

Novabox est une machine bien huilée, qui mise sur la rigueur. Des agents de sécurité veillent à ce que les badauds ne passent pas sous les rubalises. « C’est vrai qu’il y a toujours des gens qui viennent voir le montage du village départ. C’est un beau ballet. Le Tour est unique aussi pour cette débauche de logistique », assure Pierre-Yves Leclerc.

Des spectateurs ébahis par le spectacle

Assis sur le muret de la Jordanne, Alain, 67 ans, ne perd rien du spectacle. Il a les yeux pétillants, et un rire réjouissant. Sa petite-fille, Anaïs, 21 ans, est là aussi, accompagnée de son petit ami du même âge, Louis-Antoine. Impressionné, il dit : « On dirait Rungis, avec tous ces Manitous ! » Le grand-père commente : « On est venus voir comment ça se passe, parce qu’on ne le voit toujours qu’une fois monté, à la télé ! ». Cet inconditionnel du Tour s’est levé à 6 heures : « On était au col de Néronne ! » Sa petite-fille plaisante : « Après, il va regarder le replay de l’étape. » 

Pour l’heure, il se laisse gagner par la stupéfaction. « J’aurais cru qu’il y avait deux équipes de montage, qui alternaient. C’est impressionnant ! C’est à voir ! C’est la première fois ! J’aimerais bien voir comment ils montent les box où les cyclistes s’échauffent avant de partir. » Sous leurs yeux, des pans de mur préfabriqués se baladent en l’air, se confondent avec la lune en croissant, pour redescendre à la verticale, et se poser au sol. Sans identification pour l’instant, chacune d’elles aura, le lendemain, la couleur de l’un des quarante partenaires du Tour. Devant la Fnac, Jean, 29 ans, filme pendant quelques secondes, ce bal d’engins. « On sort du restaurant, et on découvre ça ! », rit sa compagne, Perrine. « On regarde le Tour de loin. Quand on était en seconde, il est parti du Prisme », se souvient l’Aurillacoise.

Je ne m’attendais pas à une logistique aussi folle

Du haut du parking du Foirail, à côté de son groupe électrogène, Jean-Phi, garagiste à la retraite, gère tout ce qui est mécanique sur le village départ pour Novabox. « Ça fait trois ans que je fais le Tour et c’est top. » Habitants du quartier, Marlène et Christophe, quadragénaires, regagnent leur domicile avec Pluie, leur border collie. « Demain, j’ai prévu de prendre mon vélo pour suivre le Tour ! C’est chouette pour la ville », estime Marlène.Vers 3 heures, les hommes de Pierre-Yves Leclerc rejoindront leur base de vie, entameront leur nuit. Le matin, une équipe sera de permanence sur le village, pour pallier aux couacs. Un « déco » est même prévu pour les retouches peinture… Les monteurs reprendront le travail, inverse, à 14 heures. Puis, ils prendront la route d’Agen. Et le manège recommencera. Avec d’autres inconditionnels du Tour. 

Anna Modolo

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