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Tour de France : cinq questions autour du duel Pogacar-Vingegaard, incertain et palpitant

Tour de France : cinq questions autour du duel Pogacar-Vingegaard, incertain et palpitant

Avec encore neuf jours de course jusqu’à l’arrivée du Tour à Nice, le duel estival désormais habituel entre Tadej Pogacar, en jaune, et Jonas Vingegaard, supérieur à son rival mercredi dans le Cantal, est plus incertain que jamais.

Tadej Pogacar a-t-il fait une fringale mercredi ?

Livide dans les derniers kilomètres, Pogacar a semblé au bord de la rupture lors de son duel avec Jonas Vingegaard, vainqueur au sprint au Lioran.

« Pogacar a été obligé de se rasseoir sur la selle, cela montre qu’il était vraiment très fatigué », estime le double vainqueur du Tour (1975, 1977) Bernard Thévenet. Une fois la ligne franchie, “Pogi” s’est jeté sur la nourriture fournie par son staff avant de se livrer à ses obligations protocolaires.

Alors, une fringale ? Très probable, selon le manager de la formation Arkea, Emmanuel Hubert : « Je pense, parce qu’il mangeait beaucoup, beaucoup à l’arrivée ». Joxean Fernandez Matxin, le directeur sportif d’UAE, rejette cette hypothèse. « Ce n’est pas un problème de Tadej. Les données de Tadej étaient ses meilleures, mais Jonas a aussi amélioré toutes ses données. » Alors le Slovène s’est-il tout simplement trompé dans sa gestion de la fin de course ?

« Ce n’est pas Tadej qui a démérité, c’est Jonas qui a mérité », explique Matxin. Son homologue de la Visma Frans Maassen le rejoint d’ailleurs : « Pogacar finit deuxième d’une étape énorme où tout le monde était à la limite et il était très près de gagner ».

Jonas Vingegaard a-t-il pris un avantage psychologique ?

En revenant sur son rival dans le col de Pertus puis en le dominant au sprint, “Vingo” a marqué des points et est peut-être même rentré dans le cerveau de son adversaire. « Le battre au sprint est inhabituel et lui donne beaucoup de confiance, assure Maassen. Mais le Tour reste très ouvert, ça reste un gros défi de battre Pogacar ».

Pour Matxin, qui se montre serein, le Danois n’a pas pris de véritable ascendant. « On ne gagne pas le Tour avec la psychologie, on le gagne avec les jambes. Pour l’instant, on a 1’14’’ d’avance », assène-t-il, alors que Remco Evenepoel est intercalé entre les deux hommes.

A quoi s’attendre dans les Pyrénées ?

Avec un terrible enchaînement Tourmalet-Hourquette d’Ancizan-Pla d’Adet demain puis une étape aux airs de montagnes russes se terminant au Plateau de Beille dimanche, le week-end pyrénéen devrait servir de révélateur et mettre tout le monde à sa place.

« On va assister à une bataille impressionnante », promet Fernandez Matxin. « Je suis persuadé que les Pyrénées vont être palpitantes. Elles conviennent bien à Tadej, mais il faut faire en sorte qu’elles lui conviennent un peu mieux qu’à son rival direct », ajoute-t-il.

Mercredi, Pogacar se projetait déjà vers ces deux étapes avec envie. « Je pense être plus préparé pour ce genre de course, mon entraînement a été fait pour des ascensions dans les gros cols », a-t-il déclaré.

 Jonas Vingegaard encore plus fort en troisième semaine ?

En 2022 comme en 2023, les coups de boutoir de Vingegaard et de sa formation ont eu raison des espoirs de maillot jaune de Pogacar. La grave chute du Danois au Tour du Pays basque en avril a complètement chamboulé sa préparation. Il n’a repris la compétition que sur le Tour, ce qui laisse planer un doute sur sa condition physique lors de la très difficile troisième semaine.

« On verra bien quel est son niveau, mais c’est quelque chose qu’on ne peut pas savoir jusqu’à ce que ça arrive », affirme Matxin. Et d’après Tim Heemskerk, l’entraîneur personnel de Vingegaard, personne n’est en mesure de connaître les facultés du Danois quand le peloton s’approchera de Nice.

« Beaucoup de gens disent tout et son contraire. J’ai été très proche de lui lors des dix dernières semaines et dans cette situation, même moi je ne peux pas dire comment il va récupérer », a-t-il dit au site spécialisé américain Velo.

Tadej Pogacar va-t-il payer la fatigue du Giro ?

Après s’être paré de rose en mai sur les routes d’Italie, Pogacar rêve de finir le mois de juillet en jaune, pour réussir un doublé historique, plus réalisé depuis Marco Pantani en 1998.

Pogacar a nettement allégé son calendrier au printemps et remporté le Giro très facilement. Un Covid lui a ensuite coûté un jour d’entraînement, sans que cela ne l’inquiète outre mesure. Mais enchaîner le Giro et le Tour est terriblement exigeant et les derniers à avoir tenté le doublé, Alberto Contador et Chris Froome, ont fini lessivés.

Malgré cela, le directeur sportif du Slovène espère creuser l’écart pour pallier toute défaillance : « On va continuer à chercher des occasions pour augmenter notre avantage. Pour le moment on est devant, et Vingegaard doit réduire l’écart ».

 

AFP 

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