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Après la violente agression diffusée sur Snapchat d'un ado à la gare du Puy, l’un des agresseurs a été jugé

Après la violente agression diffusée sur Snapchat d'un ado à la gare du Puy, l’un des agresseurs a été jugé

Un garçon de 15 ans avait été passé à tabac sur la passerelle de la gare du Puy le 15 mars dernier. L’un de ses deux agresseurs, âgé de 18 ans, a été jugé par le tribunal correctionnel, jeudi.

Deux adolescents, chacun entouré de ses parents et de son avocate, se sont installés de part et d’autre de la salle d’audience du Palais de justice, jeudi après-midi. Ces jeunes garçons de 15 et 18 ans n’ont pas l’insouciance de leurs camarades alors que les grandes vacances d’été commencent. Le 15 mars dernier, le plus âgé des deux, accompagné d’un ami de 17 ans, a tendu un piège au garçon de 15 ans. Ils l’ont tabassé avant de diffuser la vidéo sur Snapchat.

30 jours d'ITT

Deux mâchoires cassées (dont une fracture ouverte), 30 jours d’incapacité totale de travail (ITT judiciaire), une intervention chirurgicale, la prise d’antalgiques de la famille des opioïdes, deux mois à ne pouvoir manger que des aliments liquides et froids et 34 jours d’absence scolaire… La liste des séquelles de l’adolescent de 15 ans, tombé dans un guet-apens sur la passerelle de la gare au Puy est loin d’être exhaustive. Me Christelle Dursac, son avocate, a aussi mentionné « ses troubles du sommeil », « sa peur de sortir de chez lui », son incapacité à refaire du sport…

La vidéo de l'agression projetée à l'audience

L’agression dont il a été victime remonte à quatre mois. Après plusieurs sollicitations par message, il avait finalement accepté de rencontrer le garçon de 18 ans pour discuter d’une fille qui venait de le choisir pour petit ami après avoir rompu avec un garçon de 17 ans. Lorsqu’il s’est présenté au rendez-vous, à la passerelle de la gare, ce n’est pas un, mais deux jeunes hommes qui l’attendaient.

L’agression, filmée par le jeune majeur et largement diffusée sur Snapchat, a été projetée à l’audience. Elle commence tout de suite par un crochet du droit assené en plein visage à la victime de 15 ans qui tente de se défendre. Alors qu’il était sonné, son agresseur a projeté sa tête contre la rambarde, faisant tomber le garçon qui a essuyé une pluie de coups de poing et de pied au visage et dans le dos, de la part de son premier agresseur (le mineur) mais aussi de celui qui filmait. Ce n’est que l’intervention d’un passant qui a mis fin au déchaînement de violences.

Vous avez une chance folle, c’est qu’il ne soit pas mort.

Le président du tribunal, Fabien Sartre Dos Santos n’a pas mâché ses mots. « Rien que le coup de sa tête contre la rambarde aurait pu le mettre dans un cercueil. Ce qui s’est passé est d’un niveau de lâcheté sans nom que l’on voit rarement. […] Tout ça pour faire le kéké devant la ville entière. » Le juge s’est assuré que le mis en cause prenne bien conscience de la gravité des violences dont il s’est rendu coupable.

Baissant la tête durant la majeure partie de l’audience, le prévenu ne pensait pas « que ça parte comme ça. Je suis criblé de honte. » « Il s’est laissé embrigader par son copain de longue date et il ne comprend pas lui-même comment il a pu en arriver là », l’a défendu Me Joëlle Diez.

"Violence sauvage"

Pour le substitut du procureur Géraud de Vallavieille, « ce niveau de violence sauvage et débridé avec un film pour l’humiliation » place le prévenu « à la croisée des chemins » entre une vie de délinquance « et la prise de conscience des faits qu’il a commis ». Il a requis une peine de 18 mois de détention dont la moitié de sursis probatoire et 105 heures de travail d’intérêt général. Le tribunal est allé au-delà des réquisitions en condamnant le mis en cause de 18 ans. Il devra purger une peine de 2 ans de prison dont un an de sursis probatoire. Les 12 mois ferme seront à exécuter sous la forme d’un emprisonnement à domicile avec le port d’un bracelet électronique. Il devra respecter les obligations de travailler, d’indemniser les parties civiles et de suivre des soins psychologiques. Il a l’interdiction d’entrer en contact avec la victime.

Le second agresseur, mineur, sera jugé devant le tribunal pour enfants le 13 novembre prochain. Les préjudices des parties civiles que sont la victime de 15 ans, ses parents et la MSA, seront évalués au cours d’une audience civile le 29 janvier 2025.

 

Céline Demars

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